Pour une forte taxe sur les émissions de gaz à effet de serre

Agumentaire moral, économique et épistémologique montrant sa nécessité;
pour un libéralisme bien compris et responsable, contre un pseudo-libéralisme fanatique et inconséquent

Plan de la page

Objet principal de l'argumentaire: démontrer le bien-fondé du remplacement de tout ou partie d'impôts existants (revenu, TVA, CSG, succession etc), par une taxe sur les pollutions dont émissions de CO2 issu de combustible fossile (en pratique une taxe sur l'extraction ou l'importation des combustibles fossiles suivant leur taux de carbone permet d'en cerner une bonne partie), expliqué à partir des concepts et principes habituellement reconnus par les libéraux.

Introduction
ce qui m'a poussé à écrire cette page

Analyse critique des méthodes de pensée des liberaux membres d'Alternative Libérale, qui les amènent à des positions aberrantes sur ce sujet:
L'articulation syllogique du problème
La pensée propagandiste: les mots-clés slogans et vagues allusions en guise de raison

La question de l'expertise environnementale

reconnaître les sources d'informations scientifiques fiables sur le réchauffement climatique

Les principes du libéralisme
réflexions générales sur les principes moraux mis en avant par ces "libéraux" comme des absolus, et sur les aberrations qui résultent de cet absolutisme; contradiction totale entre leurs prétendus principes absolus inaliénables et la manière dont ils les foulent aux pieds aussi absolument sur la question environnementale.

Une petite histoire
illustration de la situation sur un autre exemple imaginaire dans lequel la contradiction apparaît plus flagrante.

Pourquoi l'exigence de justice correctement analysée oblige à instaurer une forte taxe sur la pollution
Démonstration de sa légitimité

Critiques radicales de soi-disants outils libéraux lamentablement inadéquats sur le sujet de cette discussion:
Les labels de qualité
Critique des systèmes d'échanges de quotas

Suit un argumentaire économique sur les avantages de la solution de la taxe sur la pollution: son efficacité, sa pertinence, son caractère relativement peu coûteux, sa compatibilité avec le libéralisme et même son caractère favorable au sens de la libéralisation de la société:

Rappel du principe d'adaptation du système productif
Pourquoi une telle réforme fiscale est indispensable à terme, ne serait-ce que pour des raisons purement fiscales
Pourquoi la taxe serait efficace (et sous-parties)
L'argent perdu à taper à côté
Avons-nous les moyens ?

Autres blocages irrationnels
Quelques pseudo-arguments trouvés chez ces "libéraux", qui ne résistent pas à l'analyse

Le problème des brevets et de l'organisation de la recherche
seule partie intéressante pour ceux qui sont déjà convaincus du bien-fondé de cette réforme fiscale: présentation d'une proposition de solution nouvelle complémentaire, pour favoriser la recherche et le développement de solutions industrielles non ou moins polluantes.

Sur le principe de précaution
Critique de certains propos trouvés chez les "libéraux" qui se croient permis de le rejeter

Conclusion
Ya plus qu'à le faire !

Introduction

La rédaction du présent article fut motivée par les discussions que j'ai eues avec les membres d'Alternative Libérale (correspondant hélas, pour une large part au courant de "pensée" dit "libéral" le plus couramment répandu - leurs idées héritent de celles des cercles libéraux; voir aussi ce site - ainsi, ceux qui veulent s'opposer à Alternative Libérale n'ont qu'à mettre l'accent sur le présent sujet, c'est le meilleur moyen pour mettre en évidence leurs faiblesses - hélas, alors qu'ils ont pourtant de très bonnes idées sur bien d'autres sujets) et qui prétendent tout à la fois les choses suivantes:

  1. Le libéralisme est basé sur le principe de non-agression: tout acte en violation de la liberté d'autrui est rigoureusement interdit. Autrement dit, le droit de commettre un acte nuisible à autrui ne doit même pas pouvoir être acheté contre indemnité en l'absence du consentement de cet autrui, mais bien totalement exclu. En particulier, le libéralisme ce n'est sûrement pas le renard libre dans le poulailler libre.

  2. Dans le libéralisme, liberté implique responsabilité: quiconque commet des actes nuisibles à autrui doit en être tenu entièrement responsable et doit en payer le prix; le libéral est pour une responsabilisation totale des acteurs.

  3. En matière de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, comme pour tout autre problème, de toute manière (c'est un principe de travail universel) la méthode étatique et coercitive, soit d'interdiction, soit de forte taxation sur la pollution, est anti-libérale, fera nécessairement plus de mal que de bien, sera même incapable de remplir son objectif de réduction de la pollution et doit être exclue; les méthodes libérales classiques sont mieux adaptés et doivent suffire à tour régler;

  4. Ils sont très compétents et dignes représentants du libéralisme, experts aussi bien en économie qu'en matière environnementale puisqu'ils connaissent par coeur les oeuvres de références classiques des fondateurs du libéralisme et autres prix Nobel d'économie, et il faut donc se former pour savoir répondre aux « mensonges » (sic) écologistes catastrophistes et antilibéraux (puisque même le changement climatique ne sera pas vraiment nuisible mais aura des effets limités et mitigés...).

J'entreprends alors l'argumentaire qui suit, avec quelques citations de leurs propos, afin de mettre en évidence l'absurdité totale d'une telle salade (le point qui ne va pas du tout étant bien sûr le 3) qui, si par malheur elle se trouvait prise comme référence publique des idées libérales, ne pourrait de toute manière aboutir à rien sinon à rouler dans la boue les valeurs libérales, dont la confusion absurde hélas souvent faite avec une certaine naïveté irresponsable et inconscience des problèmes globaux de la société, au service d'une loi de la jungle suicidaire pour l'intérêt général et l'avenir de l'humanité (à laquelle elles devraient pourtant, en principe, être l'exact opposé et le meilleur rampart contre), se trouverait ainsi une fois de plus entérinée. Par ailleurs, l'idée générale du reproche que je ferai ici à l'attitude des "libéraux" n'est pas nouvelle mais se trouve également sur cette page, section "Le libéralisme n'est pas un dogme, mais un principe pragmatique" qui fait référence à des travers de longue date du même style - jusqu'au début de la section suivante "la juste irritation contre ceux qui se servaient de la phraséologie libérale pour défendre des privilèges anti-sociaux". A croire que les "libéraux" d'aujourd'hui n'ont retenu aucune leçon des erreurs de leurs prédécesseurs (on peut ici penser aux privilèges des géants du pétrole, et de toutes industries polluantes).

Et aussi bien sûr plus généralement, à l'adresse de quiconque indépendamment de ses orientations politiques, afin de montrer les raisons et lancer un appel à l'instauration urgente d'une forte taxe sur toutes les atteintes à l'environnement en général et les émissions de gaz à effet de serre en particulier, afin de limiter l'ampleur de la catastrophe environnementale dans cette période de transition cruciale pour l'avenir du monde que nous sommes en train de traverser.

L'articulation syllogique du problème

La nécessité urgente d'instaurer une forte taxation sur, entre autres, les émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre, vient comme conséquence logique du système des deux énoncés suivants qui seront à discuter séparément:

  1. Sur le plan des sciences de l'environnement, le caractère effectivement catastrophique gravissime à très long terme des conséquences de toute pollution supplémentaire de CO2 (et autres) à partir de la situation actuelle, pollution supplémentaire qu'il faut donc absolument éviter autant que faire se peut;

  2. Sur le plan économique, le caractère non seulement juste mais efficace d'une telle forte taxation pour satisfaire à ses objectifs de réduction importante et effective de la pollution; et aussi, son caractère optimal (par rapport à toute autre idée de solution) comme bon compromis de cet objectif avec le fonctionnement général de l'économie, afin d'être soutenable non seulement écologiquement mais aussi autant que possible politiquement et économiquement.

En toute logique il est clair que chacune de ces questions doit être examinée indépendamment d'abord pour elle-même, après quoi, si elles se trouvent établies, il doit obligatoirement en résulter la conclusion (nécessité d'instaurer effectivement une telle taxe).

Mais je constate que le comportement de mes interlocuteurs a été à l'encontre d'une telle démache logique. Il a consisté d'abord à poser la conclusion, à savoir, qu'il ne faut de toute façon pas poser de taxe, parce que de manière générale (comme un principe universel de la métaphysique "libérale") les taxes et interventions étatiques c'est forcément mal, antilibéral et contre-productif. C'est cela la seule chose importante pour eux: réduire à tout prix le rôle de l'Etat, sans chercher à savoir pourquoi. Ensuite, il ne leur reste plus qu'à trouver des justifications, ou plutôt des prétextes, en attaquant de n'importe quelle manière qu'ils trouveront, l'une ou l'autre des prémisses ci-dessus. C'est ainsi qu'une personne participant à la discussion et considérée par tout le groupe comme « très compétente » et autorité de ce groupe en matière de politique environnementale, a consacré la totalité de son argumentation contre moi à avancer des arguments de type économiques (ceux de Lomborg, voir plus bas) prétextes à rejeter le point 2, puis seulement à la fin avant de quitter la discussion, elle admit que je pouvais éventuellement m'y connaître effectivement en matière de théorie monétaire que je mentionnais: "Vous avez l'air compétent en finances. Avez vous discuté de votre projet avec les spécialistes ***** ? Je ne suis pas une spécialiste de la finance; à première vue votre projet me semble tenir la route mais s'il y a un hic je ne le verrai pas. (...)". Mais de toute façon elle campe sur ses positions: pour elle mon avis ne vaut rien parce que je ne suis pas expert en matière environnementale, tandis qu'elle y étant experte, sa conclusion suivant laquelle la lutte contre le réchauffement climatique doit passer au second plan face à d'autres problèmes comme les maladies, doit s'imposer à tous.

Plus généralement je constate que les différents interlocuteurs, tout en affichant l'unanimité officielle et inébranlable sur la conclusion (ne pas introduire une nouvelle taxe) invoquent à son appui des points de vue bien différents et contradictoires sur les motifs à l'appui de cette conclusion, mais n'envisageant de toute façon jamais que leur conclusion puisse être mise en question.

Et ils osent appeler cela l'unanimité ?

Qu'est-ce que c'est donc que cette communauté de pensée libérale dans laquelle, lorsque l'un dit que 1 est vrai et 2 faux, personne ne proteste, lorsque l'autre dit que 1 est faux et 2 est vrai personne ne proteste non plus, face à un contradicteur robuste on peut éventuellement se rabattre d'une de ces deux orientations sur l'autre pour se rattraper, mais lorsque quelqu'un ose être à la fois être d'accord avec les uns que 1 est vrai et d'accord avec les autres que 2 est vrai, il se fait aussitôt violemment excommunier du camp des libéraux (enfin j'exagère un peu, mais...) ?

Je reconnais qu'il y a bien quelque chose qui pourrait expliquer et légèrement excuser cette démarche dans le cadre de la pensée libérale, cependant il est d'autant plus primordial de faire oeuvre de la réflexion et de la perspicacité dont un libéral ne devrait jamais se départir, lorsque, comme ici, cela ne s'applique plus. En effet, dans le fonctionnement général de l'économie, survient couramment un phénomène remarquable, primordial et digne d'un grand respect: la capacité générale du marché à s'autoréguler de façon naturelle et adaptée. Le malheur est que ce phénomène se met à échouer lamentablement face à certains problèmes spéciaux, à cause de leur configuration particulière différente de celle, couramment répandue, où ce phénomène se produit.

En effet, un phénomène a beau se produire couramment, cela n'en fait pas pour autant un principe fondamental universel auquel il faille nécessairement adhérer avant toute discussion, même si l'on sait qu'il se produit souvent. Tout au contraire, face à chaque situation différente il est nécessaire de rééexaminer théoriquement les mécanismes fondamentaux qui d'habitude engendrent ce résultat, pour pouvoir juger si, oui ou non, ils continuent de pouvoir fonctionner correctement pour encore aboutir à ce résultat, et si cela peut se faire automatiquement les yeux fermés ou bien si cela dépend de certaines conditions qu'il est nécessaire de préciser. En particulier, savoir si le fonctionnement correct de l'économie par le marché nécessitera à tous de faire très attention à un certain problème délicat, dont la méthode de gestion correcte peut par exemple nécessiter d'ajouter aux mécanismes de marché de nouveaux concepts qui n'avaient pas encore existé jusque-là et qui restent à inventer.

J'ai commencé à faire connaissance avec ce genre de problématique quand j'ai démarré mes réflexions dans le domaine économique par l'étude théorique du problème de l'équilibre monétaire: domaine dans lequel il s'avère que le marché aurait soif de s'autoréguler, sauf qu'il n'a encore pas disposé, dans les systèmes actuels et passés, de moyens effectifs de retranscrire les chocs de déséquilibres dont il peut souffrir, en actes de rétroaction autonomes et adéquats. C'est comme quelqu'un qui sait ce qu'il veut, il veut le faire mais il ne le peut pas et a besoin qu'on le fasse pour lui parce qu'il n'a pas en main les instruments, ni sur sa langue le langage, qui serait indispensable pour accomplir l'acte désiré ou formuler exactement sa demande conformément à sa volonté qui pourtant existe. On aurait alors tort de le prenre pour un irresponsable, mais le problème est que la liberté, ça se construit et nécessite pour cela l'invention d'instruments adaptés. Ainsi, en matière monétaire je ne partage pas du tout l'analyse courante parmi certains ultralibéraux, de nostalgie envers la monnaie-or idéalisée comme état de nature de l'économie qui s'autorégulait librement sans contrainte dirigiste des états, et reconnais très bien que cet état originel avait le gros défaut d'être, par ses phénomènes de cycles économiques, très loin du respect d'un véritable équilibre; et que, parmi les principaux courants traditionnels de théorie monétaire, c'est bien la théorie monétariste qui, par ses recettes certes sales et approximatives d'une régulation centrale de la création monétaire, faisait néanmoins (relativement) la meilleure approche d'un équilibrage monétaire à peu près correct et plus profondément conforme au véritable idéal théorique libéral de recherche de l'état d'équilibre parfait des marchés, que l'état de nature pathologique qui régnait auparavant.

Ainsi, il y a certes beaucoup de situations pour lesquelles le marché peut naturellement réguler l'économie plus correctement qu'un Etat ne peut la réguler, ou encore (ce qui est une question différente !) qu'il n'est effectivement arrivé dans l'histoire à des Etats de la réguler sur la base de motivations diverses et par divers types d'autorités, ce qu'historiquement on vérifie facilement. Ce n'est pourtant pas une raison pour supposer que cela s'appliquera toujours à tous les problèmes, ni comme un principe métaphysique universel, ni comme quelque chose de « prouvé » par son observation passée récurrente. Mais c'est toujours quelque chose qui reste à réexaminer théoriquement pour chaque nouveau type de problème qui surviendra à l'avenir pour déterminer si cela s'appliquera ou non, car sa fréquente réalisation d'une part, ses plus rares échecs d'autre part, ne sont pas de mystérieuses oeuvres fatales d'un destin supérieur, mais des conséquences de mécanismes logiques précis qu'il est possible de comprendre et d'analyser précisément en théorie pour en prévoir l'issue avec succès. Il est donc nécessaire en toute circonstance de garder l'esprit actif et vigilant à examiner à nouveau théoriquement pour lui-même chaque nouveau problème qui surviendra, et à tenter de lui appliquer les concepts d'autorégulation habituels pour voir s'ils pourront encore traiter le problème correctement ou non, en évitant bien de restreindre sa pensée à l'invocation d'amalgames superficiels avec l'ensemble des situations historiques pour lesquels le marché a pu s'auto-réguler (pour des raisons explicables) pour supposer que la conclusion devrait encore être valide pour des raisons inconnues. Car si, en théorie économique dans le domaine des généralités, on ne prend pas la peine de savoir comment un marché pourrait s'auto-réguler, comment diable peut-on attendre des acteurs économiques qu'ils sachent mieux comment ils pourront gérer leurs propres affaires correctement en relation avec une société dont les mécanismes généraux restent incompris ? Les répliques obtenues en réponse à ce problème environnemental manifestent d'ailleurs un signe caractéristique de l'incompréhension de leurs auteurs (qui se contentent de supposer qu'il doit exister un mécanisme de marché mais en réalité n'en savent rien): c'est qu'ils invoquent une liste en vrac de mécanismes de marché possibles (cf plus bas), sans en défendre un en particulier en précisant comment il peut s'appliquer. En effet, la caractéristique normale de l'autorégulation correcte du marché est d'être optimale, conformément à une logique précise, un système de mécanismes rigoureusement articulés entre eux, qui a l'obligation d'être le meilleur possible. Par contre, si on invoque en réponse à un même problème plusieurs mécanismes de marché au choix, complètement différents et indépendants les uns des autres, dont chacun n'a de sens qu'en l'absence des autres, à lancer en parallèle et surtout qui manifestement ont tendance à gèrer les affaires vers des directions (conditions d'optimisations) très différentes les unes des autres, c'est bien qu'on n'en connaît aucun d'entre eux qui soit la réponse précisément appropriée; et leur superposition informe n'a alors pas plus de raison de fonctionner correctement. Mais nous nous appliquerons plus loin à les réfuter précisément un par un.

Allez, une petite blague, mais ce n'est pas marrant: quelle est la différence entre un bureaucrate et un "libéral" ? Le bureaucrate a vocation à imposer partout le pouvoir de l'administration par le moyen de l'aveuglement sur les réalités et problèmes que l'administration n'est pas la mieux placée pour gérer proprement; tandis que le "libéral" a vocation a imposer partout le pouvoir du marché dérégulé, par le moyen de l'aveuglement sur les réalités et problèmes qu'un marché dérégulé ne serait pas la meilleure structure pour gérer proprement.

Non, ce n'est pas marrant, et je n'ai nul envie de m'inscrire dans un libéralisme qui aurait cette attitude-là.

Exemple de propos « libéraux » que j'ai pu lire:

« Trouvé dans la proposition *** :

« Suppression de la TVA pour : -Tous les systèmes d’énergie non polluants (...)
Augmentation de la TVA pour: Les énergies, l’eau et les produits polluants : Exemple : suppression de la TVA sur les piles rechargeables et augmentation sur celles qui ne le sont pas. »

Utiliser le prétexte écolo pour faire sauter des taxes, c’est génial ; mais s’en servir pour les augmenter, c’est intenable pour un libéral.

Je ne sais pas si celui qui fait cette proposition a de vraies convictions écologiques. A priori tous les systèmes d’énergie non polluants n’auront jamais d’effets au niveau global, ils sont donc inutiles. C’est pourquoi si avancer des mesures libérales sous couvert de préoccupations environnementales est une bonne stratégie, à l’inverse retourner de telles mesures sous le poids de ces préoccupations n’est plus du tout pertinent. Quelques que soient les préoccupations des libéraux, la première devrait rester par-dessus tout la liberté : donc ne jamais proposer de taxer, d’imposer, de réglementer plus qu’en l’état.»

