Le génie scientifique de la main invisible contre
      l'incompétence du philosophe
    
    Le présent texte fut
      écrit en réponse à l'auteur du site "Philosophie
et spiritualité" pour
      ses "leçons" dans le domaine
      économique.
    Il y a désormais une version
      anglophone améliorée.
    
    Je suis désolé de vous décevoir mais votre
    exposé de philosophe sur les questions économiques
    contient beaucoup de bêtises, car vous vous aventurez ici
    très loin de votre domaine de compétence.
    Certes la notion de bêtise est relative, sur l'échelle
    des degrés d'intelligence.
    Alors à quel référentiel je me
    réfère pour qualifier cela: celui de l'intelligence
    nécessaire pour comprendre en très gros le
    fonctionnement de l'économie et le pourquoi des grandes
    tendances de l'évolution économique du monde depuis un
    siècle. C'est un problème très complexe, qui
    nécessite une réflexion élaborée. Or
    cette compréhension existe, en gros, il y a bien des gens qui
    la maîtrisent. La compétence (le niveau d'intelligence
    muni des connaissances adéquates pour le problème
    considéré) existe en un certain nombre de gens, mais
    elle n'est pas vôtre. En bref, vous ne comprenez pas le monde
    dans lequel nous vivons. Bien sûr cette situation est hyper
    banale: la plupart des autres gens ne le comprennent pas non plus,
    mais le problème est que malgré cela vous
    prétendez juger de tout, ce qui fatalement vous induit en
    erreur. L'évaluation pertinente du niveau d'erreur
    réside, non dans sa comparaison à l'ignorance moyenne
    de la foule des ignorants comme vous, mais dans sa comparaison
    à la compétence de ceux qui ont eu la chance
    d'analyser les choses correctement, et ainsi donc à
    l'intelligence intrinsèque de ce qui guide le monde, qu'on
    peut identifier à cette main invisible d'Adam Smith. Le monde
    est gouverné par une certaine intelligence
    intrinsèque, cachée dans le système complexe
    des relations économiques, et de cette intelligence
    dépend sa prospérité, que vous le vouliez ou
    non. Certes l'intelligence intrinsèque de cette main
    invisible comporte des défauts, lesquels se mesurent à
    leurs conséquences concrètes douloureuses qui secouent
    le monde violemment. Suivant cette mesure de leurs
    conséquences concrètes observables, ces défauts
    sont certes énormes. Mais, ce qu'il vous faudrait arriver
    à admettre, aussi déplorable que cela soit, c'est que
    c'est ici un manque d'intelligence de la main invisible qui se
    définit comme relativement aux défis réels
    auxquels le système économique a affaire, or le niveau
    intellectuel de ces défis et des exigences réelles
    dans lesquelles l'intelligence de la main invisible est prise
    violemment en défaut, n'a absolument rien à voir en
    ordre de grandeur, avec le niveau de réflexion de la moyenne
    des gens qui dans leur incompétence voudraient s'aventurer
    à juger de tout cela. La conséquence, c'est que si une
    personne dépourvue des compétences indispensables
    voulait s'aventurer, au nom de sa constatation de l'existence de
    graves défauts du système économique,
    défauts qui doivent bien exister quelque part puisqu'on
    observe des choses terribles dans ses conséquences (suivant
    des mécanismes qu'il ne comprend pas réellement),
    à contraindre et modifier le fonctionnement de ce
    système conformément à la misérable
    compréhension qu'il en a, il risquerait fort de faire
    lourdement chuter le niveau intelligence de cette main invisible qui
    gouverne le monde à son petit niveau personnel beaucoup plus
    misérable que le niveau auquel il en est actuellement, ce qui
    le rendrait encore infiniment plus gravement incapable de faire face
    aux contraintes et défis de la réalité actuelle
    dans toute sa complexité, et mènerait donc fatalement
    à des catastrophes majeures beaucoup plus graves que celles
    qu'il prétendait dénoncer au départ. Tel est
    notamment le drame de l'expérience soviétique
    portée sur les ailes des bonnes intentions d'amour et de
    fraternité entre les hommes, qui ont cru pouvoir passer outre
    le caractère fondamental indispensable de la science
    intrinsèquement sous-jacente à l'économie et
    qui dépasse l'intelligence individuelle de la grande
    majorité des hommes. Cette main invisible une fois
    cassée, plus rien ne pouvait fonctionner.
    Sur le génie universel omniprésent des mains
      invisibles dans la nature, bien au-delà du domaine
      économique
    Si de telles considérations peuvent vous étonner, je
    vous signalerais qu'elles n'ont pourtant en fin de compte rien de
    magique, ni de spécifique à l'économie. C'est
    un carctère universel de la nature, telle que la science nous
    le révèle. 
    Les lois de la physique et la technologie
    
