Les déclarations sont de 3 types:
- Contrat social (et éventuellement rapport d'activité)
- Estimations sur autrui
- Transmission des pouvoirs
Comme la ruine, le discrédit est un facteur d'exclusion sociale, de par le fait qu'il se déduit par ordinateur de l'ensemble des déclarations, et que cette information le poursuivra, étant rendue automatiquement disponible à tous ceux qui envisageraient d'entrer en relation avec lui et qui choisissent de la consulter, de la même manière que la vacuité de votre porte-monnaie vous poursuit dans tous les magasins où vous entrez.
Il n'est cependant pas nécessairement absolu ni définitif: un individu discrédité peut faire appel et se faire connaître d'une personne reconnue (non discréditée) en exposant son cas. On peut même envisager de créer un pouvoir de réintégration sociale, aux agents finaux spécialisés dans cette question du dialogue avec les gens discrédités, dans l'espoir de trouver les conditions et les modalités pour réintégrer ces gens à la société; de même qu'il y a des cours d'appel et un pouvoir d'assistance sociale et pour la question de la possibilité de "déclarer faillite" face à une situation de ruine. D'autre part, il est possible d'avoir toujours des relations avec les gens ayant une tendance à la malhonnêteté à condition de ne leur confier que des travaux où ce risque n'a pas l'occasion de se produire (donc finalement on ne les exclut que des rôles sensibles et à responsabilité).
La suite du scénario se déduit du même
mécanisme : si le désaccord persiste, les interlocuteurs
peuvent émettre des jugements l'un sur l'autre, l'un d'eux A
décidant de déclarer son interlocuteur B de mauvaise foi,
ou incompétent dans ses jugements. A entrera alors en conflit
avec ceux qui ont fait confiance à B.
S'il arrive à les convaincre que B est de mauvaise foi, B sera
donc
discrédité. Mais si par exemple ils estiment que A a
émis
ce jugement volontairement à tort, ils entreront donc en conflit
avec
ceux qui ont fait confiance à A et leur exposeront la situation.
S'ils
arrivent à les convaincre que A a été de mauvaise
foi
dans ses jugements, c'est donc A qui sera discrédité. Si
des
malentendus sont à l'origine des désaccords, a la fin de
ces
débats ils seront probablement résolus et chacun pourra
mettre
à jour ses déclarations, qui formeront enfin une
situation
stable.
Après réflexion, j'en suis venu à l'expression
d'une solution effective à la question du déroulement
précis des débats à l'aide d'une définition
mathématique spéciale des états de conflits plus
adaptée (et plus simple) qu'une énumération comme
évoquée ci-dessus des plaintes de chacun envers chaque
autre qui n'est pas d'accord: voir ici
le modèle mathématique proposé (plus
précisément l'aspect avec "parties") structure de
données sur laquelle sera fondé l'algorithme de
déroulement des procès en ligne.
- Les relations de pouvoir (délégations): déclarations de confiance spéciales et thématiques, visant à la mise en relation des "sources" de pouvoir (chaque citoyen) et des "buts", via des chaînes de transmissions des pouvoirs à des agents intermédiaires où chacun choisit librement comment il divise et à qui il délègue les pouvoirs dont il a la charge.
Une liste des principales catégories de pouvoir est donnée plus bas, afin de montrer à quoi cette notion est utile tout en étant totalement compatible avec les principes libertariens (ces "pouvoirs", contrairement à ceux des gouvernements, ne sont que des informations à l'usage libre des individus impliqués et qui n'ont généralement pas besoin de la menace de la force sur des tiers pour se réaliser).
Ainsi, les pouvoirs n'auraient pas partout la forme d'associations bien identifiées et séparées, mais aussi suivant les cas celle d'un vaste réseau à la stucture fractale, à la fois structuré globalement et formé d'une grande variété de petites entités indépendantes, à l'image de l'Internet, mais aussi bien sûr d'associations comme ce qui existe aujourd'hui, offrant à la libre adhésion un choix quasi-illimité.Aucune considération territoriale ou de nationalité ne
saurait limiter règlementairement la liberté d'extension
des ramifications du système que nous allons décrire.