Bien évidemment, une telle attitude est abjecte et scandaleuse. Un véritable libéral doit avoir vocation de faire toujours l'analyse la plus exacte possible pour promouvoir la politique la plus juste possible, et certainement pas de se comporter comme un magouilleur qui réduit un sujet aussi grave que l'écologie au rang d'un possiblement « génial » jeu de prétextes au service de l'avancement de son idéologie préférée.

D'ailleurs, ces mêmes "libéraux" qui veulent aveuglément postuler l'omnipotence du marché à réguler correctement tous les problèmes en lançant des appels à l'amalgame comme

"Les pays les plus interventionnistes sont aussi ceux qui ont causé le plus de dégâts à la planète"

sous-ententant que poser une forte taxe, ou pire, une interdiction de la pollution serait une attitude « interventionniste », admettent néanmoins la nécessité de maintenir l'Etat dans ses fonctions régaliennes. Or, si le marché est si pertinent pour tout auto-réguler, pourquoi n'auto-régulerait-il pas aussi la justice et la police ? Dire qu'il faut une police pour lutter les crimes en exerçant une coercition sur les criminels, est-ce une attitude interventionniste ?

De fait, à mon avis le libéralisme pourrait régler tous les problèmes, celui de la justice et de la police en général et celui de la lutte contre la pollution en particulier, mais à la condition expresse d'opérer un changement de paradigme radical à la base du libéralisme afin de le rendre capable d'appréhender correctement les problèmes de justice, comme j'ai exposé par ici. Une révolution qui, donc, ne peut pas s'appliquer en un jour, en attendant quoi il faut bien faire avec ce qu'on a, à savoir passer par l'Etat pour établir la justice.

Or donc, tant qu'on admet qu'un Etat reste nécessaire pour accomplir certaines fonctions de justice, pourquoi refuser par principe qu'il le soit encore pour d'autres fonctions, à savoir les fonctions écologiques (dont nous expliquerons plus tard en quoi elles sont de fait elles aussi fondamentalement des fonctions de justice particulières) ?

On pourrait récapituler la situation ainsi: il y a beaucoup de domaines que le marché s'il était libéré pourrait bien mieux gérer qu'actuellement, au même titre qu'il gère déjà correctement un certain nombre de choses; les libéraux, à juste titre, veulent attirer l'attention publique sur ce fait, de la possibilité d'une application pertinente plus générale qu'aujourd'hui de la loi du marché. Comment seront-ils écoutés ? Mais dans leur fougue et leur élan généralisateur, il sont tentés de répandre la même thèse sur des problèmes écologiques où malheureusement elle n'est plus valable. De l'autre côté, il y a des gens plus branchés sur les problèmes écologiques, et qui, ne s'intéressant guère au large panel des autres questions économiques de la société sur lesquels le libéralisme serait pertinent, ne trouvent donc naturellement pas de raisons valables pour promouvoir le libéralisme: car de fait, si on y réfléchit bien, les désastres écologiques se trouvent être la maladie numéro 1 de notre temps, celle à cause de laquelle notre époque sera marquée pour des millions d'années à venir comme la période noire de l'évolution de la vie sur terre, dans laquelle des millions d'espèces auront disparu, et que sera perdue par la fonte des glaces et autres bouleversements, de nombreuses traces de l'histoire de la vie sur terre par l'action négligente d'une espèce consciente évoluée et donc en principe pouvant être tenue responsable et coupable de ses actes. Ce n'est donc nullement par une quelconque idéologie antilibérale que ces gens prennent conscience de l'importance de ce problème dans lequel les méthodes "libérales" traditionnelles extrapolées de travers se trouvent n'être d'aucun secours, mais par l'observation de la réalité des faits. Cela, un minimum d'honnêteté devrait obliger tout monde à le reconnaître, même les libéraux. Dès lors, si le discours "libéral" qui est présenté face à ce problème se trouve commettre manifestement une erreur majeure, prôner une politique irresponsable et suicidaire pour l'avenir de la planète, tout en prétendant prôner la responsabilité et dénoncer comme « mensonges de propagande antilibérale » (sic) ce qui n'est que sage constatation des désastres et de l'inadéquation de ce même discours "libéral" aux véritables problèmes de la planète, et commettant l'erreur majeure d'une extrapolation aveugle des bienfaits du marché à un domaine où il ne fonctionne pas, comment voudra-t-on après cela se plaindre d'un rejet à venir encore plus radical que le rejet passé, par la population, les savants et nombre d'intellectuels, de ce discours "libéral" qui sera alors accusé à juste titre d'une absence de tout discernement sur les domaines d'extension pertinente de l'autonomie du marché ?

Note importante: il ne s'agit pas ici de nier qu'il y ait aussi par ailleurs de possibles contributions importantes de diverses autres méthodes libérales ou autres parmi les moyens à mettre en oeuvre en parallèle pour la protection de l'environnement. Mais de considérer que, la notion de priorité entre les méthodes n'ayant aucun sens dans la mesure où la méthode de taxation qui sera défendue ici, constitue non un coût mais une contribution positive au budget de l'Etat permettant de soulager des taxations néfastes; par conséquent, elle ne saurait être à retenir comme prétendue unique méthode ou concurrente aux dépens de toute autre méthode qu'on peut trouver bon à développer en parallèle, mais comme une méthode supplémentaire dont la pertinence sera discutée séparément pour elle-même, sans contredire ni avoir besoin d'évoquer les autres méthodes. L'argumentation qui suit sera donc de manière arbitraire principalement spécialisée et focalisée sur une seule question encore suffisamment complexe en elle-même: faut-il, oui ou non, instaurer de fortes taxe sur les pollutions et particulièrement les émissions de gaz à effet de serre comme le CO2 ? (à quoi s'ajoutera une partie sur les questions de recherche et développement)

La pensée propagandiste: les mots-clés slogans et vagues allusions en guise de raison

On m'a déjà fait avec Jésus et Laurent Nottale le coup du "le maître a toujours raison même si personne ne comprend pourquoi; lui seul sait pourquoi il a raison, c'est donc seulement à lui qu'il faut poser vos questions, mais blessé par vos insultes il ne daignera peut-être pas vous répondre, il faut donc en attendant nous croire sur parole." - sauf que vu la somme d'âneries monumentales que le maître a déjà manifestement proférées, je ne vois guère de motif de croire qu'il possède réellement les supposées réponses valables à mes questions. Je commence à en avoir l'habitude. Enfin, le présent cas n'est pas tout-à-fait à ce point, mais...
Bon, elle a une excuse: très occupée par son boulot pour continuer la discussion, n'empêche elle ne semblait pas bien disposée à continuer d'argumenter.

Je leur ai signalé plusieurs fois que pour montrer en quoi l'auto-régulation du marché fournit des solutions adéquates il ne suffit pas de jeter une liste de mots-clés comme des slogans ni donner une foultitude d'exemples dans lesquels le libéralisme a bien fonctionné et l'étatisme a échoué, mais une démonstration rationnelle complète et rigoureuse est exigible pour montrer que ces mot-clés fournissent effectivement des solutions adaptées. Ils n'en ont rien fait et j'attends toujours.

Voici en effet l'ultime réponse du maître à mes demandes d'explications sur les mécanismes de marché pour résoudre adéquatement le problème de la pollution au CO2, avant qu'elle coupe net le dialogue:«Je vous l'ai déjà dit : quotas échangeables, label, assurances, fondations privées, R&D, les moyens ne manquent pas.»

Désolé, mais je trouve ça extrêmement vague,  et pas du tout une démonstration.
Pourtant on se retranche derrière elle pour certaines explications:

"Le sujet est:

-> comment collecter l'argent
-> comment utiliser l'argent collecté
-> comment améliorer la situation

Les étatistes mettront l'état comme agent central pour les 3 points. Les libéraux auront une approche différente, qui n'exclut pas la première.
Je ne suis pas le mieux placé pour te donner des réponses, mais **** doit pouvoir te répondre sur ces points."

Certes je veux bien admettre qu'on peut toujours faire des trucs à côté "en douceur", par des dons charitables (je développerai justement ce point plus bas, en matière de recherche développement), mais ça n'enlève rien à la nécessité première très efficace et irremplaçable, de poser une forte taxation, seule capable de mener à la base les pressions adéquates sur le système économique.

Autres extraits de discussion:


[en réponse à ma mention du livre d'Hubert Reeves, Mal de Terre]
Quant à Hubert Reeves, il est certainement un grand scientifique, mais surement pas un libéral. Personne n'est parfait.

Il n'est sûrement pas un champion du tour de France non plus. Non mais de quoi je me mêle ?

Il y a une véritable économie de la dépollution (ou de la non-pollution), et il faut se servir de ces leviers pour intéresser les citoyens ou entreprises à l'environnement, au lieu d'utiliser la matraque fiscale : assurances, quotas échangeables, labels de qualité entre autres.

Les pays les plus interventionnistes sont aussi ceux qui ont causé le plus de dégâts à la planète : Tchernobyl, assèchement de la mer d'Aral, barrages du Nil, pluies acides en Europe de l'Est (alors que les Grünen faisaient croire à coups de photos truquées que c'était en Allemagne de l'Ouest).

Comment le dirigisme étatique pourrait être meilleur que la responsabilisation des individus et des entreprises ?
Taxer davantage et réglementer toujours plus n'ont jamais résolu un problème, au contraire, et par contre en créent de nouveaux.

Je ne vois pas pourquoi l'environnement ferait exception, et pourquoi les solutions libérales qui fonctionnent partout ailleurs ne seraient pas efficaces dans ce domaine ?

Belle déclaration d'ignorance.
Mes réponses:

"Comment le dirigisme étatique pourrait être meilleur que la responsabilisation des individus et des entreprises ?"

Il ne s'agit pas de dirigisme mais d'une constatation simple: il y a nuisance à l'environnement et donc à la collectivité mondiale, proportionnelle à la quantité de CO2 émise par chacun (à partir de matières qui n'étaient pas dans le cycle naturel jusque-là je veux dire, bien sûr). Par conséquent la responsabilisation se traduit exactement par le remboursement à la collectivité d'une indemnité correspondant au tort causé, ce qui est exactement une taxe sur la pollution, sauf discussion sur son taux, hélas bien difficile à monter jusqu'à sa juste valeur, force d'inertie des mentalités oblige (on polluera toujours trop, avec trop de négligence), mais de toute façon aucun acteur privé ne peut mieux faire que l'Etat en ce domaine précis.

"Je ne vois pas pourquoi l'environnement ferait exception, et pourquoi les solutions libérales qui fonctionnent partout ailleurs ne seraient pas efficaces dans ce domaine ?"

Vous n'avez pas le monopole de l'appellation de "libérales" à vos solutions (qui restent à expliciter !!!).
Et pourquoi donc les domaines législatif et judiciaire feraient exception à la pertinence du libéralisme ?
De fait, pour moi non, j'ai exposé comment un nouveau libéralisme permettrait de gérer ces questions de manière entièrement libérale.
Dès lors, même si un problème nécessite pour sa gestion des lois et interventions étatiques dans le cadre du monde actuel qui ne sait faire faire des lois que par l'Etat, ces solutions si elles sont pertinentes pourront se traduire dans le cadre de ce nouveau système, donc sous forme de solutions totalement libérales. Et la taxe sur la pollution en fera partie, autrement dit mon système libéral pourra prendre le relais de cette taxation très bien adaptée à ce problème.

La taxe sur la pollution, une "approche coercitive" ???
J'appellerais ça plutôt de la légitime défense avec demande d'une juste indemnisation pour le tort subi, de la part de l'ensemble du monde contre cette agression opérée par les industries émettrices de CO2.
Et la méthode en est moins coercitive car de concept simple (application d'une règle de proportionalité) et plus facilement contrôlable que les méthodes d'imposition et de contrôle fiscal pour le revenu et la TVA.

"Les pays les plus interventionnistes sont aussi ceux qui ont causé le plus de dégâts à la planète"

Hors sujet. Amalgame ne vaut pas pensée.

à quoi ils n'ont rien trouvé de mieux à répondre que:

"Ca n'a rien d'un amalgame, c'est une vérité scientifique et historique. Plus les agents économiques sont responsabilisés, et plus le pays est riche, moins il y a de pollution. "

Bel exemple de pensée magique, à l'image de celle des altermondialistes: la différence entre un altermondialiste et un "libéral", c'est que l'altermondialiste considère la décroissance comme remède magique suffisant pour l'environnement; tandis que pour un "libéral", le remède magique suffisant pour l'environnement c'est la "responsabilisation" (laquelle et comment ???) et la croissance.

Voir cet article qui montre le contraire: la pollution au CO2 croît avec le niveau de développement. D'ailleurs c'est ce que ces "libéraux" affirment eux-mêmes par ailleurs, en guise de prétexte supplémentaire pour dénigrer l'utilité de faire des efforts contre la pollution. Bref, ces "libéraux" n'ont aucun problème à raconter n'importe quoi et son contraire tout à la fois pour bidouiller sur chacune de ces affirmations contradictoires des prétextes à l'appui de la même conclusion.

Pour moi (qui me considère pourtant moi-même libéral), ni la croissance ni la décroissance ne sauraient être tenues par principe pour des recettes magiques au service de l'écologie, mais:
- D'une part, de toute manière il est à tous points de vue insoutenable de prôner la décroissance économique. La poursuite de la croissance économique est une nécessité intrinsèque de l'économie, et condition sine equa non à trouver des marges de manoeuvre pour construire quoi que ce soit de soutenable par ailleurs dessus;
- D'autre part, la préservation de l'environnement doit faire l'objet d'une lutte totale, acharnée et précisément ciblée, tout en tenant compte de la logique interne de l'économie si on veut être efficace. Une forte taxe sur la pollution serait un des bons outils en ce sens, comme sera expliqué plus loin. Tant que des énergies propres ne seront pas en place, cela nécessite de baisser la consommation d'énergie.

Ces deux objectifs gardent une marge de compatibilité dans la mesure où niveau de vie et dépense énergétique sont pas la même chose.

J'ai aussi expliqué:

Visiblement, vous constatez si bien le fait que de manière générale les impôts sont illégitimes, ce en quoi je suis d'accord avec vous, qu'ensuite vous commettez l'erreur de la généralisation aveugle et réduisez votre position à la répétition idéologique systématique d'un même slogan (le refus de tout nouvel impôt). Malheureusement nous tombons ici sur une exception, un des très rares impôts qui serait légitime. Il faudrait que vous appreniez à examiner chaque situation particulière pour elle-même pour voir si l'argument généralement valable s'y applique effectivement ou non.

Indication: le caractère exceptionnel du problème des émissions de CO2 par opposition à la plupart des autres problèmes économiques, vient du fait que l'opération élémentaire indivisible dont il est question ici est l'acte de pollution qui relie le pollueur d'un côté, le reste du monde indivisible et le futur de la planète et de l'humanité de l'autre, contrairement aux activités économiques habituelles dont l'acte indivisible ne concerne qu'un nombre limité d'individus qui peuvent facilement négocier entre eux.
Dans le cas de la pollution donc, la taxe est précisément l'expression du résultat de la "négociation" entre le pollueur et le reste du monde (représenté par l'Etat) qui est affecté par la pollution.

sa réponse:

"Mon argument n'est pas tant que votre impôt serait illégitime, mais inutile et voire même contre-productif"

Position à laquelle sera répondu plus loin.



Extrait du site des Cercles Libéraux:
Environnement :
On peut dire, en résumé, que le premier rôle de l'Etat n'est pas d'intervenir pour protéger l'environnement mais de faire des lois qui permettent au droit de protéger l'environnement.
La liberté au service de l'environnement, mars 1991
Très bien dit, en effet, les taxes sur la pollution seraient en substance de belles lois (principe de dissuasion) qui permettent au droit (fiscal) de protéger l'environnement.

La question de l'expertise environnementale

Quelqu'un dans la discussion a écrit:

"Ce que je prétends, c'est que tout l'argent qu'on dépense en vaines lutte contre les émissions de CO2, il vaut mieux le laisser s'investir là où il sera utile aux besoins des gens, et non pas à la satisfaction de délires constructivistes, à la conquête de l'inutile, à la gloire de qcq scientifiques et à celle de qcq politiciens qui ont trouvé le nouveau filon millénariste, la nouvelle peur qui fait bien voter !

La catastrophe annoncée n'aura pas lieu, comme souvent:

Voilà un scénario probable:
La conso de pétrole va s'accélérer, le prix va monter.A partir d'un seuil de 250$ l'électricité solaire elle même devient intéressante. C'est donc bien avant ce prix que les solutions de substitution seront intéressantes économiquement. Elles s'imposeront progressivement. Compte tenu de leur industrialisation, leur prix tombera en dessous de celui du pétrole (effet d'échelle), et donc celui-ci tombera en désuétude.

'L'âge de pierre n'a pas pris fin faute de cailloux."

A cela se trouve une réponse ici.

"Sur les droits d'émission:
Peu importe la répartition initiale. Le marché joue dans un jeu à n tours. Ce n'est pas one shot !

Non, les droits d'émission ne sont pas équivalents à la taxe. Ca, c'est un raisonnement de type holiste !
"Peu importe où sont les euros, c'est pareil si c'est la même somme."
Non monsieur !
La valeur étant subjective, la façon dont les euros sont affectés dans l'économie a une énorme influence. Les permis d'émission permettent au marché d'exploiter au mieux les marges de réduction d'émission. Le prix joue son rôle coordinateur (Hayek)

Lire Bastiat, Mises (l'action humaine), Hayek (droit législation et liberté) et Rothbard, SVP ! Ne commettez pas les erreurs des constructivistes ! De grâce !"

Manifestement très vague comme argumentaire.

On m'a aussi répondu :
"Citer des références bibliographiques de prix Nobels d'économie n'a rien de religieux. Il s'agit plutôt d'une démarche "rationnelle", en tout cas c'est ce qu'on apprend dans n'importe quel lieu de recherche partout dans le monde. "

Citation de cette même spécialiste environnementale de ce groupe de "libéraux", qui était considérée comme «remarquable», « très pro, connaît bien ses sujets et a dû s'énerver à lire vos premiers commentaires secs et cassants», à propos d'un article qu'ils avaient mis en référence et que je commentais:

«j'ai trouvé le fameux fichier sur Kyoto (...) Moyennant quoi son auteur Björn Lomborg, environnementaliste mondialement reconnu, est pour vous un débile. J'en déduis que Nicolas Hulot, photographe des baleines, est un grand scientifique.»

«Concernant l'environnement il est clair, d'après ce que j'ai lu, que vous n'y connaissez strictement rien et que vous avez pris pour argent comptant les âneries braillées par les marchands de peur. Vous êtes loin d'être le seul, rassurez vous. Or depuis le temps que nous faisons de l'interventionnisme étatique dans tous les domaines y compris l'environnement, nous multiplions les désastres»

Lien logiquement aberrant entre des choses qui n'habitent pas dans le même univers (la compétence en sciences environnementales et les conséquences de l'interventionisme étatique).