    En effet, l'univers est partout gouverné par l'intelligence,
    une intelligence rationnelle intrinsèque des choses qui
    précède sa découverte et son utilisation par
    l'homme. Je veux parler d'abord des lois de la physique. Ces lois
    sont des lois mathématiques, à la fois complexes et
    très élégantes c'est-à-dire
    profondément relativement simples en regard de la richesse de
    toutes leurs conséquences, bien que ressenties comme
    inabordables par l'intelligence du misérable homme de la rue.
    Elles sont proprement géniales, et ne nous ont pas attendu
    pour exister. 
    Il y a beaucoup de situations dans lesquelles chacun comprend
    intuitivement le comportement des choses qui lui sont
    familières, autrement dit il connaît implicitement dans
    son intuition les lois mathématiques qui gouvernent les
    relations entre les différentes apparences auxquelles il a
    affaire, de sorte, quelle que soit la complexité sous-jacente
    des lois plus fondamentales pouvant être appelées des
    mains invisibles dont ces lois apparentes sont les effets, ces mains
    invisibles ne se manifestent pas à lui. Par exemple, il a
    l'habitude de voir les objets lâchés en l'air ou
    posés debout sur une pointe tomber, et cette habitude lui
    donne de bons moyens de deviner de quelle manière cela se
    produira précisément, de sorte que, bien que ne
    comprenant pas l'origine des lois de la mécanique et de la
    gravitation qui en sont la cause, ces phénomènes ne
    seront pas appelés par lui des mains invisibles. Mais il y a
    des situations exceptionnelles, inhabituelles pour lui, dans
    lesquelles son intuition est prise en défaut, incapable de le
    préparer au déroulement exact des
    évènements, qui, suivant une autre loi
    phénoménologique que celle dont il est familier,
    pourront sembler magiques à ses yeux. C'est cela qu'on pourra
    alors appeler une main invisible. C'est ainsi si on veut, une main
    invisible qui fait s'élever dans les airs les ballons
    gonflés à l'hélium ou à
    l'hydrogène, défiant en apparence les lois de la
    gravitation. C'est ainsi qu'une main invisible a le pouvoir de
    maintenir debout sur sa pointe une toupie mise en rotation rapide
    autour de son axe vertical. On pourrait toujours dire: je ne crois
    pas à la main invisible qui maintient debout sur sa pointe la
    toupie en rotation, la preuve, cette toupie a bien fini par tomber.
    Oui mais elle n'est tombée que parce qu'elle ne tournait plus
    assez rapidement, et il n'en reste pas moins que tant que sa
    rotation est assez rapide, elle se maintient bien debout, ce dont
    une intuition naïve est impuissante à rendre compte.
    Qui est capable de s'élever dans le monde des abstractions
    mathématiques, d'expliciter les formules des lois de la
    mécanique et d'en mener les calculs à bien, pourra par
    cette méthode comprendre l'origine de cet étrange
    pouvoir qu'ont les toupies en rotation rapide, de se maintenir
    debout sur leur pointe. Pour qui n'est pas capable de
    s'élever ainsi dans le monde des abstractions, ce
    phénomène demeure une énigme.
    