Certains points de ce qui suit seront rédigés sous
l'hypothèse où le système décrit est
majoritaire par rapport au
monde global, mais la plupart fonctionnent également dans le cas
d'un
système minoritaire.
Il est seulement demandé à chacun, pour être cohérent, de ne transmette ses pouvoirs qu'à des gens qu'il déclare honnêtes. En effet, une transmission de pouvoir est une confiance spéciale (pouvant s'adresser à une ou plusieurs personnes). Les pouvoirs transmis par un individu sont ceux dont il est la source plus ceux éventuels qu'il a reçus (dont il est agent intermédiaire) moins bien sûr ceux dont il accomplit le but.
Pour donner une idée plus précise, le pouvoir se
structurera (assez souvent, naturellement et non
règlementairement) ainsi:
Les sources et les agents intermédiaires en début de
chaînes de pouvoirs transmettent tout leur pouvoir à une
(ou deux...) personne(s) qui rassemblent ainsi ces pouvoirs d'un
certain nombre de sources, comme les
petits ruisseaux font les grandes rivières, suivant une sorte
d'organisation
pyramidale renversée; les suivants répartissent les
différentes
catégories de pouvoir dont ils sont chargés sur
différentes
personnes qui chacune reçoit cette catégorie de pouvoir
de
plusieurs intermédiaires représentant un plus grand
nombre
de sources, et fait de même en les répartissant à
différentes
personnes suivant les sous-catégories de pouvoirs; et ainsi de
suite
jusqu'à éventuellement diviser l'action finale
spécialisée
en tâches particulières suivant une organisation
pyramidale
classique de petite taille. Pour que cela puisse s'arranger ainsi, il
sera
organisé des réunions entre agents intermédiaires
de
même niveau ou de niveau voisin. (Par exemple, les agents
intermédiaires
chargés chacun du pouvoir de quelques centaines de sources se
réuniront
entre eux au niveau local pour faire connaissance, former des groupes
de
travail sur certains problèmes et se redistribuer leurs pouvoirs
entre
eux par catégories ou à d'autres personnes,
délégués
qui rejoindront périodiquement (chaque semaine...) les
réunions
des niveaux de pouvoirs suivants de leur catégorie).
Bien sûr, ce schéma n'est pas une loi absolue mais une
possibilité qui sera couramment employée; le cas
échéant, certains buts particuliers pourront se
gérer localement, ne faisant intervenir qu'un petit nombre de
gens. Il se peut éventuellement qu'une personne confie un
même type de pouvoir à plusieurs individus, qui se
partagent alors la responsabilité en question.
La délégation d'un pouvoir n'a de sens que dans la
mesure
où l'individu estime qu'il n'est pas capable d'accomplir
lui-même
la tâche qu'il délègue (cette tâche
étant
souvent en fin de compte celle de choisir le dernier
élément
des chaînes de pouvoir), soit qu'elle est trop compliquée
pour lui, soit qu'il ne veut ou ne peut pas prendre le temps ou la
responsabilité
de s'en occuper. En particulier la tâche des agents
intermédiaires
est de chercher de bonnes personnes pour remplir le rôle d'agents
suivants afin de leur distribuer le pouvoir. Un seul individu n'est
généralement
pas capable d'opérer lui-même toutes les divisions,
sous-divisions
et sous-sous-divisions de son pouvoir qui risquent d'être
beaucoup
trop nombreuses, c'est pourquoi il charge des intermédiaires de
le faire pour lui.
Beaucoup de catégories de pouvoir exigent par leur nature que
la source et le but soient distincts.
Pouvoir idéologique ou législatif. Ce pouvoir a pour source tout citoyen ayant des convictions particulières. Les agents intermédiaires et finaux sont des porte-paroles de ces convictions, mieux aptes à argumenter en parole et par des enquêtes de terrain. Le but est une modification du contrat social.