A quoi je répondrais:

1) Parmi ces cas d'interventionnisme étatique qui ont multiplié les désastres, il y en a combien qui ont consisté en l'application pure et rigoureuse de l'appel d'urgence d'une unanimité de milliers de scientifiques du monde entier, présenté comme nécessité impérieuse pour sauver l'environnement planétaire ? Est-ce donc un détail négligeable que de remarquer qu'il peut y avoir une différence entre l'arbitraire des politiciens magouilleurs d'une part, la prise en compte rigoureuse des impératifs unanimement établis par la communauté scientifique mondiale pour sauver la planète d'autre part ?
De toute manière, dans mon vocabulaire, l'application d'une simple loi de proportionalité de la taxe au volume d'émission d'une certaine pollution, je n'appelle pas cela de l'interventionnisme, et ça n'a nulle raison valable d'être mis dans la même catégorie que d'autres sortes d'interventionnismes qui n'ont évidemment rien à voir.

2) A voir un peu la réputation effective de Lomborg (dans ce texte , dans google.fr ou google anglophone), je ne vois guère en quoi quelqu'un qui le prend assurément comme autorité environnementale et bouclier ultime contre les "les âneries braillées par les marchands de peur" (sic) peut être considérée comme ayant la moindre compétence, surtout en matière environnementale. Ce soi-disant environnementaliste en fait statisticien travaillant en sciences politiques, en effet, a commis dans son livre de nombreuses erreurs en matière environnementale menant à des conclusions fausses, et consacre aussi une bonne part de son "argumentation" à étaler, en guise de science environnementale, des arguments économiques à la gomme sur l'inopportunité, le coût et l'inefficacité économique de certains moyens (même pas les bons, comme nous verrons plus bas) de lutte contre les émissions gaz à effets de serre (on reconnaît ici l'art du statisticien politicologue que de faire dire n'importe quoi à sa guise à des statistiques bien sélectionnées sur un problème vaste). Cette confusion des genres parvenant à flatter les sirènes d'un "libéralisme" mal compris, a donc pris au piège ces "libéraux" prêts à sauter sur n'importe quoi qui ressemble à une autorité pour donner des airs de validation à l'appui de ce qui ressemble à des thèses libérales. Ils ont donc repris à leur compte ses arguments à la gomme sans être capables de faire la différence avec les ouvrages authentiquement libéraux (c'est en effet aussi l'art des imposteurs des sciences que de faire des salades de mots qui ressemblent à des thèses scientifiques de vrais savants auprès des publics non-avertis).

3) Quelques rappels de considérations générales sur la science et le public, après ma petite expérience des tensions entre la science établie et quelques contestataires farfelus ou imposteurs: les idiots eux aussi savent citer des prix Nobels pour tordre leurs propos et leur faire raconter n'importe quoi (soit pour se réclamer d'eux, soit pour les critiquer). Se référer à des écrits de gens intelligents n'est nullement une garantie qu'on dira des choses intelligentes soi-même, dès qu'on se risque à parler d'un sujet moindrement différent de ceux que ces écrits avaient traités (en plus des risques que ces gens supposés intelligents se trompent eux-mêmes). Aucune somme d'érudition ne peut être un substitut satisfaisant à une intelligence personnelle.
Aussi, je recopie ici ce que j'y avais déjà écrit à une autre occasion:

"J'avais déjà vu ce phénomène (...) il est donc assez général: l'envahissement par les petits ignares qui croient suivre la science officielle mais le font de travers en prenant les bonnes références pour des mauvaises et inversement, prétendent dur comme fer qu'une question est ouverte et que personne n'en a la réponse sous prétexte qu'il existe d'autres imbéciles comme eux qui profèrent des absurdités "contre les idées reçues" à son sujet. Ils croient cela sur la base du fait que, dépourvus de toute connaissance sur le fond des dossiers ils croient pouvoir juger de tout d'après la démarche apparente que les auteurs de théories loufoques ont bien mieux soignée que les vrais physiciens n'ont soigné l'apparente démarche de leur savoir dans leur travail de vulgarisation. On ne peut pas en effet courir 2 lièvres à la fois: donner des informations correctes, et produire la plus forte sensation qu'on est en train de suivre ainsi la meilleure démarche scientifique (la plus ouverte, rationnelle, libre de préjugés et tout et tout) auprès de qui n'y connaît rien."

Je lui ai donc ainsi répondu "Que j'aie ou non personnellement des compétences en matières environnementales n'est pas la question"...
Sa réponse:

"SI ; Comment voulez-vous parler de ce que vous ne connaissez pas et donner des conseils; [ceci] n'est pas le café du commerce"

qui interrompait la suite de mon message dans laquelle je justifiais ma remarque: "De même qu'il n'appartient pas à un gouvernement d'écrire l'histoire ou la science, il n'appartient pas non plus aux libéraux dont ce n'est pas la spécialité, même avec d'excellentes idées dans d'autres domaines par ailleurs, de décider de la réponse à une question de sciences de l'environnement à l'encontre du consensus scientifique relativement établi, sur la base de motivations d'ordre idéologiques et politiques, déguisées à travers la sélection, par cette même idéologie, des voix de chercheurs scientifiques qui répandent les idées qui leur plaisent au milieu de la relative controverse scientifique ambiante."

(c'était une considération de principe d'ordre général; mais en l'occurence il n'y a même pas controverse, mais bien consensus clair sur la gravité des conséquences des émissions de CO2, comme montré ci-dessous)
Ainsi, si Lomborg a su se faire passer auprès d'un certain public comme meilleur scientifique que les scientifiques, eh bien ce n'est de toute façon pas ce public qui est en mesure d'en juger, mais ce sont les scientifiques; or, que disent les scientifiques au sujet de ce Lomborg: ils sont unanimes contre lui. En effet:

Mon sentiment sur tout cela, est bien exprimé par le message du forum d'Agoravox que je citerai ici texto tellement il exprime exactement ce qu'à mon avis il y aurait à en dire:

Monsieur Arezki Oulahbib,

Vous n’êtes visiblement pas un scientifique, et je crains qu’on ne vous ait roulé dans la farine dans cette affaire...

Dans un domaine aussi compliqué que le changement climatique, il n’est pas surprenant qu’une petite fraction des climatologues soit en désaccord plus ou moins marqué avec leurs collègues. Il est encore moins surprenant que les puissants lobbies du pétrole, ExxonMobil en tête, mettent ces personnes sur le devant de la scène médiatique pour donner l’impression au public que la communauté scientifique est divisée sur la réalité du réchauffement climatique.

Or, ce que chacun devrait savoir, car il est grand temps d’agir, c’est qu’il y a UN TRES LARGE CONSENSUS SCIENTIFIQUE sur le réchauffement climatique, aussi bien sur son origine anthropique, que sur la gravité de ses conséquences.

En effet, ceci est affirmé de manière on ne peut plus claire par toutes les institutions scientifiques mondiales les plus réputées dont les suivantes:

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dans son Troisième rapport d’évaluation sur le changement climatique préparé par plus de 2000 experts.

16 Académies des sciences (des pays du G8, d’Inde, de Chine, du Brésil et de cinq autres pays): voir leur déclaration commune (http://www.academie-sciences.fr/actualites/textes/G8_fr.pdf ) .

Toutes les plus prestigieuses institutions scientifiques américaines, dont The American Meteorlogical Society, The American Geophysical Union et The American Association for the Advancement of Science.

Les deux plus prestigieuses revues scientifiques mondiales, Nature et Science (voir par exemple l’éditorial «The Scientific Consensus on Climate Change» dans Science du 3 décembre 2004)

Enfin, pour les lecteurs (maitrisant l’anglais) qui voudraient en savoir plus sur ce consensus scientifique et sur les tentatives de désinformation des lobbys pétroliers américains, je recommande la lecture de l’excellent guide sur le sujet intitulé «A guide to facts and fictions about climate change» publié par la Royal Society (l’Académie des sciences du Royaume-Uni). Je vous en cite une partie très édifiante:

“ Misleading arguments 2. Many scientists do not think that climate change is a problem. Some scientists have signed petitions stating that climate change is not a problem.

There are some differences of opinion among scientists about some of the details of climate change and the contribution of human activities, such as the burning of fossil fuels. Researchers continue to collect more data about climate change and to investigate different explanations for the evidence. However, the overwhelming majority of scientists who work on climate change agree on the main points, even if there is still some uncertainty about particular aspects, such as how the concentration of greenhouse gases in the atmosphere will change in the future.

In the journal Science in 2004, Oreskes published the results of a survey of 928 papers on climate change published in peer-reviewed journals between 1993 and 2003. She found that three-quarters of the papers either explicitly or implicitly accepted the view expressed in the IPCC 2001 report that human activities have had a major impact on climate change in the last 50 years, and none rejected it.

There are some individuals and organisations, some of which are funded by the US oil industry, that seek to undermine the science of climate change and the work of the IPCC. They appear motivated in their arguments by opposition to the United Nations Framework Convention on Climate Change and the Kyoto Protocol, which seek urgent action to tackle climate change through a reduction in greenhouse gas emissions.

Often all these individuals and organisations have in common is their opposition to the growing consensus of the scientific community that urgent action is required through a reduction in greenhouse gas emissions. But the opponents are well-organised and well-funded. For instance, a petition was circulated between 1999 and 2001 by a campaigning organisation called the Oregon Institute of Science and Medicine (OISM), which called on the US Government to reject the Kyoto Protocol. The petition claimed that “proposed limits on greenhouse gases would harm the environment, hinder the advance of science and technology, and damage the health and welfare of mankind”.

These extreme claims directly contradict the conclusions of the IPCC 2001 report, which states that “reducing emissions of greenhouse gases to stabilize their atmospheric concentrations would delay and reduce damages caused by climate change”.

The petition was circulated together with a document written by individuals affiliated to OISM and to the George C Marshall Institute, another campaigning organisation. On 20 April 1998, the US National Academy of Sciences (NAS) issued a warning about the document circulated with the petition because it had been presented “in a format that is nearly identical to that of scientific articles published in the Proceedings of the National Academy of Sciences.” The statement pointed out: “The NAS Council would like to make it clear that this petition has nothing to do with the National Academy of Sciences and that the manuscript was not published in the Proceedings of the National Academy of Sciences or in any other peer-reviewed journal”.”

Autre citation Agoravox:

"Mais ce qu’il est important de savoir, c’est que les climatologues sont furieux de la manière dont les médias ont couvert le sujet depuis une quinzaine d’années[2]. Et ils ont de bonnes raisons de l’être. En effet, plusieurs études scientifiques[3] ont démontré que depuis 1988, la presse, notamment américaine, a systématiquement biaisé la couverture médiatique en faveur de détracteurs du réchauffement climatique en leur accordant une couverture disproportionnée, créant ainsi une grande confusion dans l’opinion publique. La même constatation s’applique aux médias de l’audio-visuel. À la source de cette désinformation maintenant bien documentée[4], on trouve de puissants lobbies pétroliers, menés par le groupe ExxonMobil (propriétaire des marques Esso et Mobil), qui ont mis en oeuvre des moyens financiers considérables pour désinformer les médias sur le réchauffement climatique et pour s’opposer au Protocole de Kyoto. Leur technique : mettre constamment à disposition des journalistes les 2% de climatologues subventionnés par ExxonMobil qui doutent de l’origine anthropique du réchauffement climatique. Leur objectif : obtenir une couverture médiatique grand public supérieure à celle des 98% de climatologues sérieux et indépendants. Cet objectif a malheureusement été atteint, donnant ainsi l’impression au public que les scientifiques étaient divisés sur la réalité du réchauffement climatique, alors que ce n’était pas du tout le cas !"

Ainsi donc, si on veut présenter un point de vue honnête et objectif, je ne vois nullement en quoi le fait d'être soi-même ou non un expert de plus ou de moins en matière environnementale, pourrait avoir l'outrecuidance de venir perturber le devoir de complète reconnaissance officielle qui est due, du moins en tant que large probabilité de raison, à cette large unanimité scientifique sur la gravité et l'urgence de la situation environnementale, de la part d'un courant de pensée officiellement centré sur des questions de société, de politique et d'économie, et dont les questions de sciences environnementales ne sont donc pas la spécialité.

Cela fait donc deux âneries d'un coup de la part de cette personne "très pro" qui "connaît bien ses sujets": d'une part l'énorme bévue épistémologique de se prétendre en droit de couper court à toute discussion sur les méthodes économiques à mettre en oeuvre pour lutter contre la pollution, par l'invocation de mon manque de compétences personnelles en matières environnementales; d'autre part, le fait qu'elle estime, de son côté, approuvée en cela sans l'ombre d'une hésitation par l'ensemble du groupe, faire certainement oeuvre d'une bien plus grande compétence que moi dans ce domaine en s'appuyant comme ultime autorité et référence des sciences environnementales, sur la science suprême de "l'environnementaliste mondialement reconnu Björn Lomborg" (sic).

Elle a voulu conclure: "Je ne crois pas vous convaincre : on est libéral ou on ne l'est pas." et aussi "La taxe ne résout rien, elle amplifie les problèmes. Soit vous n'avez rien compris soit vous êtes un infiltré."
En conclusion, si pour avoir droit au titre de "libéral" il est nécessaire de reconnaître l'autorité sur les sciences environnementales d'un fameux manipulateur des statistiques politiques tel que Lomborg surtout connu pour son incompétence environnementale et sa malhonnêté intellectuelle suivant l'avis unanime de la communauté scientifique, et de se ranger derrière sa paranoïa, alors effectivement je ne suis pas un "libéral".
Juste une petite question: est-ce par ces méthodes qu'on peut faire beaucoup de convertis aux valeurs du libéralisme ?

Une fois fait dans la discussion le signalement du non-sérieux d'une telle référence à Lomborg, voici la dernière réplique d'un de ces "libéraux":

"Il n'est pas du tout prouvé que l'augmentation des températures soit d'origine humaine.
Les fluctuations climatiques sont importantes.
Groënland = terre verte me semble-t-il. (époque des Vickings) C'est maintenant un machin tout blanc, non ?

Mais admettons tout de même.
Sur le CO2 en particulier, les chiffres des modèles montrent que pour pouvoir diviser par 2 l'augmentation des températures d'ici 50 ans (même pas baisser, seulement ralentir la progression), il faudrait diviser par je ne sais pas combien les émissions annuelles de CO2.

C'est illusoire, sauf à détruire toute l'économie !"

Ben oui, si on n'avait pas eu ce genre d'imbécilité irresponsable de mépriser le légitime le principe de précaution et d'attendre jusqu'à maintenant pour daigner entendre comme hypothèse envisageable les faits en réalité scientifiquement bien établis depuis un certain temps déjà, à savoir qu'on s'est déjà fichu dans la merde jusqu'au cou et qu'il est urgent de stopper nos émissions de CO2 et de développer les énergies alternatives pour limiter un peu le pire, on n'en serait pas là maintenant à se trouver devant une urgence plus grave que ce qu'elle aurait pu être. Donc tout ça c'est bien la faute de ce genre d'abrutis de prétendus libéraux endormis dans leur pseudo-scepticisme, qui n'ont pas su prendre leurs responsabilités à temps, au nom de leur rejet imbécile du principe de précaution. Mais est-ce une raison pour continuer à s'endormir et à laisser encore négligeamment les générations futures devant le fait encore plus gravement accompli de cette catastrophe planétaire annoncée qui laissera de lourdes séquelles pour des millions d'années ?

Après que les dirigeants (et la plupart des membres) d'AL qui tous me renvoient à cette spécialiste environnementale référence officielle indiscutable chez Alternativie Libérale, qui donc est "très pro", "connaît bien son sujet", ont décide (dans la discussion de juin 2006), et maintenant inscrit dans le programme du parti, qu'il n'y a pas de problème de réchauffement climatique d'origine humaine auquel on puisse faire quelque chose, que les plus grands environnementalistes de réference comme Lomborg nous assurent que tout va très bien madame la marquise, que tous les problèmes environnementaux peuvent se régler par la seule loi du marché suivant "la responsabilisation des acteurs" et autres mécanismes ultraliberaux, et que ceux qui prétendent le contraire (à savoir qu'il y a un grave problème nécessitant une mesure étatique comme une taxe sur la pollution) sont des incompétents et certainement pas de vrais libéraux, à excommunier donc de la famille libérale quand ils osent se présenter, Saïd Bouaïssi a écrit dans l'intranet du parti (le 05/10/2006), l'annonce suivante:
Cherche spécialistes environnement

Chers tous,

Je cherche des spécialistes des domaines suivants, capables d'alimenter le groupe Programme sur les points suivants :

- pétrole et biocarburants : sujet assez technique, nous avons besoin de chiffres sur les bilans énergétiques des différentes solutions envisagées à l'avenir
- pile à combustibles : où en est-on ? Des chiffres sur les rendements et efficacités des dernières innovations ?
- climatologie : sans tomber dans le catastrophisme d'Al Gore, comment aborder de façon raisonnable et libérale [pléonasme diront certains] la question du "réchauffement climatique" ?

Vous connaissez peut-être qqun dans votre entourage qui sera ravi de papoter une soirée avec un libéral non :)

Said

X...a écrit (le 06/10/2006):

Bonjour Said,

je suis chercheur en environnement, à un niveau trop fondamental pour être le genre de spécialiste que tu cherches.
Mais je me souviens avoir eu quelques discussions avec des chercheurs non-europeens sur le réchauffement climatique.
Ce que j'en ai retenu, c'est qu'il n'est absolument pas aussi clair que certains veulent le faire croire que le réchauffement actuel est lié à l'activité humaine en général et au gaz a effets de serre en particulier. C'est un sujet qui me semblait assez ouvert d'un point de vue strictement scientifique. Tu peux essayer de contacter le professeur Jan Veizer par exemple, ou de trouver ses travaux sur le net. C'etait un prof de mon departement au Canada, très intègre. Il proposerait que le réchauffement actuel serait lié à des fluctuations du rayonnement cosmique, ou quelque chose de ce genre là.

(...)

bonne chance, ...

Souhaitons-leur nous aussi bien de la chance mais surtout beaucoup de patience dans cette recherche des experts libéraux en environnement dont ils ont besoin.
Ca continue:

Y... a écrit (le 26/10/2006)

En quoi le libéral peut-il même chercher des spécialistes en ces matières !
Le libéral a besoin de spécialistes du droit, et plus spécialement de la praxéologie.