    Le travail des physiciens consiste à tenter de
    découvrir les lois de la physique telles qu'elles sont, non
    telles qu'on a envie qu'elles soient. De toute façon on n'a
    pas le choix: le but étant d'en utiliser la connaissance pour
    produire de nouvelles technologies, une invention de lois de la
    physique telles qu'elles semblent être d'après
    certaines impressions, non conformes à la
    réalité, ne seront jamais comme on le souhaite la base
    d'une technologie fonctionnelle. Pour être capable de
    perfectionner un appareil technologique donné, il est
    indispensable de posséder d'abord une compréhension de
    la réalité des lois physiques sous-jacentes, suivant
    une intelligence à la hauteur de la sophistication des
    techniques et du fonctionnement interne du système physique
    considéré, à savoir une intelligence capable de
    rendre compte du fonctionnement de cet instrument. Qui voudrait
    décider de modifier un instrument suivant ce qui lui semble
    dans l'espoir de le perfectionner, sans en posséder les
    compétences, n'a aucune chance de le perfectionner en
    réalité, quelle que soit l'évidence du
    dysfonctionnement qu'il observe dans l'utilisation de cette
    instrument.
    Les lois de la biologie
    Mais ce n'est pas tout. Nous savons déjà
    qu'après les lois de la physique qui gouvernent l'univers et
    toute matière de laquelle notre vie est faite, il existe
    encore intrinsèquement avant même que l'homme ait
    jamais entrepris de s'y intéresser, toute une autre science
    complexe et d'une sophistication extrême dont nous sommes
    encore loin d'avoir découvert l'ensemble des rouages, mais
    qui également nous préexiste, et, de par tous ses
    indispensables détails que nous ignorons encore largement,
    gouverne et constitue toute notre vie. Une autre main invisible et
    géniale donc, sans l'existence sous-jacente de laquelle
    aucune vie sur terre ne serait "rationnellement explicable".
    Je veux parler de la biologie dans toutes ses dimensions et en
    particulier sa dimension génétique.
    En effet, notre patrimoine génétique est l'expression
    de toute une intelligence, de toute une science intrinsèque,
    qui s'est progressivement développée et
    accumulée depuis des centaines de millions d'années
    sans avoir besoin d'une conscience explicite d'un acteur, par le jeu
    de cette autre main invisible là encore, qu'est la
    sélection naturelle (mécanisme dont on peut plus
    facilement intuiter grossièrement la plausibilité du
    résultat final même sans connaître les
    détails intermédiaires). Ce patrimoine
    génétique qui manifeste quotidiennement son
    génie par tout le fonctionnement et le développement
    du corps depuis l'embryon jusqu'à l'adulte, ses
    capacités de défense et de réparation...
    Les lois de l'algorithmique et du génie logiciel
    On peut aussi dire que le fruit du travail
    d'ingéniosité du programmeur, à savoir ses
    logiciels, agit comme une main invisible dans votre ordinateur, qui
    veille à ce que les fonctions se déroulent comme
    attendu. Si vous constatez qu'un programme plante, vous pouvez
    être tenté d'insulter cette main invisible, de dire
    qu'elle ne fait pas son travail. Mais si au nom de cela vous vous
    aventurez à mettre votre nez dans le code du programme,
    à trouver ceci ou cela pas joli et à le modifier
    suivant votre humeur sans comprendre tout ce que le programmeur
    avait fait et la science qu'il y a déployée, cela aura
    toutes les chances de fonctionner encore moins bien.
    Alors, quel est le problème de l'économie ?
    Or, toutes ces constatations ne gênent personne. Pourquoi ?
    Simplement parce que tout le monde s'en fout, le public ordinaire
    n'ayant aucune occasion de s'y intéresser personnellement. On
    sait bien que l'homme de la rue ne saurait prétendre
    fabriquer lui-même un ordinateur. Si tout va bien, c'est
    simplement parce qu'il ne vient l'envie à personne de le
    tenter. Tout le monde fait confiance à la petite
    équipe d'ingénieurs qui travaille à la
    conception de la prochaîne génération de
    processeurs, et en est relativement content. Pourtant, nombreux sont
    ceux qui ont besoin d'ordinateurs, donc ont besoin que cette science
    de la fabrication des processeurs existe. Mais il suffit qu'elle
    existe dans une toute petite minorité pour que les
    bénéfices s'étendent à tous. Et de
    même pour tant d'autres technologies matérielles ou
    logicielles.
    