Surveillance générale. La source est tout citoyen, et le but est la surveillance du respect de l'intérêt général à grande échelle (éventuellement mondiale), avec l'accusation de ceux qui ne respectent pas cet intérêt (une telle accusation prend la forme courante de déclaration ci-dessus décrite, déclenchant des débats suivant les mêmes mécanismes). La majeure partie de cette fonction consiste à comparer les déclarations en y cherchant d'éventuels pièges, parfois en posant des questions supplémentaire aux gens et en les visitant.
Pouvoir de dépenses d'utilité publique. La source est le contribuable, et le but est la dépense d'utilité publique. Les agents intermédiaires de ce pouvoir seront l'objet d'une surveillance particulière.
Pouvoir médiatique. La source est le téléspectateur ou le lecteur, et le but est la production ou la sélection d'émissions ou d'articles intéressants. Chaque agent intermédiaire zappe entre les possibles suivants, pour le compte des précédents (tout ça, c'est bien sûr pour le jour où on aura le choix entre des milliers de programmes). L'intérêt de placer le téléspectateur à la source de ce pouvoir est bien sûr de construire un monde médiatique crédible, résistant à la désinformation et à la nullité actuellement imposée d'en haut.
Légitimation du patrimoine. La source est tout
citoyen,
et le but est tout propriétaire. La relation s'énonce
"(la
source) reconnaît que (le but) possède légitimement
ceci
et cela (dont telle somme monétaire)". Pour en donner une
idée,
le rôle du dernier agent intermédiaire serait en quelque
sorte
joué actuellement par les notaires.
Le sens de ce pouvoir, c'est que l'argent qu'on possède est
l'information de la mesure de ce que la société doit
à cet individu. S'il arrive le plus souvent que ce mérite
coïncide avec la somme algébrique des mérites
reconnus lors d'échanges entre lui et le reste de la
société, par chacun de ceux avec qui il
a échangé, et de montants tels que déclarés
lors
de ces échanges, il peut arriver que cela en diffère. Il
faut
alors introduire une correction, car à la base c'est
l'utilité globale envers la société qui doit
définir
l'argent et non l'inverse.
Ce pouvoir n'est pleinement efficace que si la plus grande partie du
monde a adopté le système de pouvoirs ici décrit,
porté par les technologies de l'information bien
développées. Alors, voici son mode d'action dans le cas
le plus simple: Pour lutter contre les abus, (arnaques, corruptions,
blanchiment d'argent ou trafic de drogues dures), il n'est pas toujours
utile de courir après les accusés.
Il suffit aux enquêteurs d'entrer dans le monde virtuel et d'y
examiner
les opérations monétaires qui s'y trouvent
enregistrées, à la recherche de celles en faute.
L'identité des
traficants une fois ainsi trouvée, il suffit d'annuler la
reconnaissance du compte monétaire du traficant, et de porter
sur lui le discrédit. Alors, son argent ne faudra plus rien et
ne pourra ensuite
pas plus acheter quelque chose avec son porte-monnaie
électronique dans un magasin que s'il présentait un
billet de Monopoly: sa nullité est immédiatement
identifiable, le marchand sachant que s'il l'acceptait malgré
cela il ne pourrait lui-même rien acheter avec auprès de
ceux qui ont chargé les enquêteurs de ce pouvoir, et de
même récursivement pour les quelques-uns qui ne les en ont
pas chargé et qui envisageraient d'accepter cet argent.
Ainsi, les paiements d''argent sale ne peuvent échapper
à cette enquête et cette répression que s'ils se
font en nature, ce qui est déjà nettement moins pratique.
Ou encore, la mafia peut développer un système
monétaire criminel (également virtuel) en
parallèle avec le système honnête, permettant de
séparer les actes de paiement en nature des actes
incrimités mais alors il y aura pratiquement
inconvertibilité entre
monnaie criminelle et monnaie honnête, toute opération
avec
la monnaie criminelle étant interdite par les autorités
du
monde honnête (les transferts de monnaie honnête
étant
observables et devant avoir un motif). La difficulté
étant de définir et d'identifier les actes injustes.