Reprenons Saïd ce que tu évoques :

Pétrole et Bio-carburant
Tu n'"évoques" ce sujet que parceque la cohorte des socialo-constructivistes veulent que ce soit un "problème" qui intéresse la "collectivité".
Le marché tranchera, nous avons donc à nous battre sur le front de la liberté des marchés, les rendements, l'"efficacité" des inventions, laisser les entrepreneurs en tirer profit, et ainsi permettre au public d'avoir accés à des ressources toujours plus diverses et mieux adaptées à ces choix !
Veux tu en tant que politique te substituer à l'entrepreneur ?

Climatologie
Même chose, les "socialo-constructivistes, grands instituteurs auto-proclamés d'une humanité stupide qui ne voit même pas qu'elle court à sa perte et qui se doivent donc de reprendre les choses en main pour le bien de tous" t'abusent une nouvelle fois !
L'argumentation libérale face à tous ces balivernes écolo-bien-pensants est encore une fois la force du marché, qui est la force même de l' adaptation de l'homme à son environnement, force qui n'a pas attendu les écolo-bien-pensant pour s'exprimer.

Piles à combustible
Tu sais c'est pas fameux, parceque tu sais Saïd, si c'était fameux et qu'il y avait du pognon à faire : crois moi le marché ne tarderait pas à en entendre parler !

Pour conclure, le seul point de vue libéral : écoute le marché, écoute les investissement des grands groupes, écoute les échos qui sont donnés aux start up qui mobilisent vraiment des capitaux ( et pas les bidons qui mettent en oeuvre l'argent public ) ... regarde les entrepreneurs, ils ont eux des spécialistes de la physique des maths, de l'informatique ...
Cessons de penser que nous avons une politique industrielle à mener, et un avis sur tout à donner !

Le seul regard qui doit être le notre est un regard de libérateur : est-ce-que là ça coince ? est-ce-que la il ya du pouvoir indu qui s'établit, est-ce-que là se met en place une violence qui exclut ... y'a vraiment du boulot dans le domaine de la liberté non ?

C'est je pense là notre service de militant politique libéral.

Il faut contrer nos adversaire qui "s'occupent" de ces "problème" en faisant valoir aux yeux du public qu'il feraient mieux de s'occuper de leurs oignons : ce ne sont pas des problèmes politiques.

Y... (Par ailleur physicien, informaticien à ta disposition pour un éclaircissement technique si tu en as toujours besoin)

Said Bouaïssi a écrit (le 26/10/2006)

Mon cher Y..,

Si je suis (en partie) d'accord avec toi sur le fond, je ne pense que je puisse un jour expliquer à la télé que "la cohorte des socialo-constructivistes" nous ment en permanence. Face aux craintes suscitées sur les questions d'environnement - craintes fondées sur certains points et exagérées à dessein sur d'autres, on ne doit pas avoir un discours plus agressif que l'adversaire mais bien rassurer. C'est ça aussi amener la société de confiance.

Là encore, d'accord avec toi sur le fond. Je cherche juste à comprendre la structure du marché de l'énergie, les évolutions techniques à court et moyen terme et comment cela s'insère dans la régulation actuelle du marché : notamment la TIPP. Parce qu'à moins de vouloir supprimer cette taxe, il nous faut réfléchir à son implication. J'avais proposé au groupe Environnement (proposition non retenue) que cette TIPP soit transformée en partie en droits à polluer, ce qui permettait une responsabilisation des acteurs sur la pollution de leurs véhicules et repositionnait le marché par rapport à nos objectifs sans tomber dans un travers administratif et bureaucratique de "promotion des énergies renouvelables" comme on est en train de nous le pondre aujourd'hui.

Surtout que cela se fait en accord total (si j'ose dire) avec Total-Fina-Elf : toute relation de copinage entre gouvernants d'Etat et grandes entreprises étant naturellement fortuite n'est-ce pas ?

Pour le reste, je prendrais le temps de te répondre sur ce forum quand j'aurai un peu mieux creusé la question.

Bien à toi, Said - également physicien de formation :)

Auraient-ils quelque chose a cacher au public ?
(voir ici pour des explications sur le mot "constructivisme"). En ce sens moi aussi je dénonce le constructivisme qui domine actuellement la société, et tout particulierement ce qui concerne l'idéologie du systeme scolaire comme substitut à la transmission de connaissances, et l'idéologie du diplôme comme substitut du savoir ou de la compétence. Et je n'ai pas honte de dénoncer publiquement comme un délire socialo-constructiviste l'idée suivant laquelle, à l'ère de l'internet cela ait encore un sens d'organiser et financer par l'Etat à destination du plus grand nombre, un système scolaire au-delà de quelque minimum vital (voir détails par ici), et les études de médecine (sauf psychiatrie). Seulement, la climatologie en tant qu'objet de recherches scientifiques longuement menées, ne peut pas etre rangée dans le même ordre de considérations idéologiques.

Les principes du libéralisme

J'ai avancé au cours de la discussion le propos suivant:

"Quant à acheter le droit de nuire à la santé d'autrui... je croyais avoir entendu dans vos propos que pour un libéral tout peut être une marchandise, chacun a le droit de faire commerce de son propre corps... (ce qui est défendable à condition bien sûr de ne pas déraper sur le sens et les circonstances de l'application de ce concept). Eh bien oui, le droit de nuire à la santé d'autrui doit pouvoir s'acheter à condition bien sûr que le prix soit approprié. Le donner gratuitement serait un mal, une interdiction totale ne me semble pas être ce que vous défendez, et je ne vois guère d'autre sorte d'intermédiaire souple et approprié qu'on puisse trouver entre les deux, qu'un prix. "

On m'a répondu ainsi:

"Non, les droits des uns s'arrêtent là où commencent ceux des autres. J'ai un droit inaliénable à la préservation de mon intégrité physique et à ma santé, et il est scandaleux que quelqu'un ait le droit d'acheter, sous le prétexte qu'il a de l'argent, le droit de venir m'expirer son poison dans le poumon et de me refiler un cancer ou le droit de venir empoisonner mes aliments ou mon air. C'est comme si on pouvait acheter le droit de verser de la mort aux rats dans le biberon des bébés, ou le droit de descendre un passant dans la rue. Il y a des choses qui ne s'achètent pas, car cela revient à empiéter sur les droits inaliénables et sacrés du voisin qui n'a rien demandé."

Nous allons dans ce qui suit analyser cette réponse et en étudier toutes les implications; nous verrons en quoi, non seulement elle possède d'irréductibles faiblesses, mais, si jamais on essaie malgré tout de pousser un minimum en faveur du respect de cet ultime principe de non-agression du libéralisme si joliment énoncé, ses implications logiques sur le reste de la présente discussion s'avèrent aller ironiquement dans le sens diamétralement opposé de toutes les thèses sur les politiques environnementales que ces mêmes "libéraux" cherchaient à mettre en avant par ailleurs.

Je vais d'abord m'appliquer à critiquer ce principe du libéralisme qu'ils ont ainsi énoncé. Dois-je le répéter, cette critique de leurs beaux principes que je vais ici effectuer n'aura ironiquement dans cette discussion qu'un rôle de jeu contre mon propre camp, puisque c'est au moyen de ces mêmes principes généraux qui sont les leurs et dont je commence donc ici par relativiser la portée, que je vais ensuite pulvériser leurs vues dans le cas particulier auquel la présente discussion est consacrée. Ceci aura donc pour effet global de mettre en évidence les profondes incohérences logiques de leurs vues, et à quel point ils sont prompts à violer outrancièrement les principes mêmes dont ils se réclament, tout en prétendant le contraire.

Commençons l'analyse:
"J'ai un droit inaliénable à..."
Tiens tiens, d'habitude les libéraux sont des pourfendeurs des "droits à", surtout des droits à la préservation des acquis sociaux réputés inaliénables, dont nulle catégorie professionnelle ne devrait être propriétaire. D'habitude les libéraux défendent plutôt les "droits de" faire ce qui ne nuit pas à autrui, ce qui est un droit positif, un droit d'agir par eux-mêmes. D'ailleurs, dans mon projet de libéralisme ultime, il n'est question d'aucun "droit à" fondamental, pas même de droit à la préservation de son intégrité, seulement de liberté de communiquer et d'entrer en relation économique avec qui on veut, une liberté qui ne s'use que si on ne s'en sert pas (et la question essentielle est de la munir d'outils de traitement des données efficace): bien loin d'une quelconque prétention d'avoir un droit universel ou transcendant à quelque chose qui tombe d'en haut (de l'Etat), pas même la sécurité.

Ceci dit, très gentil tout ça, mais même si on admettait qu'il devrait y avoir en principe un Dieu-Etat qui veille sur nous pour définir un concept transcendant et inaliénable d'exigence de respect absolu de l'intégrité physique de chacun, comment on fait en pratique ? En effet, le libéralisme, ayant en principe le devoir de s'attacher à la recherche des meilleurs moyens de fonctionnement bassement matériels de notre économie terrestre, qu'a-t-il à faire de principes transcendants ? Donc, d'accord, déclarons que chacun a un droit inaliénable à la préservation de son intégrité physique. Autrement dit, que personne n'a le droit de violer son intégrité. Mais sur le plan bassement matériel ça change quoi ? Bien sûr, on peut vendre tout plein de serrures pour permettre à chacun de protéger l'entrée de sa propriété contre les divers intrus qui risqueraient de venir violer son intégrité physique. Très bien. Mais ensuite, en dehors de la transcendance de l'interdit, qu'est-ce qui est concrètement sensé empêcher, dans un monde libéral, quelqu'un d'agresser quelqu'un d'autre dans la rue ? L'interdiction du port des armes permet de limiter légèrement les dégâts en ne permettant pas, en principe, aux agresseurs d'user d'une arme pour commettre leurs méfaits. Etrangement, nombre de libéraux, surtout aux Etats-Unis, sont favorables à la libéralisation du port des armes. Pourquoi ? Apparemment, comme moyen de légitime défense. Cependant, la légitime défense, usant d'un instrument matériel de type attaque, aurait bien du mal à précéder l'attaque agressive elle-même si celle-ci ne s'embarassait pas de se présenter d'abord comme une menace. Surtout contre d'éventuels kamikazes, tous les moyens armés de légitime défense seraient impuissants, puisqu'ils viendraient trop tard après l'attaque.

Alors, à quoi ça sert par exemple d'avoir un droit inaliénable à la protection de son intégrité physique contre des attaques de kamikazes ?

Mais continuons sur un autre exemple. Imaginons quelqu'un qui agresse quelqu'un d'autre dans la rue, puis va se réfugier chez lui et s'y enfermer à double tour. Puis il proclame son droit inaliénable à la protection de son intégrité physique et son droit de propriété. C'est évidemment absurde, car s'il avait ce droit, cela signifierait que sa victime n'avait pas son droit. Heureusement que la police aura les moyens physiques de briser la serrure de sa propriété pour venir l'arrêter !

Ainsi, la question n'est pas de savoir si chacun a ou non un droit inaliénable à son intégrité physique ou à la protection des biens qui lui appartiennent, mais de savoir quel sort il est légitime de réserver à qui a violé tel ou tel droit d'autrui. Or, nécessairement, ce sort passera par une certaine violation de quelque droit dont le coupable aurait bénéficié dans le cas contraire. Plusieurs questions se posent:
- la sanction doit-elle être financière (amende, dédommagement) ou d'une autre nature (emprisonnement, voire d'autres peines qui bien que n'étant plus actuelles peuvent toujours être imaginées du moins en tant qu'objets de réflexion théorique sur le droit: travail forcé, peine de mort, torture...) ?
- Doit-elle être d'intensité voisine du préjudice causé, ou moindre, ou plus grande ?

Or, quelle que soit la sanction décidée, on pourra toujours l'interpréter comme un "prix" payé par le coupable pour son acte. Donc oui, en réalité quoi qu'on en dise et qu'on en fasse, dans tout système de société, chacun aura toujours de toute façon le droit de violer le droit de quelqu'un d'autre quitte à en payer un certain prix d'une certaine manière.

Mais discutons précisément de chaque question:
Une peine moindre est sans doute inacceptable, constituant un droit à porter atteinte à l'intégrité d'autrui pour une peine moindre que le préjudice subi. Mais comment faire porter à qui a tué plusieurs personnes, une peine égale ou supérieure ?
Une peine égale est la loi du Talion: oeil pour oeil, dent pour dent.
Une peine supérieure peut être considérée comme ayant l'avantage d'être d'autant plus dissuasive, et donc par là de mieux garantir le respect du droit initial. Théoriquement on pourrait imaginer une peine encore très supérieure pour encore renforcer la dissuasion et donc le respect du droit initial, mais d'abord rien ne garantit que tout le monde soit assez rationnel pour être ainsi effectivement dissuadé, ensuite cela risque fort d'être physiquement impossible à réaliser à moins d'en venir aux peines de torture, et puis cela accroît d'autant une certaine "injustice" dans le cas où cela se produit effectivement.
Enfin que dire lorsqu'il y a désaccord sur le droit initial ? Prenons les exemples de guerres ancestrales, où de plusieurs peuples chacun revendique un droit (par exemple de propriété d'une terre) qui aurait été bafoué par l'autre, et se croit donc permis d'attaquer l'autre par mesure de justice, lequel ne l'entend pas de cette oreille et voit cette dernière attaque comme une injuste agression. Considérer qu'on a le droit de causer une peine plus grande que le préjudice subi par mesure de dissuasion ou de réparation, signifie l'escalade de la violence et la guerre sans fin, ce qui n'est nullement une bonne chose.

Alors on peut s'en remettre à l'idée d'une peine financière, qui a l'avantage d'être réparatrice et de ne pas causer en pratique la création nette d'un quelconque dommage supplémentaire. De plus, si jamais elle avait été payée injustement, une révision du procès avec changement de verdict pourrait toujours faire rendre les sommes payées comme si elles ne l'avaient pas été. Cette solution qui me semble donc porter souvent le plus d'avantages (du moins dans les cas où'il n'y a pas lieu de préférer la prison pour motif de protection de la sécurité d'autrui), n'aurait dans ces cas qu'un défaut qui n'est peut-être qu'illusoire: il prend rigoureusement la forme d'un droit achetable d'agresser autrui, option qui justement était au départ considérée par ces "libéraux" comme devant être rigoureusement exclue.
Bizarre, bizarre.

Imaginons encore un autre exemple (théorique): quelqu'un de fort qui agresse des gens dans la rue, les blesse voire les tue, puis continue indéfiniment, il est tellement fort que physiquement personne ne peut le capturer ou l'immobiliser, toujours il s'enfuit et continue. A-t-on le droit de l'abattre ? Oui, parce que c'est le seul moyen de préserver l'intégrité physique des autres. Ceci dit, ce serait dommage pour lui. Alors, pour éviter le pire, on peut commencer par le menacer, exiger de lui qu'il cesse ses méfaits pour ne pas être abattu. Mais que faire s'il dit que son comportement le domine et qu'il ne peut pas s'arrêter, c'est plus fort que lui, il n'est pas responsable de ses propres pulsions agressives ? Et bien, c'est dommage pour lui, mais il sera alors légitime de l'abattre, et ceux qui l'abattront n'auront pas lieu d'être poursuivis pour cela.

Très bien. Mais que dire alors du cas suivant:
Considérons le cas de pays occidentaux (notamment les USA) qui polluent le monde et contribuent au changement climatique dévastateur pour le climat de la planète, dont les effets peuvent à juste titre être qualifiés de crime non seulement contre l'humanité, mais contre toute la nature et ce pour des millions d'années: morts dans les canicules, morts dans les ourragans, disparition définitive de milliers ou millions d'espèces vivantes dont beaucoup ne sont même pas connues, etc (voir liste des dégâts plus bas).
Le reste du monde a beau leur lancer des appels, ils restent sourds. Ils affirment que c'est plus fort qu'eux, ils ne peuvent pas se résoudre à s'arrêter rapidement, car c'est ainsi qu'ils fonctionnent économiquement, leur système productif parmi les plus riches du monde ne supporterait pas la contrainte d'une reconversion rapide à un mode de vie non polluant.
Eh bien, c'est dommage pour eux, mais il sera alors légitime d'en anéantir les grandes villes à la bombe atomique, et ceux qui le feront ne mériteront pas d'être attaqués pour cela.

Une petite histoire

Il était une fois sur une planète lointaine deux espèces intelligentes qui étaient apparues en parallèle: les Tafs et les Ganks.
Les Tafs étaient un peuple besogneux, sachant bien subvenir à leurs propres besoins et prospérer entre eux par leur travail.
Les Ganks étaient un peuple de guerriers, sachant s'imposer, être les plus forts. Une de leurs principales méthodes pour vivre consistait à aller piller les camps des Tafs, capturer ces derniers et s'en servir comme esclaves. De cet esclavage, un certain nombre de Tafs mouraient, d'autres s'enfuyaient, mais peu importait pour les Ganks: il leur suffisait d'aller piller et capturer d'autres Tafs en fonction de leurs besoins.
Puis ce monde connut sa révolution industrielle: de nombreuses industries et toutes sortes d'activités économiques se développèrent sous la direction des Ganks, et dont le mode de production était basé sur l'esclavage des Tafs.
Mais à côté de cela se développa une communauté scientifique qui se trouvait constituée à la fois de Ganks et de Tafs, mélangés parce qu'ils savaient aussi bien contribuer aux progrès de la science les uns que les autres. C'est de là que vint une prise conscience révolutionnaire parmi un certain nombre de Ganks: la pratique communément répandue jusque-là de l'esclavage des Tafs par les Ganks était un mal horrible, qu'aucune civilisation digne de ce nom ne saurait tolérer. Mais cette prise de conscience ne se fit pas en un jour: de nombreuses années s'étaient écoulées entre les premiers appels de scientifiques Ganks, que peu de Ganks daignaient prendre au sérieux, et la reconnaissance officielle de l'importance de la question dans les discours politiques Ganks.
La réponse des industriels Ganks à ces appels pressants ne se fit pas attendre: après avoir tenté de nier l'importance de la chose, ils arguèrent que d'après eux, tout le fonctionnement économique de la société, toutes les méthodes de travail et la forme des industries, reposaient sur les pratiques d'esclavage des Tafs de façon si profonde et universelle, qu'il était inenvisageable de cesser cet esclavage du jour au lendemain, car si on le faisait c'est toute l'économie de la planète qui s'effondrerait. Les méthodes de travail étaient en effet clairement si dures et dangereuses pour les Tafs, que jamais ceux-ci n'accepteront de les poursuivre de leur plein gré, même contre des salaires extrêmement élevés. Or, le développement de nouveaux plans d'industries et de nouvelles méthodes de travail dans lesquels cette situation regrettable n'aurait plus cours, nécessiterait des recherches et investissement si considérables, qu'on ne saurait exiger une reconversion complète du système à brève échéance. Et de toute façon, pour que les industries puissent effectuer ces investissements et reconversions, elles ont besoin de moyens en travail et en argent, et pour cela il est en attendant nécessaire de les laisser prospérer sur leur pratique d'esclavage des Tafs.
Et puis de toute façon, les Ganks sont les maîtres de la planète, de sorte qu'on ne peut guère lutter contre eux ni espérer qu'ils renoncent de leur plein gré à leur pratique esclavagiste dont dépend leur prospérité; et si jamais certains industriels Gank se résignaient à renoncer à l'esclavage les premiers, ils feraient rapidement faillite car rapidement battus à la concurrence par ceux qui maintiennent leur pratique, de sorte que ce serait une entreprise suicidaire et donc irréaliste.
Les politiques et économistes Ganks eurent alors une idée: l'instauration d'un protocole de limitation par quotas du nombre de Tafs que chaque continent aura le droit d'exploiter. Puis, pour assurer un assouplissement des effets de cette contrainte au niveau du fonctionnement interne de l'économie, les quotas de droits d'exploiter les Tafs une fois distribués initalement aux industriels Ganks suivant leurs besoins, ces derniers auront la possibilité d'acheter et de vendre ces droits entre eux sur un marché d'échanges de quotas. Ainsi, un industriel ne pourra désormais accroître son nombre d'esclaves Taf que s'il en achète le droit à un autre.