    Mais quand on passe au fonctionnement économique de la
    société, apparaît un gros problème. Quel
    est ce problème ? C'est que tout un chacun est naturellement
    (et en un sens, certes très légitimement) soumis
    à la tentation de fourrer son nez dans son fonctionnement,
    tellement il sait qu'il y aurait à en redire. Il est certes
    clair qu'il y aurait à en redire, mais le problème est
    que tout un chacun, qui a légitimité à
    constater son dysfonctionnement, est démuni de la
    compétence nécessaire pour en juger les causes et en
    trouver les solutions. Car il est aussi clair que ceux qui ont le
    contrôle de la bête et auraient le pouvoir d'en modifier
    le fonctionnement, risquent fort de ne pas le faire de la
    manière favorable à l'intérêt
    général, de sorte que le peuple aurait
    légitimité à les contrôler en retour.
    Mais ce n'est pas parce que ceux qui ont le contrôle en usent
    mal, que pour autant d'autres gens pourvus peut-être de
    meilleures intentions mais le plus souvent de moindre
    compétence, seraient forcément de bons conseillers des
    méthodes les plus favorables à l'accomplissement
    réel de leurs objectifs les mieux intentionnés (pour
    l'intérêt général). Or, le jeu de la
    démocratie représentative vient ici malheureusement
    verrouiller ce système, où il suffit aux dirigeants,
    pour exploiter le peuple, de prendre des décisions
    sélectionnées dans leurs intérêts qui
    plaisent au peuple du point de vue de la misérable
    compétence de celui-ci (quitte à déformer
    celle-ci dans le sens voulu) pour faire passer pour bonne aux yeux
    du peuple les décisions qui arrangent les décideurs
    dans leurs conséquences réelles, même si leurs
    conséquences réelles sont contraires aux motifs de
    leur justification officielle.
    
    Et je suis désolé de constater que, dans votre
    démarche en tant que philosophe et l'exposé de vos
    arguments menés par les seuls pauvres outils traditionnels du
    philosophe, vous faites comme tant d'autres la démonstration
    de votre incompétence notoire dans le domaine
    économique que vous prétendez juger,
    incompétence qui vous mène fatalement, dans la mesure
    où vous refusez de la reconnaître et de vous
    résoudre à vous en remettre à des avis plus
    compétents, à proférer de grossières
    contre-vérités.
    
    Enfin, je voudrais ici vous expliquer en détails pourquoi le
    scientifique (mathématicien, le physicien) est certainement
    bien mieux habilité que le philosophe à parler
    d'économie. C'est que les sciences en général
    (et notamment la mathématique et la physique) ont pour objet
    l'étude des systèmes complexes formés à
    partir d'éléments indépendamment de leur
    nature, or la problématique spécifiquement
    économique dans l'économie, est justement celle qui
    s'intéresse uniquement au comportement global du
    système économique: c'est un exemple de système
    complexe dont toute la question considérée est celle
    son fonctionnement global et la cohérence de celui-ci
    au-delà des goûts et des couleurs particuliers de
    chacun de ses membres. Et c'est notamment un système qui
    manipule et effectue de nombreux calculs précis sur des
    quantités numériques abstraites (la monnaie).
    Pour éviter tous malentendus
    Mon but ici n'est pas de faire l'apologie du contenu précis
    des sciences économiques telles qu'elles sont actuellement
    enseignées à l'université, et dont il se peut
    très bien qu'elles manquent gravement de pertinence,
    employant à tort et à travers des modélisations
    largement inadaptées, singeries de sciences
    développées par des gens dépourvus de
    l'indispensable habileté intellectuelle du scientifique
    à la hauteur nécessaire aux problèmes
    posés.  Ni de demander une confiance aveugle à
    quelques experts officiels. Moi-même je n'ai pas fait
    d'études d'économie dans un cadre universitaire, mais
    j'ai développé par moi-même mes nombreuses
    réflexions, suivant le modèle de mes recherches et
    compréhensions des mathématiques et de la physique
    fondamentale. Et, tout comme j'ai pu redécouvrir à 16
    ans par mes propres calculs à partir de quelques bribes
    d'informations livresques l'équation d'Einstein de la
    relativité générale, je suis aussi
    arrivé par mes propres réflexions à partir de
    quelques données historiques, à certaines conclusions
    claires dans le domaine économique.
    