(Par exemple on pourrait très facilement et rapidement lutter
contre
les profits d'abus de monopole en ruinant et discréditant
quasi-immédiatement
les coupables à l'aide d'un logiciel d'accusation
récursive
automatique d'un individu et de tous ses défenseurs,
annonçant
à tous les motifs...)
On peut remarquer que ce pouvoir est voisin du pouvoir
budgétaire
d'intérêt public, sauf qu'il agit négativement
tandis
que ce dernier agit positivement.
Pouvoir diplômant. Le but est l'attribution d'un diplôme. Le dernier élément de cette chaîne de pouvoir avant le diplômé est le jury qui attribue le diplôme, et la source est le futur employeur de ce diplômé, qui reconnaîtra la valeur du diplôme. (On remarque en effet le fait incontournable que si un employeur décide de ne pas considérer votre diplôme, vous n'y pouvez rien et votre diplôme sera comme s'il n'existait pas. La valeur des diplômes est donc de toute manière subjective). Un avantage est qu'on peut adresser une plainte au maillon précédent de la chaîne en cas de tentative de corruption (ce qui se produit actuellement dans certains pays).
Pouvoir bancaire (ou financier). La source est l'épargnant, le but est l'investissement. Aujourd'hui, c'est ce qu'on appelle le marché financier. Mais on remarque que chacun des maillons de la chaîne de prêts des épargnants vers les investisseurs suppose un acte de confiance du prêteur à l'emprunteur, à cause duquel cet acte est d'ailleurs usuellement nommé "crédit". C'est pourquoi, ayant naturellement la forme d'un pouvoir tel que nous l'avons décrit, il sera géré par le même réseau, comme une catégorie de pouvoirs parmi les autres. Accorder un crédit n'est en fait pas autre chose que de permettre à l'autre de dépenser au-delà de ce qu'il possède, passant à un compte monétaire négatif dans certaines limites de quantité et de durée, sans qu'il se trouve coincé, et en porter la perte si la pente s'avère impossible à remonter. Les choses étant ainsi définies, si le compte redevient positif au temps convenu, l'acte de remboursement est totalement automatique et se réalise sans que quiconque ne lève le petit doigt. Sinon, le créancier en subit les frais, mais l'emprunteur peut se trouver discrédité en fonction des termes du crédit qui a été convenu, les personnes lui ayant déclaré leur confiance ayant été au courant au départ de la signature de ce contrat.
Un tel changement de mode de traitement du marché bancaire se
justifie ainsi: les banques actuelles sont des grandes institutions
formant une sorte de cartel imposant une tarification abusive de ses
services, et ce changement signifiera la rupture de ce cartel par le
passage à la libre concurrence. La dominance de ces institutions
résultait de la nécessité d'un grand réseau
pour traiter certaines opérations. Mais les fonctions de ce
système sont essentiellement de deux sortes. D'une part il y a
des opérations totalement automatisables et impersonnelles
(n'impliquant pas de prise de responsabilité), elles se
trouveront traitées par un système de protocoles et
logiciels publics intégrés
à l'Internet, ne nécessitant donc aucune institution
particulière.
D'autre part, les actes de crédit particuliers
nécessitant
une appréciation et prise de responsabilité humaines,
pourront
souvent être effectuées à des échelles
quasi-artisanales
comme des maillons du grand réseau de confiance que nous avons
décrit,
par des individus qui en général ne seront pas de purs
banquiers
mais auront des compétences en rapport avec l'activité
dont
il s'agit de soutenir l'investissement.
Il se peut donc que le pouvoir financier soit plus ou moins
superposé avec le pouvoir diplômant.
Avantages:
Pour les épargnants: pouvoir prévenir le risque du style
faillite de banques comme il se produit encore dans certains pays,
ainsi que créer des recours possibles en cas de
dévaluation monétaire qui signifiait la ruine des
épargnants remboursés en monnaie de singe, plus
généralement fonder un système financier plus
honnête; pouvoir choisir des formes de placement "morales",
favorables à l'écologie et à l'insertion
économique des plus démunis...