Pourquoi l'exigence de justice correctement analysée oblige à instaurer une forte taxe sur la pollution

Je ne sais ce qui a pris à cette personne "très pro" qui "connaît bien ses sujets" d'asséner la perle de non-sens parfaitement ridicule qui suit comme motif de leur refus par principe absolu de toute instauration de taxes sur la pollution:

"nous sommes pour un principe simple qu'aucune taxe ne prendra jamais en compte : Le pollueur doit payer pour les dégâts qu'il cause, TOUS les dégâts"

et encore:

"A mon avis, il faut développer une vision "conséquentialiste" en matière de responsabilité environnementale.
Ca incitera fortement les industriels à évaluer finement les conséquences de leurs actions, et à prendre les précautions nécessaires, sans avoir besoin d'un "principe de précaution" fumeux "

Faisons en effet une petite énumération peut-être non-exhaustive des dégâts causés par la pollution au CO2 (n'oublions pas que c'est la somme des dégâts qui ont lieu dans le monde entier comme conséquence de chaque pollution au CO2 qu'il faut prendre en compte dans le total des dégâts):
  • Les morts dans la canicule
  • Toute la sueur des gens, toutes les perturbations du travail et autres, également causés par cette canicule
  • Les dépenses d'énergie des climatiseurs
  • Les pertes de récoltes dues aux sécheresses devenues plus fréquentes (augmentation du prix des assurances, si assurances il y a)
  • Les incendies de même
  • De même avec les possibles inondations de pluie dont la fréquence augmenterait
  • Si les grands froids d'hiver comme ceux qui se sont abattus sur l'Europe l'hiver 2006 sont également dus au changement climatique: tous les dégâts également dus à ces grands froids, à l'image de ce qui précède.
  • Même chose avec les tempêtes et ourragans devenus plus fréquents. Notamment, la hausse du coût des assurances des bâtiments contre le risque de tempête
  • Hausse du niveau de la mer: violation des propriétés privées en bord de mer qui seront submergées, ou coût des digues nécessaires (et probablement insuffisantes); toutes assurances contre les inondations qui sont liées.
  • Violation du droit inaliénable de l'écosystème planétaire à la préservation de son intégrité physique, étant également affecté par les hausses des températures et autres cataclysmes. En particulier, extinctions de nombreuses espèces, fontes des glaces près des pôles, des permafrosts et toutes les conséquences liées, désertifications etc.
  • Pour les innombrables générations futures qui hériteront des dégâts, en particulier de l'extinction de nombreuses espèces: manque à gagner de découvertes scientifiques, de contemplation de la nature, d'éventualité de découverte d'une nouvelle sorte de nourriture ou de médicament intéressante parmi les espèces disparues. Peut-on les rembourser ? Ces gens n'existant pas encore, ils n'ont évidemment pas aujourd'hui le pouvoir de s'opposer aux atteintes que nous faisons à leurs droits. Pouvons-nous les dédommager suivant un montant intéressant ? Un tel dédommagement signifierait faire payer les pollueurs à un fonds financier destiné à être placé et à fructifier pour servir à dédommager ces générations futures. Je ne vois pas la différence avec une taxe associée à une obligation absolue pour l'Etat de rembourser ses dettes et d'accumuler une épargne, par laquelle les générations futures, quand elles arriveront au pouvoir et auront inventé une meilleure démocratie, pourront user de cet argent comme bon leur semble. Cependant, je doute que l'argent les intéresse encore, après toutes les hausses de niveau de vie qui auront eu lieu d'ici là: les dégâts faits sont hors de prix, ils ne voudront pas de cet argent, mais maudiront de toute manière les générations passées d'avoir laissé perdre autant d'espèces vivantes et d'avoir fait autant de dégâts à l'environnement.
Un certain nombre de détails des dégâts se trouvent par exemple dans quelques-uns des articles du dossier d'Agoravox.

Et comment diable voulez-vous qu'un industriel "évalue finement" la part exacte de sa propre contribution en pollution au CO2 sur les catastrophes environnementales et le changement climatique global, dont les si lointaines victimes n'auront de toute manière nulle occasion pratique de venir se plaindre auprès d'eux, et alors que la question de l'évaluation des conséquences moyennes probables (au-delà du bruit important des fluctuations permanentes) de la pollution au CO2 ne peut être abordée que par les recherches conjointes de milliers de scientifiques à travers le monde avec de toute manière des marges d'incertitude résiduelles significatives ???????

L'idée de dédommager financièrement toutes les victimes apparaît totalement irréaliste, notamment parce que:
  • Ils ne veulent pas d'argent, c'est la préservation de l'environnement qu'ils auraient voulu
  • On ne peut pas rembourser à la nature
  • On ne peut pas rembourser aux morts
  • Il est bien difficile de séparer la part de contribution du changement climatique dans chaque catastrophe ou autre misère qui surviendra, par rapport au hasard ordinaire
  • Si on voulait rembourser les augmentations de risques ou d'inconvénients subis par telle ou telle activité, dus au changement climatique, par exemple les assurances sur les maisons qui risquent d'être détruites par la tempête ou les assurances sur la sécheresse pour les agriculteurs, cela amènerait les gens à courir ces risques ou ces inconvénients pour en toucher les indemnités et à ne pas s'en prémunir, comme d'ailleurs ils auraient dû en avoir le droit si on n'avait pas violé leur droit à en environnement préservé, dépouvu de ces risques; ces dédommagements amèneraient donc à des comportements contre-productifs (augmentation des risques pris) au final, donc ne seraient même pas un bien.
  • Que tous ceux à travers le monde qui souffrent de la chaleur ou de la disparition de la biodiversité lèvent le doigt. Ceux qui lèveront le doigt le plus haut recevront le plus grand dédommagement de la part des pollueurs du passé. Comment on fait ????
Comme il est manifestement impossible d'organiser correctement la distribution des indemnités à toutes les victimes, nécessairement ces victimes ne seront donc pas toujours remboursées. Comme il est impossible de faire parvenir les dédommagement à qui de droit, si les pollueurs n'avaient à payer que l'argent du dédommagement qui puisse être effectivement distribué à qui de droit, ils seraient nécessairement extrêmement loin de payer un montant comparable au montant réel des dommages causés. Il n'y en a pas moins dommage commis très élevé, un dommage qui peut être justement qualifié de criminel. Il faut donc que les coupables paient, un dédommagement très élevé, bien que son montant ne sera de toute manière pratiquement réclamable par personne en particulier, pour de nombreuses raisons pratiques.
C'est le prix d'un crime contre la planète, contre le monde, contre la collectivité.
Or, dans le cadre de la configuration politique du monde actuel, il n'y a qu'une sorte de chose capable malgré ses larges défauts, de représenter le mieux ce "tout le monde et personne" à qui cet immense dédommagement doit être payé, et ce par la force (celle de la légitime contrainte contre les criminels) et de manière le plus possible mondialement uniforme entre tous les pollueurs (montant proportionnel au volume de pollution) pour éviter tout problème de concurrence déloyale : les Etats.

(Note philosophique: accorder des droits à la nature comme à des individus n'a habituellement pas bonne presse parmi les libéraux. Pourtant, je ne vois pas ici de différence fondamentale avec le problème de l'idée que certains se faisaient autrefois des Noirs, qu'ils regardaient comme des sortes d'animaux et pas vraiment des hommes et qu'ils pouvaient donc utiliser à leur guise comme esclaves sans violer le droit: de fait je pense qu'au niveau métaphysique il n'y a pas de séparation fondamentale entre les animaux et les hommes, et donc que dans l'idéal on devrait reconnaître des droits aux animaux. Cependant, je ne me fais pas d'illusions, je sais bien qu'il serait absolument illusoire d'espérer obliger l'humanité à court terme à respecter ne serait-ce qu'un peu ce que devraient être dans l'idéal les droits des animaux. Mais les affaires sont les affaires et les arbres ne doivent pas cacher la forêt: il faut savoir bien négocier avec nous-mêmes pour sauvegarder ce qui est le plus important. A savoir, considérant que la période troublée que nous traversons actuellement n'est finalement qu'un bref accident dans l'histoire de la vie sur terre, même si la vie se porte mal aujourd'hui, le plus essentiel est de préserver les conditions qui lui permettra de se porter au mieux à partir de dans quelques siècles et pour les millions d'années à venir, quand enfin l'homme aura appris, par les révolutions scientifiques, technologiques et politiques à venir, à se discipliner lui-même pour arrêter le massacre. Parmi ces conditions se trouve principalement la préservation de la biodiversité, et parmi les conditions dont dépend cette préservation, le ralentissement du changement climatique a une place importante, d'où l'importance de la présente discussion)

Les labels de qualité

Que diriez-vous de la méthode libéralement non-coercitive de lutte contre le vol de voitures, qui consisterait à introduire sur le marché des voitures d'occasion le label de qualité "voiture non volée" ? ça aurait l'intérêt de faire baisser le prix de vente des voitures volées, mais par contre-coup donnerait à chacun l'opportunité d'acheter des voitures volées à moindre coût; du coup ça donnerait un avantage compétitif aux entreprises qui, pour leurs besoins de fonctions, décideraient d'acheter une ou plusieurs voitures volées. A moins bien sûr de marquer alors les produits de ces dernières comme "fabriqués par une entreprise ayant acheté une voiture volée", ce nécessitant donc l'introduction d'un autre label de qualité "fait par une entreprise n'ayant pas acheté de voiture volée". Oui mais si elle sous-traite la conduite de la voiture à un intérimaire ayant acheté une voiture volée ? Il faudrait alors ajouter sur le marché le label de qualité "n'ayant jamais fait des affaires avec une entreprise ayant acheté une voiture volée", puis le label "fait par une entreprise n'ayant jamais fait d'affaire avec une entreprise qui aurait affaire avec une autre entreprise qui aurait utilisé une voiture volée", et ainsi de suite indéfiniment. Ce qui n'empêchera jamais les consommateurs les plus négligeants à se faire honteusement des économies par leur choix des "mauvais" produits qui n'ont pour eux aucun inconvénients. Doivent-ils aussi être personnellement marqués d'un mauvais label ?
Bref, ce libre marché plein de labels tous plus supers les uns que les autres prendra très rapidement, pour pouvoir rester honnête, la forme d'une bureaucratie infiniment plus inextricable encore que quelque bureaucratie étatique que ce soit.
Il serait tellement plus simple de faire payer directement de manière coercitive à chaque entreprise polluante un prix forfaitaire sensé représenter les dégâts environnementaux qu'elle a effectivement causés (de toute manière impossibles à déterminer très exactement), que d'instaurer ce genre de systèmes de boycotts à n'en plus finir.

Plus généralement, le contexte d'une entreprise qui alimente de produits un marché plus ou moins sensible à la vue du label de qualité "respect de l'environnement" (dont les consommateurs ne peuvent évaluer l'ampleur de l'impact exact sur l'environnement) et donc l'impact de ce label sur la compétitivité de l'entreprise, ne saurait avoir aucune sorte de proportionalité raisonnable avec l'ampleur de l'impact réel sur l'environnement des choix de l'entreprise; déconnexion qui aboutira en pratique à investir des sommes aussi déraisonnables dans le tapage marketing autour de ce label ou au contraire dans son passage sous silence, toutes considérations qui n'ont pas grand-chose à voir avec l'objectif d'une reconversion optimale du système de production vers un meilleur respect de l'environnement.

En définitive, si un label de qualité sert à caractériser une qualité intrinsèque de l'objet vendu, à savoir une qualité cachée, une absence de défaut caché ou de risque éventuel à son utilisation qui impactera précisément l'acheteur, alors oui bien sûr c'est un outil adéquat et pertinent. Mais si c'est un outil de repérage qui permet aux consommateurs de prendre une casquette de policier en récompensant ou punissant par conviction, par leurs choix de consommation, les entreprises produisant ces objets au nom d'autres pratiques réalisées par ces entreprises par ailleurs qui ne concernent pas directement le consommateur, alors certes en dernier recours on peut toujours y penser, mais ce n'est alors qu'un pis-aller révélateur d'un problème plus grave: que les consommateurs estiment au fond que la justice ne fait pas son travail. Dans ces conditions, et tant qu'un système de repérages économiques beaucoup plus performant (voir projet) qui finalement visera à reconstruire un nouveau système judiciaire complet enfin juste et performant, ne sera pas en place, alors il est encore plus simple de considérer ce genre de motivations indirectes à l'introduction de labels de qualités, comme étant en réalité la marque d'une nécessité de législation nouvelle pénalisant directement de "manière coercitive" la pratique conspuée (par amende ou plus doucement dit par taxe), à condition bien sûr qu'une formulation légale précise et adéquate du sujet de préoccupation invoqué soit possible, ce qui est bien le cas ici (proportionalité au volume de pollution émise par exemple).

En conclusion, le fait d'avoir invoqué l'usage de labels de qualité comme faisant partie des possibles réponses libérales adéquates au problème de l'environnement, est là encore clairement en soi une marque d'incompétence profonde en matière de théorie économique, qui à elle seule suffirait aussi à discéditer définitivement le sérieux de ces interlocuteurs.

Critique des systèmes d'échanges de quotas

Les marchés d'échanges de quotas peuvent se défendre en ce qui concerne les échanges de droits entre Etats dans la perspective du modèle idéal de taxation, en ce sens qu'ils reviennent plus ou moins à opérer entre les Etats l'équivalent d'une redistribution équitable du fruit des taxes sur la pollution que chaque Etat devrait poser sur son économie intérieure.

Mais nous allons maintenant faire l'analyse critique de l'application du concept de marché des droits au cas d'un marché entre industriels privés.

Les systèmes d'échanges de quotas servent en principe à donner une incitation économique à réduire la pollution en-deça d'un montant fixé, au même titre que ce que ferait une taxe sur la pollution.
Il y a cependant trois différences fondamentales:

1) Une incertitude systémique est introduite par un nouveau marché au cours fluctuant, sur le prix de vente des quotas; ainsi les entreprises ne peuvent plus savoir de combien il est intéressant pour elles de tenter de réduire leur pollution. Cette variabilité ne correspond à aucun besoin réel du monde. En effet, cela amène une entreprise à évaluer son avantage à réduire sa pollution, d'après la mesure de l'intérêt qu'auront les autres entreprises à continuer à polluer, ce qui n'a rien à voir avec le problème réel sous-jacent qui justifiait de donner un prix à ces droits à polluer: leur nuisance à l'environnement (beaucoup plus grave).
Donc, un système de prix fantaisistes, objets d'une nouvelle spéculation déconnectée de la réalité des besoins.

2) Une limitation des efforts fournis, qui se contentent de maintenir un niveau de pollution donné suivant un postulat d'ampleur globale de progrès attendus, sans chercher les éventuelles possibilités de faire encore beaucoup mieux si cela était possible. Ainsi, si le prix de vente des quotas chute parce qu'ils ne sont pas tous utilisés, ça montre qu'il est totalement scandaleux de n'avoir pas exigé mieux, ce qui était possible, et ce dont on connaît l'urgence ! En effet, maintenant qu'on sait qu'il est déjà très tard, et que même si on stoppe maintenant net toutes les émissions nouvelles de CO2 il en restera encore trop dans l'atmosphère, toute tonne de CO2 encore rejetée est une tonne de trop.

3) Une distribution de cadeaux gratuits aux industriels pollueurs: les droits à polluer, choses qu'ils n'ont nullement fabriqués mais qu'ils ont droit de revendre !
D'habitude, on ne doit pouvoir vendre que ce qu'on a acquis à la sueur de son front. Ici, les industriels pollueurs pourront vendre ce qu'ils ont reçu gratuitement. Au nom de quoi ? Et au nom de quoi le partage initial serait-il fait d'une manière plutôt que d'une autre ? Au nom du fait qu'ils ont bien pollué jusque-là, et de préférence d'une manière telle qu'ils se sont rendus incapables de s'arrêter.

Bon, une petite expérience de pensée: imaginons une industrie qui décide de se revendre en pièces détachées à un concurrent, de lui revendre aussi son droit à polluer et de fermer. Celui-ci reconsitue l'usine telle qu'elle était, et utilise son droit à polluer correspondant. Combien ça lui coûte de s'étendre ainsi ? Le matériel de l'usine, plus le droit à polluer. Qu'a apporté à cette affaire l'instauration du droit à polluer ? Que, pour instaurer une nouvelle usine polluante, il ne suffira pas d'acheter le matériel, mais aussi le droit à polluer. Donc le prix du droit à polluer s'ajoute bien au coût marginal de production, comme si c'était une taxe (sauf incertitudes...). La différence ? C'est que l'autre, qui a fermé, a reçu un super pactole comme remerciement pour avoir bien pollué jusque-là.

Autre raisonnement qui arrive à la même conclusion: le prix du droit à polluer s'ajoutant au coût marginal de production, se répercute sur les prix via une réduction (ou stabilisation par rapport à une croissance attendue) générale du volume de production par toutes les industries du secteur. Donc, si ce droit a été d'abord distribué gratuitement, il apporte par l'intermédiaire de son influence sur les prix des produits, un super profit net aux producteurs aux dépens des consommateurs. Bilan: les plus grands profits vont aux plus gros polleurs (du passé).

Donc, voilà bien la différence entre taxe et échange de quotas: ce dernier remercie les industries polluantes d'avoir bien pollué par le passé, rendant la pollution avantageuse pour mieux recevoir un super pactole de droit à polluer en cadeau à la prochaîne distribution.
Cynique et scandaleux.