    La notion de main invisible n'est certes pas une oeuvre de science
    à strictement parler (la science n'a jamais parlé de
    main invisible), mais ne doit pas non plus être confondu avec
    une croyance aveugle. C'est l'expression et la
    caractéristique d'une oeuvre de vulgarisation. C'est la main
    qui, dans la caverne de Platon, agit dans le dos du prisonnier en
    dehors de son champ de vision et est donc invisible à ses
    yeux, mais a le pouvoir de manipuler les ombres qu'il voit
    projetées sur le mur. Cette main invisible pour le quidam
    enchaîné les yeux tournés vers les ombres, n'est
    nullement invisible pour le savant, qui a su se libérer des
    chaînes. Il la voit, il la connaît, il la comprend, il
    travaille en collaboration avec elle, il la dompte et en fait ce
    qu'il veut dans la mesure du possible dont il connaît les
    limites. Elle est totalement concrète pour lui. Elle prend la
    forme d'une croyance incomprise chez le quidam, qui y ressemblerait
    à toute autre croyance éventellement fausse, à
    la différence notable qu'elle fonctionne, parce qu'elle est
    l'ombre d'une connaissance qui existe ailleurs, en dehors de son
    esprit, une conaissance qui est "abstraite" pour lui. 
    D'ailleurs, le concept d'abstraction n'est finalement que l'injure
    lancée par les ignorants pour dénigrer les
    connaissances qui ne sont pas les leurs. Tout ce qui semble abstrait
    pour le quidam, est concret pour le scientifique, qui en
    connaît la solidité réelle plus grande encore
    que celle des choses que le quidam appelle des choses
    concrêtes. Car les choses matérielles et les
    impressions sensibles sont périssables, tandis que les
    théorèmes demeurent éternellement.
    Je reconnais d'autre part qu'il y a effectivement un certain nombre de libéraux qui
      se contentent de croire en la main invisible sans se donner la
      peine de la comprendre, et cela est tout-à-fait
      déplorable.
    
    Alors, peut-être ne peut-on ainsi pas mieux faire comprendre
    l'économie à un philosophe qu'on ne peut enseigner la
    théorie de la relativité restreinte à un
    chimpanzé, auquel cas toute tentative de dialogue
    argumenté avec lui n'est que perte de temps. 
    Bien évidemment je ne peux prétendre donner le titre
    de certitude universelle à cette observation de
    l'incapacité du philosophe à élever son esprit
    au niveau rationnel adéquat aux problèmes
    posés. Ce que je veux dire dans tout cela, c'est que la
    réalité du fait d'avoir raison  n'est pas
    réductible à ses effets observables dans domaine
    ridiculement vain de la capacité d'en convaincre un
    philosophe ainsi imbu de sa prétention traditionnelle de
    philosophe à juger à son idée tant de choses
    qu'il ne comprend pas en réalité. 
    
    Pour compléter cette réflexion, quelques remarques de
    plus.
    Dans un des textes, ce philosophe énonce "L’économie
    n’existe pas dans un royaume coupé de tout le reste, car son
    objet n’est pas séparable de la complexité dans lequel
    il existe de fait."
    Eh bien justement, d'habitude, seuls les méthodes et les
    outils développés par la science avec tous ses travaux
    de modélisations mathématiques sont capables
    d'appréhender la complexité, tandis que la
    démarche traditionnelle du philosophe en est radicalement
    incapable. Quant à la conscience collective et les
    mentalités, le mieux qu'on puisse leur demander est
    d'être rationnels pour que tout fonctionne au mieux; elles
    peuvent de plus, pour d'autres aspects, être autres que
    rationnelles, à savoir des variables libres habitant comme un
    univers indépendant, celui des goûts et des couleurs de
    ce qu'on aime faire dans la vie et ne contredisant en rien l'objet
    des sciences économique. Elles peuvent enfin être
    antirationnelles, à savoir des effets parasites
    insensés acharnés à casser la main invisible et
    se jeter ainsi dans l'horreur et la misère comme celles de
    l'Union Soviétique. La meilleure science économique
    à cet égard est alors celle qui vise à
    déjouer ces risques, à tenter de les éviter.
    
    "Or l’état actuel d’extrême fragmentation du savoir
    n’incite pas à une mise en relation des connaissances.
    L’économie en conséquence ne peut présenter de
    l’échange qu’une vision fragmentaire ; et parce que
    seule la totalité vivante est réelle, l’homo
    economicus est un pur concept dont le rapport avec l’homme
    réel reste très évasif...."
    La réalité éventuelle d'un tel problème
    ne saurait aucunement justifier la prétention à
    présenter une quelconque approche autre que scientifique
    comme plus pertinente que celles que les scientifiques, s'ils sont
    de vrais scientifiques, jugeront bons de mettre en oeuvre. Autrement
    dit, la vraie science étant celle capable d'englober au mieux
    toutes les considérations, si un problème est
    insoluble par elle, il le sera aussi par toute autre approche.
    