Du côté des emprunteurs, on constate la difficulté
de prêter aux pauvres qui ne présentent pas les garanties
suffisantes. Ceci provient du caractère institutionnel distant
qui est celui des banques, qui ne possèdent pas une information
suffisante sur la situation et l'honnêteté des demandeurs;
enraciner les opérations bancaires dans les relations humaines
de proximité au-delà de
toute question d'appartenance à une grande firme permet d'ouvrir
de
nouvelles possibilités de développement
économique.
Une autre objection à laquelle on pourrait penser est la
surabondance
d'informations pas toujours justes ou pertinentes, auxquelles il ne
serait
pas bon de se fier. A cela je répondrais d'abord que ce
problème
est très vieux. Cela s'appelle les rumeurs et les
commérages.
Par ailleurs, le projet devra comporter des systèmes de tri des
infos, pour n'afficher que les infos utiles à un endroit
donné; face à un problème qui a eu lieu, de deux
choses l'une: soit le conflit est réglé, soit il ne l'est
pas. S'il n'est pas réglé, il faut le régler. Une
fois réglé, il n'y a plus de problème, chacun
ayant rempli son devoir. Si des problèmes d'ambiguité des
modalités et clauses dans les transactions se posent, risquant
de constituer un piège, cela est à inscrire dans le
contrat social de la personne, ou le contrat social qu'il affichera
comme spécialement associé à la transaction qu'il
propose.
Si vous pensez qu'une rumeur n'est pas fiable et qu'il n'est pas bon
ou pertinent de se faire une idée préconçue de
quelqu'un
d'après ce qu'on en dit avant de le connaître directement,
rien ne vous oblige à écouter la rumeur ou à en
tenir
compte. Vous êtes libre. Et de même dans le nouveau
système
vous serez libre de ne pas consulter l'ordinateur si vous pensez n'en
avoir
pas besoin.
Les informations qui s'y trouvent n'ont que le pouvoir et la valeur que
chacun leur
donne.
Mais il est bon, justement pour qu'elles servent à quelque
chose,
que des règles soient respectées lors des
déclarations,
responsabilisant ceux qui écrivent et leur demandant suivant
quel
degré de sûreté ces informations sont mises: entre
l'impression, le soupçon, la certitude qu'on est prêt
à
défendre face aux contradicteurs, etc. Et responsabilité
implique devoir de réparation en cas de problème : chacun
doit s'efforcer de faire les déclarations les plus exactes
possibles pour que les autres puissent trouver bon de lui faire
confiance; si nul
ne peut porter délibérément préjudice
à
la société sans que ce préjudice ne retombe sur
ses
meilleurs amis et les membres de sa famille qui lui ont fait confiance
(uniquement dans la mesure où il prétendrait ne pas le
réparer lui-même bien sûr), jusqu'à ce que
faute d'amis pour garantir
pour
lui la société ne le reconnaisse plus et cesse toute
relation
économique avec lui, qui voudra encore s'essayer à la
malhonnêteté
?
L'honnêteté c'est pas une option. C'est une obligation
de tous les instants.
Si à un moment il vous prend l'envie d'être
malhonnête et que quelqu'un s'en aperçoit, ça ne
passera pas. Vous le
paierez, en proportion des chances que vous aviez d'en profiter sans
être
remarqué, et de la mauvaise volonté que vous avez
manifesté
à élucider le problème et à réparer
le
tort.
Quand vous avez payé on vous permet de reprendre vos affaires,
mais ça reste dans les archives.
Non non le monde ne s'arrête pas de tourner.
Ainsi ce système aura valeur éducative d'obliger les
gens a être toujours honnêtes, afin que ce ne soit plus une
qualité éphémère justement.
Etre contre ça, c'est permettre aux gens de commettre des
malhonnêtetés.
Ce n'est pas admissible.
Une chose très admissible par contre c'est par exemple de se
comporter pas très bien mais en le déclarant franchement
et en payant pour tous les dégâts qu'on cause. En ne
faisant pas bien son travail par exemple en étant paresseux, et
en acceptant de ne recevoir qu'une faible paie pour ça.
Ca c'est honnête, et il pourra y avoir plein de gens qui le
choisiront.