Il faut plutôt partager ces quotas par une vente aux enchères au profit des caisses de l'Etat, ce qui se rapproche de la solution de la taxe, mais en moins bien pour les autres raisons ci-dessus. L'Etat n'a pas à jeter par les fenêtres une forte rente potentielle au profit des pollueurs d'aujourd'hui, dont on n'a guère de raisons de penser que ces sortes de subventions (en tant qu'écarts par rapport à ce qu'il serait légitime de faire en vertu des démonstrations plus haut) seront ainsi tellement utilement placées pour la société (voir plus bas argumentaire sur l'efficacité).

Rappel du principe d'adaptation du système productif

Quand un type de travail, d'activité ou de débouché devient obsolète par l'arrivée d'une nouvelle technologie permettant de faire mieux en moins d'efforts, ou lors de l'arrivée d'une production importée à moindre prix (je ferais seulement exception du cas où ce moindre prix serait du à une absence de taxe sur la pollution ou autre protection de l'environnement là-bas, seul cas pour lequel j'estime que le protectionnisme se justifie), de sorte que les individus qui le pratiquaient sont dépassés par la nouvelle concurrence, ne peuvent plus équilibrer leur budget ni s'adapter, il est normal, d'un point de vue libéral, et ce quelle que soit leur "innocence" dans cette affaire, qu'ils n'aient plus la possiblité de continuer à gagner leur vie correctement en continuant ce travail devenu inutile, et dans la mesure où le nouveau revenu (éventuellement négatif !) qui serait dès lors issu de cette ancienne activité n'est plus pour eux acceptable, il ne leur reste effectivement plus, quoi qu'on en dise, qu'à quitter leur travail inutile à la collectivité, et chercher un autre type de travail, d'activité ou de débouché ailleurs. C'est ainsi en effet que les richesses de l'économie s'accroissent, que les consommateurs peuvent satisfaire leurs besoins à moindre prix, que d'autres gens peuvent trouver des emplois intéressants.
Il serait absurde de continuer à les faire travailler et à les payer pour une activité dont l'économie n'a plus besoin.
De même quand enfin tout à coup la réalité du caractère hautement nuisible des activités polluantes est intégrée au calcul de l'économie par le moyen d'une taxe, il est normal que les individus et entreprises dont l'activité était centrée sur des activités plus polluantes que d'autres (ou plus généralement des activités reliées à des activités polluantes de près ou de loin, voir plus bas), étant enfin reconnues nuisibles, deviennent non rentables et doivent fermer pour chercher du travail ailleurs, autrement. D'un point de vue libéral il n'y a pas à le regretter. En tout cas il serait irresponsable pour l'environnement de préserver des conditions économiques laissant à ces gens longtemps les moyens de poursuivre leur activité nuisible, dans la mesure où cette activité ne peut pas devenir propre facilement.

Trop longtemps les politiques ont refusé d'intégrer la nuisance de la pollution au calcul du marché par le moyen d'une taxe, de sorte que les pollueurs ont longtemps abusivement profité d'une bonne situation qui n'aurait pas dû être la leur (pourtant on savait bien depuis longtemps que la pollution était nuisible !).
Pas de pitié pour les pollueurs ! Les secteurs pollueurs sont des secteurs faits d'industries qui depuis longtemps ont commis sans scrupule le crime de polluer la planète gratuitement. Ils auraient dû, pour être honnêtes (je parle de l'honnêteté qui transcende la simple légalité), s'occuper sérieusement depuis longtemps de faire les recherches et reconversions nécessaires pour respecter la planète; ou du moins, si cela n'était pas possible individuellement pour des raisons de compétitivité, de poser franchement le débat sur la place publique, ce qu'ils n'ont pas fait. Je ne pleurerai pas dessus. Certes l'Etat aurait dû commencer à faire ces pressions fiscales depuis plus longtemps pour adoucir la transition, mais ce n'est pas parce qu'il a mal décidé qu'il faut continuer pareil, or maintenant nous sommes dans l'urgence.
Mieux vaut appauvrir rapidement notre puissance de destruction et d'appauvrissement de l'environnement que nous léguerons aux générations futures, d'autant plus que pendant ce temps nous enrichirons (par une baisse des autres impôts) les activités plus respectueuses de l'environnement.

Il faut savoir ce qu'on veut: entretenir les pollueurs à continuer à polluer et donc commettre l'immense crime de laisser détruire l'environnement, ou les forcer par des menaces de pertes financières à cesser leurs activités ?

Pourquoi une telle réforme fiscale est indispensable à terme, ne serait-ce que pour des raisons purement fiscales

Les impôts classiques (revenu, TVA, CSG, droits de succession) sont non seulement injustes et spoliants, mais donnent lieu à une évasion fiscale:
  • déjà importante: à titre d'illustration de principe, si on pense par exemple aux activités que rémunèrent les "Systèmes d'Echanges Locaux", leur caractère imposable ou non peut être sujet à controverse dans la mesure où ils insistent que ce ne sont pas des échanges marchands normaux (prétexte pour affirmer parfois l'inconvertibilité de leurs grains de sel avec la monnaie standard) mais des échanges de service à domicile, d'un style qui peut aussi bien se faire entre 4 yeux caché dans la sphère privée et rémunéré en liquide, ce qui constitue une concurrence déloyale à l'économie officielle soumise aux taxes. Par ailleurs, dans l'économie normale, certains artisans peuvent facilement frauder, ce qui a mené à poser une surtaxe à l'ensemble des artisans, injuste pour ceux qui ne fraudent pas.
  • qui ira croissant au cours du temps, au fur et à mesure de la libéralisation de l'économie en général, et du développement des technologies de l'information en particulier. En effet, ces technologies permettent et permettront à un nombre croissant de personnes, de faire du télétravail depuis leur domicile et ainsi d'être moins facilement observables par l'Etat en tant que travailleurs. A cela s'ajoutent le caractère international de cette possibilité de télétravail, la possiblité de contacter des partenaires en ligne, de commander des objets par voie postale et éventuellement de les rencontrer sans passer nécessairement par un ostensible "bureau", et, progressivement, le développement de moyens de paiement en ligne susceptibles de contourner les voies fiscalement contrôlables.
Il serait illusoire de croire qu'on puisse durablement lutter contre ces phénomènes.
Les impôts classiques sur l'activité économique (sauf peut-être ceux sur des trucs concrets relativement faciles à mesurer comme la taxe d'habitation) sont donc injustes, défaillants et condamnés à mourir (voir aussi cette analyse en ce sens arguant que les taxes sur le revenu et la consommation sont inujustes, et ne voyant plus que le capital comme bonne cible sur laquelle se rabbattre - je pense pour ma part qu'une forte taxe sur le capital ne serait pas une bonne chose non plus, mais que la taxe sur la pollution serait le bon remplaçant). Or, les dettes et engagements de l'Etat n'étant pas près de disparaître à court terme malgré tous les efforts indispensables de maîtrise des dépenses et de chasse au gaspillage, il va bien falloir trouver une autre méthode d'imposition qui les remplace.
Une taxe sur les énergies fossiles est une chose bien plus facile à mesurer et à instaurer, notamment à l'importation et à l'extraction. Les pollutions en d'autres substances peuvent aussi être sujettes à une certain contrôle via les caractéristiques des appareillages.

Pourquoi la taxe serait efficace

Je leur ai écrit que je trouve cela l'outil idéal contre la pollution.

à quoi on a répondu:

La taxe sur les activités polluantes existe déjà : elle est non seulement inefficace mais même nuisible puisqu'elle finance du social et non de la dépollution donc prive de ressources ceux qui devraient se prémunir contre la pollution. En tant que financier vous n'ignorez pas que les budgets ne sont pas extensibles à l'infini, sauf quand on pratique le système étatique qui consiste à se servir dans la poche des autres.

Bonjour,

Un petit exemple d'outil idéal :
Les activités polluantes en France sont soumises à 4 taxes : pesticides, nitrates, gravats et TGAP (concernant les installations classées). Ces 4 taxes ont été créées en 2000 et servent à financer les allègements des charges sociales dues aux 35 H dans les entreprises.
Moralité :
Ceux qui paient se privent d'une ressource qu'ils auraient mieux fait d'investir pour limiter leur pollution.
La taxe entretient des fonctionnaires et finance le trou de l'état mais ne sert pas à dépolluer.
Avant de dépolluer il convient de NE PAS polluer. Les techniques à mettre en oeuvre pour que l'activité passe de beaucoup polluante à très peu polluante ne sont pas gratuites et demandent des investissements. Comme ils ne sont pas faits et que la taxe est jetée aux orties, il n'y a pas d'argent non plus pour dépolluer.

et encore:

Les carburants fossiles ne sont pas les seuls à produire du CO2, la production de béton en induit aussi, en fait la plupart des activités humaines énergétivores.
Bref, tous les efforts pour limiter le CO2 ne servent à rien.

Ben oui, il faut taxer lourdement TOUTES les formes d'émission de CO2 de toute urgence. Et pour ne pas avoir à énumérer les consommations particulières, on peut faire simplement en taxant à la source: les arrivées de pétrole et d'autres combustibles fossiles par exemple. Si on dit que les activités polluantes sont omniprésentes, c'est une raison de plus pour considérer que la réforme fiscale ne perturbera pas trop l'économie et n'a donc pas à être redoutée, comme elle taxera tout et tout le monde à la fois en remplacement d'un impôt précédent qui taxait déjà tout le monde.

Ta solution pourrait marcher mais il faudrait que la taxe ait un niveau tellement élevé pour être efficace, qu'elle causerait selon moi trop de difficultés d'autant que son niveau ne dépendrait pas de la faculté contributive des acteurs. On risque d'appauvrir des secteurs entiers, or le pire ennemi de l'environnement, c'est, ne l'oublions jamais, la pauvreté.

Passer d'une activité polluante à une activité non polluante nécessite le plus souvent des investissements considérables. La seule manière de sortir par le haut de ce problème est de faire en sorte que les entreprises, les industries voire même les particuliers, réalisent ces investissements.

Qui dit industrie, ou entreprise polluante ne dit pas forcément industrie ou entreprise qui roule sur l'or. C'est même souvent le contraire. Comme pour les bagnoles. Ce sont les pas les plus riches citoyens qui roulent toujours dans une R21 rouillée qui pue et qui n'a pas le dernier modèle de pot d'échappement.

Si tu viens imposer lourdement, voire, en suivant ta logique, hyper lourdement cette industrie sous prétexte qu'elle pollue beaucoup, tu réduira d'autant sa faculté à réaliser ses investissements. Ca revient à s'en remettre à l'Etat pour tout faire derrière... ce qui me paraît, encore une fois, pour le moins un voeu pieu. Même en imaginant que l'Etat devienne bon gestionnaire et tienne ses engagements, en n'utilisant pas ces recettes pour engraisser le mamouth, comment imaginer que l'Etat puisse avoir la capacité et la lucidité nécessaire pour aller redistribuer et réinvestir cet argent au mieux pour réaliser ces investissements auprès de chaque entreprise?

Sinon, une taxe très lourde imposée à des secteurs souvent en déclin qui ont du mal à joindre les deux bouts ne servira qu'à les ruiner encore plus. Or, à l'instar de ce qui se passe dans tous les pays de l'ancien bloc de l'est ou dans le tiers monde, la problématique de l'environnement n'est jamais perçue comme prioritaire par rapport à la misère. On commence à s'en préoccuper quand on mange à sa faim et qu'on atteint un certain niveau d'aisance. Si bien que plus un Etat est prospère, mieux il gère cette problématique. Plonger une franche peut être considérable de nos secteurs économiques dans la misère ou la faillite ne fera que renforcer la pollution.

A mon sens, cette idée de super taxe super progressive ne pourra que faire des ravages.

Ou version brève, sur la question de savoir si la taxe sur la pollution en CO2, même élevée, serait un moyen efficace pour réduire la pollution en CO2: "Non, c'est même contre productif"

D'abord: à quoi bon dire que plus un Etat est prospère mieux il gère cette problématique, et en même temps appeler les Etats même les plus prospères à la délaisser lâchement au nom de la prospérité ? Je parle en effet bien sûr de la problématique de la responsabilité des causes de la pollution, non de la problématique cynique et irresponsable des moyens égoïstes de supporter les effets du changement climatique pendant qu'on laisse crever joyeusement le reste de la planète et des écosystèmes. Ce n'est pas la prospérité d'un pays qui fait la santé de l'environnement, car en particulier aucune somme d'argent ne peut ressusciter une espèce disparue.
Et puis encore une fois le sujet ici n'est pas de demander à un Etat de "gérer" le problème de l'environnement, mais de poser une taxe sur la pollution de façon à forcer chaque individu à s'en préoccuper, ce que les Etats devraient savoir faire simplement. Enfin, pourquoi raisonner comme si les Etats n'êtaient qu'une bête traduction des préoccupations des gens, avec en guise d'exemple les pays de l'ancien bloc soviétique qui plus est ? Si un Etat subit les pressions diplomatiques internationales pour protéger l'environnement, avec perspectives d'aides internationales et menaces d'embargo, même si ce n'est pas la préoccupation directe de son peuple, il y a des chances qu'il le fasse.
Enfin, ne pas confondre la pauvreté et politique d'un Etat, à celles d'une entreprise privée. Une entreprise qui coule disparaît et n'a plus d'influence sur l'environnement, sinon elle doit de toute façon se soumettre aux lois, que ce soit sa préoccupation ou non.

Par ailleurs: je ne dois pas avoir lu assez de prix Nobels d'économie ni assez de grands classiques du libéralisme, car effectivement j'ai du mal à comprendre, méditant sur la logique du marché, pourquoi l'instauration et l'augmentation d'un prix d'obtention d'une ressource (ici le droit à polluer) aura forcément pour effet d'accroître la demande de cette ressource de la part des entreprises.
Peut-être que je suis un idiot et qu'il y a effectivement un mécanisme économique général que je ne saisis pas qui rend généralement les augmentations de prix fatalement impuissants et même contre-productifs vis-à-vis de l'espoir de faire baisser la demande, et qui fatalement entraînent au contraire une hausse de celle-ci.
Mais je vois à l'inverse beaucoup de raisons de penser que l'effet sera contraire. Et, s'il a pu un jour effectivement, malencontreusement arriver que l'instauration d'un fort prix d'obtention d'une ressource (un certain droit à polluer) a mené la demande à se maintenir voire à s'aggraver, par un mécanisme suivant lequel les demandeurs (pollueurs) se trouvent privés des marges de maneuvres dont ils auraient eu besoin pour parvenir à s'en passer, ce n'est nullement à cause d'une quelconque différence de principe entre les droits de polluer et n'importe quelle autre ressource économique, suivant laquelle les méthodes de taxation par l'Etat seraient  une sorte de sacrilège contre le libéralisme amenant les dieux de l'économie à jeter un mauvais sort sur ses conséquences, mais à cause d'une configuration économique spécifique des secteurs d'activité concernés, qui n'a pas de raison de se reproduire pour d'autres pollutions comme le CO2.

Mais avant d'exposer en détails une bonne petite liste de mécanismes possibles par lesquels on est en droit d'espérer qu'effectivement une forte taxe sur la pollution au CO2 entraînera une baisse de cette pollution, loin de la spirale du scénario catastrophe ci-dessus, petit intermède philosophique:

Que diriez-vous de l'argument libéral suivant contre l'utilisation de méthodes dirigistes et étatiquement coercitives face au problème des vols à l'étalage:
"Il n'est pas bon de réprimer le vol à l'étalage, car cela aggraverait la situation: ces malheureux rôdeurs ne pouvant plus voler tranquilles se retrouveraient dans la misère et n'auraient plus la possibilité de s'en sortir: ils seraient ainsi obligés de continuer à toujours voler ce qu'ils peuvent encore, voire d'avoir recours à des méthodes plus violentes, de vols par effraction et d'attaque de passants dans les rues pour arriver à survivre. Car le pire ennemi de la sécurité, c'est, ne l'oublions jamais, la pauvreté".

Or, quand bien même il se trouverait (imaginons) que cet argument soit véridique et prouvé par l'expérience, un petit rappel des principes devrait rapidement faire remarquer que ce ne serait en aucun cas pour autant un "argument libéral", puisqu'il viole le principe libéral inaliénable de non-agression.

Pour la même raison, l'argument visant à épargner aux pollueurs le coût d'une taxe pour éviter leur appauvrissement et leur laisser ainsi les moyens de développer tranquillement des technologies non-polluantes, quand bien même il serait vrai concrètement, ce ne sera jamais pour autant un argument libéral. Ainsi, si la pauvreté nuit à l'environnement, ce n'est pas en elle-même mais par des activités précises, qu'il faut sanctionner aussi pour les éviter tout autant, de façon à ce que justement, qui est pauvre n'aura pas les moyens de payer des taxes sur la pollution et autres nuisances environnementales, et donc pas les moyens de les commettre non plus.

Mais avant de détailler les mécanismes concrets par lesquels des taxes élevées sur la pollution feraient diminuer celle-ci, rappelons-en les principes généraux qui sont les moteurs communs, en sorte que les différents mécanismes concrets ne sont que différents moyens intermédiaires pour arriver essentiellement au même résultat d'optimisation:

Le principe de profitabilité

Si deux suites de décisions matérielles possibles A et B de la part d'une entreprise donnée sont telles que A pollue moins que B;
s'il est raisonnable d'envisager que la décision A sera prise plutôt que B en l'absence d'une taxe,
le but d'une entreprise étant de faire du profit, la décision A ne sera pas prise par bonté d'âme mais parce qu'elle sera au moins aussi bénéficiaire que B;
introduisant là-dessus une taxe sur la pollution, cela pénalisera d'autant plus financièrement le choix B relativement à A,
de sorte que l'écart de profitabilité entre les hypothèses A et B sera décallé au profit de A
de sorte que le scénario A est encore mieux à attendre que B par rapport au cas d'une absence de taxe.

Il n'est donc pas raisonnable de supposer qu'un scénario B plus polluant que A se produira plus probablement en présence d'une taxe qu'en son absence.

Ceci dit, des principes à la solution pratique se trouvent des conditions pas toujours immédiatement satisfaites, de possibles obstacles que nous allons maintenant énumérer pour voir comment les contourner (pourquoi cela peut généralement se résoudre même si cela n'apparaissait pas forcément ainsi dans les exemples spécifiques plus haut).

Le déséquilibre est une situation transitoire

La logique du marché se caractérise par des notions d'équilibre des différents aspects de l'économie, les mécanismes par lesquels on approche de l'état d'équilibre et pourquoi cet état d'équilibre est à peu près (sauf à cause de certains types de phénomènes) "le meilleur".
Or, le problème du scénario ci-dessus suivant lequel des entreprises n'ont pas les moyens de prendre les décisions qui leur seraient profitables, se caractérise par son fort déséquilibre. C'est une situation instable, dont de nombreux mécanismes feront naturellement sortir, comme nous allons l'expliquer maintenant.
De plus, la pollution au CO2 n'est pas un problème de style urgence et soudaineté: c'est une pollution qui a duré de nombreuses décennies, et dont il est craint qu'elle dure de nombreuses décennies encore. Et c'est pour la longue durée que ce problème nous inquiète, et qu'il est de notre devoir de nous y attaquer. Il serait donc absurde d'aborder ce problème suivant une logique de déséquilibre économique, mais c'est suivant une logique de recherche et définition d'un nouvel équilibre économique qu'il faut le faire.