    « La définition des fins à rechercher ne
    relève pas de la science économique ; elle ne
    relève d’ailleurs d’aucune science».
    
    Pas d'accord: une fin essentielle qui devrait être à
    rechercher par le politique est la lutte contre le émissions
    de gaz à effet de serre (notamment CO2) causes du
    réchauffement climatique. La définition de cet
    objectif relève des sciences environnementales.
    Pour d'autres objectifs, comme par exemple l'amélioration du
    niveau d'éducation, une approche scientifique par
    enquête comparative et statistique des niveaux d'intelligence,
    de culture, d'accomplissements personnels et autres entre personnes
    qui auraient suivi différents systèmes
    éducatifs, pourrait aider à cerner quelles
    méthodes éducatives seraient à favoriser. Mais
    en fait, il se trouve que dans le cas de l'économie, la
    question des objectifs peut à juste titre être
    évacuée dans la plupart des situations. Car les vrais
    objectifs sont généralement ceux que chacun fixe pour
    sa propre vie, et dont, le plus souvent là encore, aucun Etat
    n'est habilité à en juger au point de pouvoir
    légitimement imposer un autre objectif que ceux-là.
    Les objectifs individuels étant, le plus souvent, pleinement
    pris en compte comme des variables libres par la main invisible du
    marché, il suffit de laisser faire celle-ci.
    
    Bien sûr, dans toute cette discussion, un problème
    fondamental est la distinction entre science et pseudo-science. S'il
    y a des sciences officielles qui ne sont en réalité
    que des pseudo-sciences, il faudrait cesser de les soutenir, mais
    éviter de mettre leurs travers sur le compte de la science.
    
    Le texte fait référence à Maurice Allais. Sans
    savoir exactement ce qu'il vaut dans le domaine de
    l'économie, je pense qu'il peut être intéressant
    de rappeler que dans celui de la physique c'est un pseudo-scientifique
      notoire. Faut-il rappeler que les pseudo-scientifiques de la
    physique sont généralement des gens acharnés
    à dénigrer les mathématiques, la
    démarche scientifique et le raisonnement "abstrait" à
    la hauteur desquels ils sont incapables de s'élever, qu'ils
    insultent au titre d'"abstractions vidées de substance", et
    qui croient bien plus fermement à la pertinence des illusions
    de leurs sens vidés de tout effort de structuration
    mathématique.
    
    Oublier l'humain ?
    "Car les savoirs de la science comme celui de l’économie en
    particulier sont incapables d’expliquer le principe même de
    leurs objets, qui réside dans la vie alors qu’ils se situent
    dans l’irréalité de leur représentation
    formelle et partielle"
    
    Réponse:
    