C'est pas grave, hein, vu la productivité de notre
économie on peut très bien vivre modestement et sans
chercher à être au top, non ? Du
genre avoir un demi SMIC de télétravail pour des clients
français en habitant dans un pays pauvre où tout est 5
fois moins cher.
D'un autre côté, on peut contester les règles de
l'honnêteté admises par les autres si on est pas d'accord
de respecter tels ou tels principes. Chacun choisit son contrat social
et ses représentants idéologiques.
La condition est alors que cela forme une thèse
défendable
ou acceptable par ceux qui auront des interactions avec vous, libre
à eux de le choisir après lu votre déclaration, et
que cela ne cause pas de nuisance collective, à savoir
essentiellement ce qui touche à l'environnement (utilisation de
ressources naturelles et pollutions).
Dans ce cas, vous pourrez faire des affaires avec les gens qui ont
choisi d'admettre vos valeurs, styles de négociations ou
principes de travail, sans déranger ceux qui ne sont pas
d'accord.
Euh ?
Ce que je propose est très simple:
Travaillez dans le respect de l'intérêt
général, sachant que le vide juridique ne vous
épargne pas la responsabilité de vos méfaits ni de
vos imprudences.
Si vous négligez de prendre des précautions de protection
de l'intérêt général, développant des
technologies ou de nouvelles méthodes
risquant d'être dangereuses (pour l'environnement, la sante
publique) ou de tirer
des avantages immérités par des moyens
détournés (par exemple abusant de la
crédulité d'un public client naïf), ne vous
étonnez pas que ça vous retombe dessus.
Pas besoin d'une legislation étendue pour tout prévoir,
le principe d'obligation à l'honnêteté doit suffire
pour tout prévenir.
Si donc on découvre des effets pervers de votre activité,
effets d'un genre qu'on n'avait pas prévu, c'est vous qui en
êtes
responsable et devrez payer les dégâts parce que vous ne
vous
êtes pas soucié de l'intérêt
général
ni avez pris les mesures de consultation nécessaires en cas de
doute.
Si vous êtes responsable d'une entreprise mais n'êtes pas
en mesure d'estimer le risque à venir d'un nouveau projet, il
peut y avoir deux cas:
- Si le danger est imprévisible, souscrivez une assurance.
- Si vous n'avez pas la compétence suffisante pour estimer
les
retombées d'une méthode,
d'une décision, vous devez faire appel à des
spécialistes chargés du pouvoir adéquat pour faire
l'étude nécessaire.
Quand leur enquête sur votre projet est faite, ils posent leur
signature dessus et vous serez alors protégé par leur
signature, en cas de problème si vous respectez les methodes que
vous leur avez présentées: vous leur avez transmis la
responsabilité correspondante, et ce sera alors à eux
personnellement d'en payer les dégâts, d'en assumer les
conséquences en cas de problème (ainsi que ceux qui les
ont désignés, et ainsi de suite de sorte que la
responsabilité s'étend sur la société, car
le rapport étant public,
ceux qui le contestent peuvent porter plainte contre ces experts,
organiser
un nouveau rapport etc).
Si vous changez de méthodes vous devez demander un nouveau
rapport.
Une mise en cause de la légalité de certaines
méthodes, que la responsabilité ait ou non
été transmise aux
représentants de la collectivité par un tel contrat, ne
peut
se faire qu'au moyen d'arguments solides : une loi ne peut pas
être
une convention purement arbitraire mais elle doit s'enraciner dans la
vérité
au moyen de la dynamique des débats et coallitions entre les
agents
de pouvoir. Un tel enracinement dans la vérité peut alors
justifier
la rétroactivité de certaines lois.
Suivant les cas, soit on vous permet de continuer votre projet ou on
vous paie l'adaptaton parce que vous n'avez pas commis d'imprudence,
soit on doit mettre en évidence votre manque de respect de
l'intérêt général dans ce que vous avez
entrepris, pour que vous en
portiez la responsabilité et que votre adaptation aux nouvelles
règles soit à votre charge.
S'il y a des choses du style instabilités
législatives,
c'est qu'il y a des gens qui ont pris de mauvaises décisions
législatives
qui doivent être corrigées par d'autres.