Le courage de fermer

Nous l'avons déjà évoqué plus haut: si le calcul financier fait qu'une activité donnée n'est pas profitable, alors un certain nombre des entreprises qui y travaillent étant en état de déficit devront fermer ou réduire leur volume de production, de sorte que le volume total de la production dans le secteur sera réduit, ce qui approchera d'un nouvel équilibre du marché.
Cette évolution est confrontée à l'éternel problème de l'attachement de chacun à son métier qu'il connaît bien, le manque d'envie de fermer une usine, de la revendre en pièces détachées, de licencier tout le monde et d'encourager chacun à chercher des emplois dans des secteurs éventuellement bien éloignés de ceux dans lesquels ils travaillaient jusque-là. C'est pourtant ce qu'il faudrait faire.
Un effort spécial de "publicité", et d'aide organisationnelle à l'emploi en général (informations, formations, reconversions) serait le bienvenu pour encourager ce mouvement.
Ben oui, avant de dépolluer il convient de ne pas polluer, et pour cela de cesser les activités polluantes et de ne pas en démarrer, on est bien d'accord là-dessus.

L'intervalle de possibilités sur l'élasticité de la demande

Posons l'hypothèse qu'une adaptation de la production d'une industrie donnée à une méthode moins polluante serait impossible (situation limite de l'argument de l'extrême lourdeur des investissements nécessaires à l'adoption de méthodes de production propres), et discutons sur l'évolution de son volume de production, en fonction de l'élasticité de la demande à laquelle répondent les produits de cette entreprise, par rapport à une modifications de leur prix.
Un retour final à l'équilibre, comme nous l'évoquions plus haut, se caractériserait par un retour de la marge de l'entreprise à son niveau initial par unité de volume d'activité (donc par unité de produit vendu). Comme une unité de volume d'activité est soumise à un coût supplémentaire défini par la taxe sur la pollution, le retour à l'équilibre signifie tranfert du coût de cette taxe sur le prix de vente de produit, de sorte qu'au final l'activité, même polluante, redeviendra aussi rentable qu'au départ, mais avec une différence importante: le volume total de l'activité sera plus faible. Or, cette diminution du volume d'activité est déterminée par ce montant de la hausse de prix nécessaire au retour à l'équilibre, suivant la loi d'élasticité de la demande des produits de cette industrie: de combien les demandeurs choisiront-ils de réduire leur demande, devant une augmentation des prix donnée ?
Théoriquement on peut envisager tout un intervalle d'hypothèses sur les comportements des demandeurs (consommateurs ou autres entreprises) face à cette augmentation de prix qui donc au final correspondrait au coût de la taxe sur la pollution: cet intervalle de possibilités s'étale de (la demande ne sera que peu affectée) jusqu'à (la demande diminuera drastiquement).

Si la demande n'est que peu sensible à cette augmentation de prix, l'argument de la pauvreté des producteurs pollueurs n'ayant pas les moyens d'investir dans le développement de technologies moins polluantes s'évanouit rapidement: il suffit d'une légère diminution du volume d'activité, ou de la fermeture d'une seule petite fraction du nombre de ces industries, pour que le coût de la taxe formellement payée par les pollueurs se répercute sur les prix et soit finalement payée par les consommateurs et autres demandeurs, de sorte ces industries retrouvent rapidement leurs marges initiales et tous leurs moyens d'investissement en vue de travailler à réduire leur pollution.
En particulier, en vertu de la proclamation tonitruante qui m'a été assénée, suivant laquelle en général une hausse des prix n'a aucune chance de faire baisser la demande, on se trouve donc bien dans ce cas de figure, de sorte qu'il n'y a même pas besoin de baisser la production pour pouvoir monter les prix. Ainsi le prétendu mécanisme d'appauvrissement de l'entreprise qui empêchait la hausse du coût du droit à polluer de faire baisser la pollution, ne peut même plus avoir lieu. Ainsi cette proclamation tonitruante se réfute elle-même.

A l'opposé, si la demande est très sensible à cette augmentation de prix, alors la lourdeur des investissements nécessaires pour réduire la pollution, a beau être aussi gigantesque qu'on veut, à partir du moment où elle est un obstacle à court terme, la question de son éventuel gigantisme devient un problème hors sujet: l'urgence ne doit pas être à investir dans des technologies plus propres, mais à fermer en masse ces activités nuisibles dont l'économie n'a pas vraiment besoin. Seulement quand le volume d'activité sera largement réduit, l'opération de reconversion par la mise en place de technologies plus propres, qui prend plus de temps et d'efforts que les simples fermetures, redeviendra prépondérant. Comme cette opération s'appliquera à un ensemble plus réduit, son coût sera réduit également. Du moins, bien sûr, pour ce dont le coût dépend du volume total des industries. Pour ce qui n'en dépend pas, principalement la recherche-développement, voir la partie sur ce sujet.

Répartition du surcoût sur une chaîne d'activités suivant leurs rigidités

On peut imaginer par exemple une configuration du système de production comme suit: une entreprise A (ou plutôt un secteur d'activité incluant des entreprises concurrentes) fournit un produit à une entreprise B qui s'en sert pour fournir un produit à une entreprise C, qui s'en sert pour vendre un produit de consommation.  Imaginons que, du moins à court terme, cette chaîne soit indivisible, autrement dit que C ne puisse pas se passer du produit de B pour son activité, ni B de celui de A. Imaginons que l'activité de B soit polluante, ce qui l'amène, lors de l'instauration d'une taxe sur la pollution, à payer un surcoût important, et qu'une transition vers un mode de production non polluant soit inenvisageable à court terme.
Ces secteurs d'activité mettent du temps à réagir à une nouvelle donne économique en modifiant leur volume de production suivant les variations de leur valeur ajoutée que présentent les conditions du marché. A court terme, leur élasticité est faible, et plus on considère un long terme, plus y correspond une ampleur élevée de cette élasticité.  Cependant, pour chacune des entreprises B et C, imaginons que les conditions de production seraient telles qu'il y aurait toujours la même proportion entre le volume d'achats nécessaires à l'entrée, et le volume de produits vendus en sortie.
Le surcoût pesant sur B, l'oblige à réduire son activité. Oui mais les activités des 3 entreprises sont liées, ce qui implique que nécessairement, pour maintenir un équilibre à chaque instant sur chaque marché, toutes les entreprises réduisent leur activité de même. Or, elles ne peuvent avoir été poussées à le faire que par une baisse de la valeur ajoutée de leur activité, suivant leur souplesse relative à chaque intervalle de temps considéré.
Moralité: dès le début de l'instauration de la taxe sur B, et bien avant qu'un nouvel équilibre de rentabilité s'instaure dans la gestion des modes de production, tous les prix de vente intermédiaires entre ces entreprises se sont immédiatement adaptés pour les pousser à des réductions d'activités proportionnelles les unes aux autres.
De cette manière, B n'est pas le seul à supporter le poids de la nouvelle taxe, car il bénéficie tout de suite d'une baisse du prix d'achat de A et une hausse du prix de vente à C, partageant ainsi avec A et C le poids du nouveau coût de la pollution.

De cette manière, non seulement B est pleinement incité par la taxe à chercher des moyens de productions non polluants, mais il n'en subit la pénalité sur son propre budget que partiellement; pendant ce temps, C se trouve aussi incité à chercher, s'il est possible, des moyens de retrouver sa production sans passer par B, tant que le prix de vente demandé par B n'est pas finalement redescendu après l'instauration généralisée de modes de production non polluants.

En particulier, en ce qui nous concerne concrètement à savoir les émissions de CO2 (en tant qu'ajouts de nouvelles quantités de carbone au cycle existant), une partie du coût de la nouvelle taxe retombera sous forme de diminution des profits des companies pétrolières (soit qu'elles soient directement la cible de la taxe, soit que le prix et les volumes de vente du pétrole diminuent).
Ce n'est certainement pas ce manque à gagner qui privera l'économie des moyens de développer des technologies non polluantes !

Emprunt bancaire

Si une entreprise n'a pas elle-même l'argent qui lui permettrait de faire les investissements dont elle a besoin pour mener la gestion la plus profitable possible, elle peut considérer d'emprunter l'argent manquant à la banque. Bien sûr, pour obtenir un crédit il faut que les perspectives de profit futur existent réellement. Or, si elles n'existent pas, elles existeront encore moins si les investissements nécessaires ne sont pas faits et que la taxe sur la pollution asphyxie l'entreprise de plus en plus. Auquel cas, mieux vaut plier boutique tout de suite très rapidement avant que la situation ne s'aggrave.

Rachat par d'autres investisseurs

Si l'emprunt serait trop cher en commissions bancaires, ou que le manque de garanties sur le bien des gérants soit insuffisant pour obtenir cet emprunt malgré les perspectives de possibles profits futurs (que les banques ne peuvent contrôler assez précisément pour en être assurées), une autre solution peut arriver: face au poids de la taxe sur la pollution excessif par rapport au budget disponible, la valeur de l'entreprise chute; elle se fait racheter pour une bouchée de pain par d'autres investisseurs, lesquels auront, eux, les moyens financiers de mener à bien les investissements nécessaires au passage à un mode de production plus rentable, autrement dit moins polluant.

Bien sûr, ce mécanisme pose problème pour les entreprises artisanales ou de trop petites taille qui ne sont pas facilement achetables.

Briser les monopoles: investisseurs en techniques de production propre indépendants des pollueurs

Il n'y a pas de nécessité universelle à ce que ceux qui polluent actuellement le plus soient nécessairement toujours les acteurs les mieux placés pour réaliser les investissements et prises de risques visant à produire de nouvelles machines-outils, méthodes et autres services ou techniques, voire mêmes de nouvelles industries complètes, au fonctionnement moins polluant que les précédents. Une fois ces investissements faits et menés à leur terme par des entreprises indépendantes spécialisées, il ne reste plus à ces dernières qu'à vendre leurs fruits (machines, conseils...) à toutes industries qui auront besoin d'outils et de méthodes non ou moins polluants, sans nécessiter d'investissements et prises de risques considérables de la part de ces dernières.
Au contraire, ces entreprises indépendantes seront d'autant plus motivées à mener à bien leurs activités, que la réussite de leurs nouvelles méthodes et technologies non ou moins polluantes seront leur seule ressource (n'étant pas les mêmes acteurs que les industries polluantes, elles n'auront pas intérêt à brider ou enterrer le fruit de leur travail pour protégér la rentabilité des techniques polluantes).
Les taxes sur la pollution ne les visant pas, ne les pénaliseront donc pas non plus.

L'argent perdu à taper à côté

" Il y a seulement 2 philosophies différentes: celle des Européens et celle des USA (rejoint par la Chine).

Je fais court mais la position européenne pour régler est une règlementation importante, des subvention massives aux entreprises qui réduisent leur production et pollution."

Et le principe pollueur-payeur, il est où là-dedans ? Voir article économie de l'environnement: "le principe non-pollueur-payeur revient à dire que celui qui ne veut pas que son environnement soit pollué doit payer pour que le pollueur ne le pollue plus"
Subventionner ceux qui réduisent leur pollution, a pour effet d'accroître les productions moins polluantes, non de réduire les polluantes. Pour réduire les polluantes il faut poser le coût d'une taxe qui entre autres effets se répercutera sur les prix et fera baisser la demande, comme nous avons vu.
Frappant ainsi à côté de la cible (réduction des pollutions), c'est normal qu'on ne l'atteigne pas. De plus c'est de l'argent public jeté par les fenêtres, alors que le moyen de la taxe, mieux ciblé et plus efficace, serait très peu onéreux (voir plus bas).

La position US est différente: celle-ci constite à utiliser l'argent pour créer de nouvelles opportunités via la technologie et la recherche pour réduire la pollution.

Dans le cas Européen cela a un impact sur notre économie (attitude protectioniste). Dans le cas des USA c'est une recherche de nouvelle option (attitude progressiste).

C'est difficile de juger de la meilleure stratégie. Mais les résultats que les américains obtiennent commencent à être probant. Ceux-ci exportent en Chine leur savoir faire.

Si les méthodes de production étaient publiées et libres de droits, ce serait encore mieux pour l'environnement.

"tout l'argent qu'on dépense en vaines lutte contre les émissions de CO2, il vaut mieux le laisser s'investir là où il sera utile aux besoins des gens, et non pas à la satisfaction de délires constructivistes, à la conquête de l'inutile, à la gloire de qcq scientifiques et à celle de qcq politiciens qui ont trouvé le nouveau filon millénariste, la nouvelle peur qui fait bien voter !

Si l'argent jeté par les fenêtres en tapant à côté de la lutte contre les émissions de CO2 par les décisions de gens qui ne savent pas penser l'économie proprement pour pouvoir atteindre un objectif de façon efficace, est peu utile, ce n'est pas une raison pour arrêter de réfléchir. Quant aux appréciations sur les enjeux et les véritables besoins, elles sont tellement coupées du réel...
De plus, désolé si ça paraît cynique, mais il ne me semble pas tant prioritaire que cela de lutter internationalement contre les maladies mortelles, dans la mesure où plus la population mondiale est importante, plus ça va polluer quand ça se développera, plus ça va détruire l'environnement en attendant l'arrivée de technologies permettant enfin à l'homme de se maîtriser et d'arrêter la pollution, et plus ça cause un préjudice irrémédiable pour des milliers voire millions d'années à venir.

"Genre, pourquoi ne pas diminuer les prélèvements pour ceux qui ne polluent pas"

Pardon, quelle différence avec ma proposition de diminuer l'impôt sur le revenu ?

Il me semble plus exact de pénaliser les activités polluantes que de subventionner les activités "alternatives aux activités polluantes", car quelle limite donnez-vous au sens de ce dernier terme ?????
Si c'est toute activité différente de celle qui est polluante, alors on est d'accord: diminuons l'impôt sur le revenu pendant que précisément la taxe s'exerce sur la pollution, c'est nettement plus précis et souple et ouvre beaucoup plus d'alternatives (l'activité économique peut s'épanouir dans toutes les directions autres que les directions polluantes). Sinon, c'est trop vague et ça rate sa cible qui est de diminuer l'activité polluante (en effet il n'est pas sûr qu'une activité dite alternative remplace effectivement une activité polluante et ne s'y ajoute pas).

Avons-nous les moyens ?

Il y a quelques siècles, l'homme avait les moyens de vivre sans polluer. Certes il vivait dans la misère, mais...
Aujourd'hui que nous sommes cent fois plus riches, comment pouvons-nous prétendre ne pas avoir les moyens de satisfaire des impératifs précis qui étaient satisfaits avant et dont nous connaissons désormais l'urgence et l'obligation absolue ?
Certes, cela pose des difficultés, mais nous aurons encore plus les moyens au fur et à mesure des avancées technologiques à venir, et ce d'autant plus que par ailleurs les conditions d'une bonne croissance économique sont satisfaites. Nous aurons les moyens... à condition bien sûr que nous daignions les développer et les mettre en oeuvre par les moyens politiques indispensables.
Par nature, le système économique a la faculté de s'adapter à toutes sortes de circonstances et d'impératifs. Pourquoi pas celui-là ?
Enfin, donc, pour que les moyens généraux de l'économie à développer par ailleurs en viennent en particulier à prendre en compte l'impératif d'une réduction de la pollution, la méthode politique adéquate est l'outil de la taxe proportionnelle au volume de pollution, de taux défini par l'effort qu'on estime digne d'être accompli pour éviter telle quantité de pollution, et complété par la méthode ci-dessus pour la recherche-développement. Ainsi va la logique économique... euh bon il est clair pour moi que c'est logiquement la meilleure solution, si on conçoit bien l'économie, j'ai ici la flemme de chercher une démonstration pour les nuls du fait qu'on ne peut pas mieux faire, néanmoins, voici maintenanti le calcul du coût économique de la taxe avec démonstration:

Enoncé:
Définissant la réforme à faire dans un pays comme consistant à remplacer tout ou partie d'un impôt sur l'activité économique qui existait avant par une taxe sur le volume de CO2 émis à partir de combustibles fossiles, cette réforme a un coût interne à l'économie du pays qui s'évalue par la formule suivante (à partir de l'hypothèse d'une taxe nulle au départ, ce qui n'est certes pas le cas puisqu'on a la TIPP):
 
Coût = 1/2 (taux de taxe sur la pollution)*((volume de pollution à l'équilibre sans taxe) - (volume de pollution à l'équilibre avec taxe))
              + coûts des frictions économiques liées à la rapidité de la réforme (inadaptation temporaire des installations industrielles par rapport au contexte économique)
              -  avantages liés à la réforme fiscale: caractère plus simple du mode de taxation et de son contrôle pour la pollution par rapport à un impôt sur l'activité économique; facilitation de toutes les activités économiques petites et grandes ainsi délivrées du poids de la bureaucratie qui était liée à l'obligation de payer cet autre impôt; rééquilibrage entre économie privée officielle imposable, et économie domestique ou souterraine; réductions des injustices qui étaient liées aux évasions fiscales, et des activités parasites de dissumulation fiscale.

Le premier terme de cette somme est la première approximation de ce qui est en fait un calcul d'intégrale, qui s'explique de la manière suivante: partant de l'hypothèse d'une non-taxation de la pollution, augmentant progressivement son taux jusqu'à une valeur donnée en suivant la courbe formée des états d'équilibre correspondant à chacun de ces taux: chaque petit pas sur la courbe est la somme des modifications suivantes:
1) Baisse de l'impôt sur l'activité et élévation du taux de taxe sur la pollution de la manière qui, considérant la quantité de pollution comme fixe, ne modifierait pas le bilan des rentrées fiscales : bilan nul pour l'Etat, bilan nul pour les administrés.
2) Diminution de la quantité de pollution émise pour retrouver l'équilibre économique : comme on est au voisinage de l'équilibre, bilan nul pour les administrés; bilan négatif pour l'Etat, d'ampleur (baisse de pollution * taux de taxe)
3) Le fait que la baisse réelle à effectuer sur impôts standard sera de moindre ampleur que celle évoquée au 1) pour rétablir le total des rentrées fiscales : bilan remonté au statut quo pour l'Etat, coût du 2) reporté sur les administrés.

Le premier terme du coût économique interne total de la réforme est donc plus exactement :

Intégrale entre volumes de pollution, de ((montant de la taxe pour laquelle l'équilibre économique présente ce volume de pollution) * différentielle de volume de pollution).