    Sachez qu'une telle remarque n'a rien d'original, ni même de
    pertinent, car les scientifiques ont tous les jours affaire à
    des problèmes de ce type, et les gèrent très
    bien et très correctement avec des succès manifestes.
    Ca s'appelle, suivant les cas, des recherches de
    modélisations pertinentes (des concepts adaptés)
    à une expérience donnée qu'on ne maîtrise
    pas au départ mais qu'on s'efforce d'approcher
    précisément suivant de nouvelles manières qui
    visent à mieux permettre de dire correctement tout ce qu'on
    peut scientifiquement dire, tandis que les conséquences
    réelles de la partie non maîtrisée seront de ce
    point de vue négligeables (maîtrise des
    approximations), ou encore prendront la forme de variables libres,
    dont on peut simplement admettre l'existence pour résoudre le
    problème considéré dans le cas
    général d'une manière qui reste valable quelle
    que soit la valeur effective de ces variables.
    Les lois de la mécanique classique, de la mécanique
    des solides et de la gravitation de Newton sont incapables
    d'expliquer le principe même de leurs objets, qui
    réside dans les phénomènes quantiques, les
    interactions fondamentales et la courbure de l'espace-temps. Cela ne
    les invalide pas pour autant, dans le domaine d'approximation
    où elles sont pertinentes. Il en va de même pour
    l'économie.
    On reconnaît là l'impasse traditionnelle de la
    philosophie, de s'obnubiler sur la question des substances de toutes
    choses et de croire leur connaissance omniprésente
    indispensable, alors que les vrais problèmes en sont
    très éloignés, à savoir résident
    dans la complexité et la question de ses
    modélisations, qui relève de la compétence du
    scientifique et où les rappels de la nature de toutes les
    substances (dont d'ailleurs, là encore si on voulait s'en
    soucier, aucune approche ne pourrait sensiblement mieux rendre
    compte que des approches scientifiques) n'ont plus de pertinence. 
    Dans le cas de l'économie, les variables libres sont les
    libres décisions des personnes humaines impliquées. La
    science économique ne peut certes pas les prédire,
    mais son objet en tant que science, est de s'assurer logiquement de
    rester valable quelles que soient les variations de celles-ci. Elle
    peut ainsi se permettre de les oublier sans risquer ni de les
    écraser dans la réalité, ni d'être
    réfutée par eux. Elle est simplement comme habitant un
    autre univers.
    Certes il pourra arriver des cas où les schémas
    économiques traditionnels deviennent dépassés,
    la modélisation qui fut choisie dans le passé perdant
    sa pertinence face à un phénomène nouveau
    prenant de l'ampleur. Mais là encore, c'est
    tout-à-fait habituel en science, et c'est réviser ses
    modèles théoriques passés en les
    remplaçant par d'autres plus fins capables
    d'appréhender des influences nouvellement découvertes.
    Car l'objet de l'économie étant toujours
    d'appréhender ce qui se passe souvent et à grande
    échelle, il y aura toujours moyen de le modéliser
    d'une certaine manière qui néglige ou englobe la
    diversité des éléments particuliers.
    Conclusion
    Ce que le philosophe spiritualiste
    a bien du mal à comprendre, c'est que son idéal de
    société humaniste passant outre les sciences
    économiques mathématisées volant dans les
    abstractions, qui rendent compte de, et permettent
    d'apprécier à sa juste valeur, l'oeuvre de la main
    invisible du marché, ne peut rigoureusement et
    concrètement aboutir, s'il était mis en oeuvre, qu'aux
    horreurs et à la misère de l'union soviétique.
    Il ne comprend pas pourquoi, il ne veut pas le comprendre. Il
    considère la prospérité et la relative
    cohérence du monde actuel comme un dû à partir
    duquel il se croit en droit d'exiger toujours plus, comme quelque
    chose qui va de soi, alors qu'en réalité, ça ne
    va pas du tout de soi, en termes de conséquence logique de la
    misérable compréhension du monde qui est en lui.
    L'idéal du philosophe spiritualiste,
    est par son esprit intellectuellement sclérosé,
    enfermé dans les nuées poétiques et son
    irresponsable ignorance qui ne peut ni ne veut rien comprendre de ce
    qui a permis à l'économie de prospérer en nous
    sortant de la misère d'antan. Par conséquent, tout ce
    que cet idéal pourra construire aura tendance à faire
    table rase de ces indispensables mécanismes, et engendrera
    inévitablement misère collective et chaos
    généralisé.
    La seule manière de faire mieux et résoudre les
    défauts qui apparaissent dans l'économie,
    nécessite un esprit véritablement scientifique capable
    de manipuler correctement les abstractions, esprit dont le
    philosophe ordinaire est dépourvu. Ce problème, je
    l'ai abordé en tant que scientifique donc, et en ai
    exposé dans d'autres textes ici la solution que vous pourrez
    comprendre, à condition d'avoir vous aussi l'esprit
    mathématique, sinon il ne vous reste plus qu'à
    attendre passivement son arrivée sous forme technologique...
    
    Enfin, voir quelques autres textes développant des remarques
    complémentaires de celles-ci:
    Le problème de l'utopie
    Critique du communisme
    Le
      libéralisme
    Critique de la philosophie actuelle
    Qu'est-ce que la
      spiritualité (comme quoi ce site "philosophie et
    spiritualité" témoigne bien du fait que la philosophie
    que développe son auteur est véritablement à
    connotation spirituelle, sauf qu'il a complètement
    raté la signification réelle de ce fait)
    Philosophie morale
    L'argent et l'amour
      : ressemblances et différences
    Sur les problèmes de la vulgarisation
      scientifique
    Qu'est-ce que
      la science ?
    Critique de sites
      "scientifiques alternatifs" englobant un certain nombre de
    rssources et liens assez pertinents au niveau méthodologique
    par rapport à la présente discussion, malgré
    qu'en apparence il s'agisse d'un sujet différent.
    Une
inspiration,
pas une théorie !
    Un monde
      scientifique ?
    
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