Ceux qui ont fait ce mauvais travail en sont donc responsables et
doivent le payer, parce que la question de savoir quelles sont les
bonnes lois est
une question objective qui se réfère à
l'idéal
de justice.
Ou alors si ce n'est pas ainsi ce sont des gens qui ont changé
d'avis. Là encore, étant responsable des avis qu'on
donne, on s'engage
à affirmer que ce qu'on dit est juste, et s'il s'avère
ensuite
qu'il ne l'était pas, cela signifie qu'on a trahi son engagement
et
on doit le repayer à la collectivité. Ou dans le cas
d'accords
particuliers aux pratiques d'une certaine entreprise, on s'engage
à
accepter que la portée de cet avis perdure dans le temps (quitte
à en payer les conséquences), soit on ne le fait pas mais
alors on n'aura pas de réelle influence car l'accord
donné
est un contrat entre le législateur et les personnes
concernées
par l'application de la legislation.
De même, toute déclaration signée vaut un
certain
engagement, et celui qui en change doit dédommager
financièrement
les conséquences néfastes qu'a pu avoir entre-temps une
éventuelle
erreur ainsi que l'éventuelle désorganisation
causée
par ce changement, à la mesure de sa responsabilité.
Ceci suivant les modalités en vigueur dans le contrat social
librement consenti par chacun.
"Sans compter que pour les décisions locales,(dans ce cas, il
n'y a plus l'ordinateur pour être l'intermédiaire qui va
à l'essentiel et qui accompagne la démarche volontariste
de la source, qui semble par là même être
honnête), et en terme d'expérience associative, c'est
à dire à l'intérieur d'un groupe et entre
plusieurs groupes, les rapports se dégradent
presque obligatoirement. C'est à la base de l'expérience
associative ou syndicale. On quitte une représentation ou on
laisse un idéal de côté, pour aller vers une autre,
vers un autre. Je juge mal un autre, parce que mes convictions ont
changé"
Ben là je dirais: c'est la vie, il faut faire avec. Il vaut
mieux ça que des décisions prises arbitrairement par des
décideurs sans contestation possible. Avez-vous une quelconque
solution meilleure
?
Je réponds:
La plupart des problèmes qui se poseront dans ce
système
ne sont pas des problèmes nouveaux, ce sont des problèmes
réels qui ont toujours existé, sauf que jusqu'à
présent
il n'était pas possible de les exprimer et ils restaient donc
irrésolus,
car ils étaient cachés dans la vaste obscurité du
monde.
La différence donc, c'est qu'avec le nouveau système
ils ont des chances appréciables d'être résolus car
ils auront l'occasion d'être mieux débattus. Si
90% des problèmes nouvellement formulés sont
résolus
à force de dialogues et d'argumentations dans le nouveau
système, ce sera un très
grand progrès. Pourquoi vouloir insister sur les 10% des
problèmes
restants, ceux qu'on ne parviendra pas à résoudre ?
Si on ne parvient pas à les résoudre dans ce
système,
je pense qu'on ne peut de toute manière les résoudre
mieux dans
aucun système, et comme argument je dirais: si vous me donnez un
exemple de problème pouvant se résoudre relativement
mieux dans un autre
système (par exemple par des juges spécialisés),
alors prenons ce mécanisme de résolution et voyons
comment
on peut l'intégrer comme une fonctionnalité (par exemple
une spécialité de pouvoir) à l'intérieur de
celui-ci, comme option en vue des cas où elle est effectivement
la plus efficace.
Critique [résumée ici]:
"L'expérience du droit montre que pour la plupart des
conflits
tels qu'on les rencontre dans les tribunaux, le genre de traitement
proposé
ici ne résoudrait aucun problème, et au contraire les
compliquerait
en impliquant affectivement des personnes qui ne devraient pas
être
concernées.
En effet, les conflits qu'on observe sont généralement
des
conflits entre personnes honnêtes dont les relations sont
perturbées
par des situations imprévisibles, pour lesquels il y a besoin
d'arbitrages
neutres.