Autrement dit: cela ne coûte que dans la mesure où c'est efficace pour réduire la pollution, et son coût est du deuxlème ordre par rapport au taux de la taxe s'il est faible. Dans le cadre d'un marché des droits à polluer entre Etats, une taxe de montant égal au prix d'achat de ce droit sur le marché, optimise l'intérêt du pays.

A propos du deuxième terme: de toute façon il va bien falloir arrêter de poller, et ce le plus tôt possible. Il faut donc commencer la réforme de bonne heure pour éviter d'être rattrapé ensuite par l'urgence et de devoir affronter des frictions pires.

Quant au troisième, il s'agit d'un avantage très apprécié du point de vue libéral.

Enfin, ce bilan total des pertes économiques englobe le manque à gagner des industries pétrolières. Non, je vous prie, ne pleurez pas dessus.

En conlusion, par ce bon moyen de la taxe, une baisse de la pollution ne coûte relativement pas grand-chose à l'économie : cela ne coûte que si cela réussit, et cela a des avantages collatéraux très appréciables pour l'économie (troisième terme de la formule). Le taux de taxe définit le taux d'effort que l'Etat fait faire au système productif pour essayer de réduire la pollution.

Autres blocages irrationnels

Problème de la "Morale de l'Etat"

"Je n'approuve d'ailleurs pas philosophiquement le fait que l'Etat taxe des activités prétendument nuisibles, genre le tabac. Si le tabac et la pollution sont immorals, alors l'Etat devrait pas s'arrondir ses fins de mois dessus. On n'achète pas le droit de nuire à la santé d'autrui."

La pollution est immorale et devrait légitimement être proscrite, mais devant l'impossibilité pratique et politique de poser rapidement une telle interdiction, alors qu'il est urgent de diminuer la pollution autant que possible, et devant la nécessité de donner à tout impératif la forme et la souplesse nécessaire pour que le marché puisse la gérer au mieux, la taxe est bien l'instrument adapté. Précisément, une taxe forte et en augmentation permanente pour pouvoir de mieux en mieux rejoindre l'effet de ce que la contrainte devrait être: une interdiction.

"L'Etat prélève déja beaucoup beaucoup trop en France et la priorité est de forcer l'Etat à faire des économies et à mieux gérer son budget avant de lui augmenter ses recettes. C'est pourquoi je suis farouchement opposé à toute taxe nouvelle. A la limite, je serais prêt à discuter de l'instauration de meilleures taxes quand on en aura supprimé un bon paquet."
"l'Etat devrait pas s'arrondir ses fins de mois dessus. On n'achète pas le droit de nuire à la santé d'autrui.
"

à quoi j'ai répondu:

Si vous parlez de la moralité de l'Etat comme si c'était une personne qui profite ou...: non-sens. L'Etat n'a pas une âme qu'il faut sauver du péché, c'est un système pour prendre des mesures qu'on souhaite le plus possible utiles à l'intérêt général.

Sa réponse, apparemment refusant de capter ce que je voulais dire, et restant dans le flou conceptuel total:

"Et vous vous nous faites quoi avec votre idée de matraquer les pollueurs ? C'est pas un système basé sur la moralité? Ben si, tout pareil.
La consommation de tabac coûte cher à tout le monde, tout spécialement en frais médicaux, je ne parle que du court terme. Simplement l'Etat n'utilise pas l'argent ainsi récolté pour lutter contre le cancer ou le tabagisme. Il engraisse le mamouth sur les maladies des autres.
L'Etat doit montrer l'exemple, s'il veut adopter une posture moraliste et responsabilisatrice. Sinon, frauder devient un sport national."

Toutes les idées politiques sont fondées sur la moralité, mais elles ne sont pas "tout pareil" pour autant: le problème est de savoir si elles le sont de façon rationnellement construite et adéquate pour parvenir effectivement au meilleur résultat, ou de façon foireusement poétique.
Mais si on attend que le budget de l'Etat soit assaini et que le total des impôts ait largement diminué avant de s'occuper de l'environnement, la planète a largement le temps de crever avant. Nous sommes déjà dans l'urgence, on ne peut pas attendre ainsi.
En effet la bonne question est de savoir quelle justice il est bon d'imposer aux gens, après quoi l'Etat gèrera comme il peut l'argent récolté, dont le montant total peut de toute façon s'ajuster à ce qu'on décide par ailleurs, via un réajustement compensatoire des impôts classiques lorsqu'une réforme est décidée dans un impôt nouveau. Pourquoi il ferait spécialement et nécessairement à chaque réforme un plus mauvais usage de ses recettes, alors même qu'on ne décide pas d'augmentation totale de celles-ci ? Mais puisqu'on discute de ce que l'Etat devrait faire, et qu'on se place ainsi de son point de vue, on n'a pas à l'accuser en même temps de faire le contraire de ce qu'on voudra s'il fait ce qu'on veut qu'il fasse ! Il n'y a pas davantage de raison rationnelle qu'il fasse spécialement un plus mauvais usage de l'argent public à l'occasion du remplacement d'un impôt par un autre impôt, qu'en l'absence de ce remplacement. Ces considérations ne font pas partie du même univers.
Le fait que l'Etat montre ou non l'exemple réside dans la question de la gestion de ses dépenses, question qui n'a aucune raison d'être mélangée avec celle de l'origine de ses recettes. Or des recettes issues de mesures utilement dissuasives ne sont pas en soi reprochables.

Il est de toute façon une bonne chose de remplacer tout ou partie d'un impôt libéralement illégitime (sur le revenu, TVA, CSG, succession etc) par un impôt que la légitimité exigerait, comme celui sur la pollution. Ceux qui ont peur d'une telle réforme ne sont à mon sens nullement de vrais libéraux, mais bien plutôt des conservateurs pliés (consciemment ou par crédulité) aux intérêts des companies pétrolières.

"si l'activité disparaît, donc la pollution, la taxe disparaît, donc il faut garder le pollueur, et s'il a des soucis financiers il faut même le subventionner pour qu'il reste."

Eh bien non logiquement, s'il disparaît il ne faut pas le garder ni le subventionner, la taxe disparaîtra avec lui et ce sera très bien ainsi.
Quant à l'idée que l'Etat aurait intérêt à ce que les pollueurs restent en place, au point d'être tenté de les soutenir: quand bien même on pourrait soupçonner l'Etat d'avoir "intérêt" à maintenir des sources particulières de ses rentrées fiscales comme s'il n'était pas de toute façon le maître de leur montant total, et donc à favoriser en douce les mesures en ce sens, on peut remarquer qu'en fin de compte il n'a nul besoin de maintenir en place les pollueurs pour y parvenir: il lui suffit d'augmenter le taux de taxation sur ceux qui restent, ce qui est toujours légitime puisque d'une part il est humainement impossible de faire payer les pollueurs autant qu'il serait légitime de faire (autrement dit, les conséquences de la pollution sont si graves que la taxe ne sera jamais aussi forte qu'elle devrait, aussi élevée qu'elle puisse être elle sera toujours légitime), d'autre part la diminution du volume de pollution démontre que le système économique est en train de s'adapter à l'exigence de baisse de la pollution, et qu'il est donc raisonnable d'exiger que les autres acteurs suivent l'exemple.

L'esprit de responsabilité

Extrait des Cercles Libéraux:

"Nous devons dire aux écologistes que nous ne pensons pas que l'environnement sera mieux protégé si on en confie toujours plus la garde à l'Etat. Lorsque l'on dit que l'Etat est responsable, plus personne ne se sent responsable.
Discours CN PR Port-Marly, décembre 92

L'important aujourd'hui est de faire appel à l'esprit de responsabilité des acteurs économiques, de faire bénéficier la protection de l'environnement de la vitalité et de l'émulation créatrice de l'économie privée.
Kyoto, un mariage de l'économie et de l'écologie, Alain Madelin et Brice Lalonde, 26 novembre 1997"

Extrait de la discussion:

"celui qui paie la taxe n'a aucune raison de faire des efforts puisque l'état bienfaisant passera derrière lui pour nettoyer.Et pourquoi faire mieux que le voisin qui paie la même taxe et se comporte en parfait cochon? Qu'est ce qu'il y gagne ?"
" Il est toujours plus facile de payer que d'investir dans de nouvelles technologies et dans la recherche. Il est tout a fait plausible que certains aient bonne conscience et s'ils sont forcés de payer une taxe considèrent qu'ils ont réalisé un effort suffisant. C'est un phénomène classique."
"OK ! Je paie la taxe et je continue allègrement à faire n'importe quoi. Voilà ce que vous allez récolter"

L'esprit de responsabilité, ça marche avec le devoir de charité des individus envers leurs proches.
Ca ne marche pas avec les entreprises par rapport à des problèmes qui ne touchent pas directement leurs propres perspectives de profit, et qui ne touchent même pas les gens qu'ils côtoient, puisqu'il s'agit ici d'un problème planétaire dont la compréhension n'est pas de leur compétence. En effet, le but et la responsabilité d'une entreprise c'est de faire du profit, pas de chercher à se donner bonne conscience.
Je ne vois pas comment quiconque paie une taxe sur la pollution peut imaginer qu'il a fait un effort pour ne pas polluer: au contraire il a été sanctionné pour sa mauvaise conduite. La taxe oblige à faire des efforts, justement pour ne plus la payer, donc pour ne plus polluer.
Ceux qui attendent des travailleurs et entreprises qu'ils travaillent par générosité ou "esprit de responsabilité" de type altuiste pour leurs clients ou pour le bien public, sont les communistes. En effet, une entreprise ne peut pas avoir d'autre but que de faire du profit, sinon elle perd à la concurrence et disparaît.
Pour que les entreprises qui ne regardent que leur profit acquierent enfin l'esprit de responsabilité par rapport à l'environnement et soient notamment amenées à prendre les bonnes décisions d'investissement dans des nouvelles technologies non-polluantes, il faut les frapper au porte-monnaie suivant leur pollution, ni plus ni moins.
Sinon c'est suicidaire: ce serait donner un avantage compétitif à ceux qui bafouent leurs responsabilités environnementales, par rapport à ceux qui les respectent, lesquels seraient condamnés à la faillite (ou au rachat...).

Le problème des brevets et de l'organisation de la recherche

Il y a longtemps déjà, j'ai entendu la rumeur suivante (qui serait donc à vérifier et préciser): la raison pour laquelle nous continuons à consommer tant de pétrole, ne serait pas que cela est vraiment incontournable techniquement, car des technologies qui auraient permis de s'en passer auraient déjà été mises au point depuis longtemps. Mais le problème serait que les companies pétrolières en auraient systématiquement acheté les brevets afin d'en empêcher l'utilisation. Si cela était vrai, alors il serait urgent de lancer des mandats d'arrêt internationaux pour crimes contre l'humanité en vue de condamner à des tortures à vie, les "responsables" de ces actes aussi innomables. En effet, la motiviation initiale des conventions sur les brevets était de favoriser l'apparitions de nouvelles technologies. Les utiliser pour enterrer ces apparitions, c'est détourner l'esprit de ces lois, en faire un usage totalement illégitime. Heureusement que le système français des brevets prévoit (unique en son genre) qu'en cas de non exploitation pendant deux ans, le droit d'un brevet sera rendu à son inventeur (source: Wikipedia); mais on peut encore chercher à mieux faire (le mettre tout de suite dans le domaine public, et appeler les autres pays à une évolution en ce sens...).
Voir le dossier (que je n'ai pas regardé) Who killed the electric car ?

Mais concentrons-nous ici sur la question du financement de la recherche et développement en technologies non ou moins polluantes (dont en particulier consommation d'énergie fossile).

Ce domaine a deux spécificités:
  1. Le développement, la mise en application et l'utilisation maximale de ces technologies, est une urgence à l'échelle mondiale pour protéger les intérêts de tous (et non seulement des consommateurs des produits fabriqués à l'aide de ces technologies)
  2. Il y a déjà de nombreuses organisations non gouvernementales qui s'en soucient
Dans ces conditions, le meilleur modèle de financement de la recherche en ce domaine serait à mon sens le suivant, comme ce ne doit pas être précisément aux consommateurs de certains produits, de payer pour des recherches en méthodes de production non polluantes qui profitent en réalité à tous:

En parallèle et partenariat avec la recherche publique qui n'a pas de raisons de s'arrêter, des laboratoires à base de financements privés (investissements) pourront se développer. Comme pour les dépôts de brevets, les découvertes devront être publiées; dans la mesure du possible, contrairement aux dépôts de brevets, la description complète permettant la mise en oeuvre effective de la technologie devra être incluse dans la publication ou sinon y être ajoutée par la suite (obligation de répondre aux demandes d'informations complémentaires et d'accueillir des observateurs du procédé de fabrication).
Contrairement aux brevets, nul ne pourra interdire une quelconque industrie dans le monde, de mettre en oeuvre cette technologie sans payer un quelconque droit, de sorte que cela n'amènera aucun profit de monopole dont les inventeurs puissent exiger une fraction.
Mais le remboursement des investissements effectués pour cette recherche pourra se faire a posteriori, de la part des organisations non-gouvernementales de protection de l'environnement, d'une manière libre de taxes, voire accompagnée d'un complément de subventions publiques proportionnelles, suivant un montant que ces organisations décideront librement, à partir des études et observations suivantes qu'elles auront elles-mêmes menées et soumises aux débats publics avec les études d'autres observateurs et d'autres organisations indépendants:
- L'originalité de ces découvertes, et la difficulté du travail qui y a mené (y compris la prise de risque de faire des recherches pouvant ne pas aboutir)
- L'utilité que se trouve prendre effectivement leur mise en oeuvre à travers le monde, sur un plan purement économique d'une part, sur le plan environnemental d'autre part.

Voici en effet les avantages d'une telle méthode:
La compétitivité de ces nouvelles technologies propres (non ou moins polluantes), et donc les chances et l'ampleur de leur adoption, se trouvent renforcées, d'une part par la forte taxation sur la pollution, d'autre part par le caractère universellement libre et gratuit de la mise en oeuvre de ces technologies propres.
Le libre partage et l'enrichissement mutuel des avancées scientifiques et technologiques, non entravées par des problèmes de copyright ou de brevets, en accélère le rythme et en réduit le coût.
Le financement en vient de décisions conscientes et indépendantes issues d'une évaluation fine des mérites et avantages collectifs de cette technologie, et a donc des chances d'être plus juste que celui venant de méthodes de type monopolistiques aux effets pervers et contre-productifs bien connus (en effet, par exemple, le bénéfice issu d'une pratique monopolistique basée sur des brevers est le plus souvent nettement inférieur au bénéfice collectif implicite que pourrait procurer l'utilisation universellement libre et gratuite de cette technologie, et ce pour des raisons de circonstances techniques et commerciales n'ayant rien à voir avec la recherche bien pensée de l'intérêt collectif).

Sur un autre extrait de discussion:

Surtout si nous stabilisons nos rejets, tandis que d'autres les décuplent, pas par goût, mais simplement parce qu'un milliard de personnes vont bientôt accéder à une consommation d'énergie dix foix supérieure à celle qu'elles ont actuellement.

En littérature, les "anti CO2" seaient des Don Quichotte !

Autrement dit ça ne sert à rien de cesser de voler, piller et agresser, parce que si on est sage, les gens qu'on laisse tranquille (ou ici notre bel écosystème) se feront de toute manière piller par d'autres. Beau raisonnement "libéral".

En réalité, il est de notre devoir urgent et impérieux de travailler à instaurer chez nous un modèle de développement propre et libre de droits, que les pays plus pauvres pourront ensuite naturellement adopter lorsqu'ils se développeront. C'est peut-être un objectif très difficile à accomplir, mais devant l'urgence gravissime et la lourdeur de nos responsabilités, davantage de négligence ne doit pas faire partie des options.

Sur le principe de précaution

Trouvé chez les mêmes "libéraux":
" le grand principe de peur que constitue le principe de précaution ".
Le principe de précaution n'est pas un principe de peur mais mais la prise en compte raisonnée des risques scientifiquement considérés comme plausibles même s'ils ne sont pas certains. Rejeter le principe de précaution, ce serait poser le principe métaphysique que tout risque non encore parfaitement démontré avec certitude n'existe pas (puis ensuite, pendant qu'on y est, histoire d'avoir toujours raison, toujours faire semblant les yeux fermés que ce à quoi on n'a pas cru et qui est enfin démontré ne l'est pas encore), ce qui est un principe d'inconscience et n'a rien de scientifique. Ceci dit, bien sûr, il peut aussi arriver que certaines prétendues applications particulières de ce principe sous l'impulsion de mouvements politiques déconnectés de la science soient impropres, tout est à débattre et réexaminer précisément et scientifiquement suivant les cas particuliers.

"La constitutionnalité de ce principe constitue un frein majeur à la recherche. Elle introduit la culture du soupçon sur tout ce qui est nouveau. Aucune avancée ne peut être réalisée avec l’application du risque zéro. La prudence des scientifiques ne justifie pas ce carcan régressif. "

Bien appliqué, il n'introduit pas la culture du soupçon, il ne fait que prendre acte des soupçons raisonnables de la part des scientifiques, pour en tirer les conséquences qui s'imposent.

"Aucune avancée ne peut être réalisée avec l’application du risque zéro."

Ridicule. Il y a des tonnes d'avancées scientifiques et technologiques qui se font régulièrement et qui sont exemptes de tout soupçon de risques. Autant avancer en se concentrant sur celles-là (et il y a largement de quoi faire) plutôt que de commencer par se dépêcher de prendre des risques inutiles.

Conclusion


En fin de compte, essayer de réduire la pollution d'un point de vue politique (autrement dit pousser le système économique à essayer), par les moyens que nous avons décrits (réforme fiscale + modèle de recherche-développement décrit plus haut) est facile, parfaitement équitable et aussi efficace que les contraintes matérielles de la production le permettent, pour un coût économique global relativement modique en dehors d'un petit problème de transition (restructurations, pertes et profits, fermetures d'entreprises), et constituerait même une avancée appréciable des libertés économiques et de la réduction du poids de l'Etat, permettant notamment de recréer assez rapidement les emplois perdus.
Vu l'urgence, il serait inadmissible de ne pas essayer.

Les seules choses qui peuvent s'y opposer sont, d'une part la négligence, le manque de réflexion et de courage intellectuel à changer de conception de la fiscalité de la part de la population et des éventuels politiques qui seraient disposés à bien faire; d'autre part la pression des lobbys pétroliers sur le pouvoir politique et les médias pour freiner ce changement.

Ecologie et libéralisme

Mes réponses au Pacte écologique

Proposition de taxe carbone

Mes réponses au questionnaire d'Isabelle Dellanoy sur l'environnement.

Mon désaccord avec Alternative Libérale

Un libéralisme radical et écologique, c'est possible


 Sommaire



Liens extérieurs intéressants:
Hubert Reeves, et son livre "mal de terre".
Réseau d'associations de lutte contre le changement climatique
Un bon site indépendant qui parle de l'effet de serre
Quelques idées pour un éco-libéralisme