Ainsi se développe le droit, en développant de multiples
clauses
dans les contrats permettant de répondre au cas où
surviendraient
de multiples sortes d'évènements même
invraisemblables,
ainsi que de multiples clauses permettant d'arbitrer dans les tribunaux.
"
Réponse [développée par rapport à ce que
j'avais
dit sur le moment]:
D'abord, je ne prétends pas tout détruire de ce qui
existait
avant. En ce qui concerne les problèmes pour lesquels le droit
actuel
est pertinent, je pense qu'on devrait trouver les moyens de transporter
ces
solutions actuelles dans (ou comme compatible avec) le système
que
je propose, en sorte de ne pas introduire d'inconvénients comme
vous
faites allusion.
Donc, ceci nous ramène à la question: si face à
ces
problèmes tout est pareil, qu'est-ce qui change ?
Eh bien, j'estime que l'ensemble de ces conflits tels qu'ils se
manifestent
dans les tribunaux, ne sont pas représentatifs de l'ensemble des
conflits
réels auxquels la société est confrontée.
Ce
cadre légal est en effet sujet à une double limitation:
1) Une limitation géographique et de nationalité. Le
droit
d'un pays ne s'applique (en gros) que dans ses frontières, pour
ses
citoyens. La raison première en est que le droit a besoin de la
force
des institutions en place pour s'exercer.
Par contre l'avantage de mon système est qu'il est capable de
s'exercer
sans ce moyen. Donc, en reconstruisant dessus des structures semblables
à
celles du droit actuel dans la mesure où il est juste, cela
permettrait
à ce droit de s'étendre au-delà de ces
frontières,
et de s'appliquer donc à un ensemble de personnes beaucoup plus
vaste
au-delà de ces limitations désormais non pertinentes du
fait
de la mondialisation (ayant donc pour seules conditions la libre
adhésion
et la confiance échangée pour la reconnaissance de
celle-ci).
Mais alors, petite remarque: pour les conflits mentionnés ici,
à
savoir ceux entre personnes honnêtes ayant besoin d'un arbitrage
pour
savoir qui a raison, ainsi que pour la question de
l'énumération
des clauses dont on a besoin pour faire un contrat, il me semble que la
question
des moyens de faire respecter les abitrages ne se pose pas. Mais alors,
comment
expliquez-vous (si vous estimez que ce sont là l'essentiel des
types
de problèmes du monde) que la justice d'un pays où elle
marche
bien ne va pas vendre simplement ses services de conseils et
d'arbitrage
à l'étranger, de sorte d'exporter son droit et donc le
développement
et la civilisation au monde entier ?
2) Une limitation des types de conflits et autres problèmes
à
gérer.
Je pense qu'il y a d'importants problèmes de
société
ou autres conflits qui pourraient être résolus (ou du
moins
mieux gérés) par le système que je propose, et que
vous
oubliez du fait que leur nature les empêche de rentrer dans les
statistiques
des tribunaux. Comme exemple facile d'actualité, il y a bien
sûr
la guerre en Irak dans toutes ses dimensions incluant notamment cet
étrange
conflit entre la population britannique qui manifeste son opposition
à
la guerre et ses représentants politiques.
Il y a par ailleurs bien d'autres conflits à des échelles bien plus petites mais néanmoins très importantes si on les additionne, qui d'habitude n'apparaissent pas dans les médias et les statistiques, parce qu'ils sont de nature différente, Notamment, certaines peuvent être habituellement taboues de par une certaine mentalité dominante d'accusation des victimes.
En particulier, tout ce qui concerne le système scolaire, qui accapare la vie de nombreuses personnes d'une manière parfois absurde et contre-productive, sans que puisse exister aucun moyen pratique de s'en plaindre.
Sommaire des textes d'opinion
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projet: voir la description de mon projet
de logiciel en cours de réalisation (en anglais). Merci
bien.
Liens extérieurs
http://www.p2ptrust.org/ :
petit portail des réalisations et recherches actuelles en
matière de systèmes de confiance ou de réputation.
Future Imperfect , livre de David D. Friedman .