L'approche ici proposée:
- Va au fond des choses, ce qui fait intervenir un certain
travail conceptuel; s'exprime en des termes différents de ceux des
présentations habituelles de relativité restreinte, sans bien sûr
les contredire.
- Ce travail est précisément celui qui est pertinent et
entièrement utile pour la compréhension de la théorie, surtout si
on veut aller plus loin ensuite en physique théorique: une fois
réalisé, il facilite l'acquisition des notions suivantes.
- Notamment, cette reformulation permet de contourner le "choc"
des paradoxes que les approches habituelles induisent, en sorte
d'éviter les "malaises" intellectuels qui en résultent, et qui
fatiguent la pensée inutilement (en contredisant une intuition
trompeuse tout en continuant à se baser dessus).
- Est néanmoins hardie (probablement même plus), mais de manière
positive (par l'audace d'envisager d'autres manières de pensée
intuitives - en fait très proche de l'intuition véritable des
théoriciens, mais enfin explicitée pleinement ce qui n'avait pas
été fait jusque-là) plutôt que négative (rejet de l'intuition).
- S'exprime essentiellement sous forme littéraire, ne fait
intervenir formellement que peu de formules mathématiques (en
particulier, les formules de transformation de Lorentz ne sont pas
utilisées) mais n'en est pas moins hautement mathématique et
pointue. La principale formule utilisée est issue des calculs sur
les nombres complexes, ou peut se voir formellement par les séries
entières:
N'oubliez pas que le plus important est dans le document
ci-dessus; la suite de cette page, qui n'a pas été revue depuis
pas mal de temps (sauf table des matières), contient seulement :
- Résumé de quelques-unes des idées présentées en détails
dans les textes joints :
1) de la section 1.4 (Qu'est-ce la physique mathématique) : Pour
éviter tout contresens
2) résumé du chapitre 2 (présentation du coeur de la théorie) en
quelques idées fortes: Schéma
de la théorie (Problème du temps - physique de l'équilibre -
géométrie - "paradoxes")
- Suivent quelques compléments
4) Justifications
de
la théorie : pour ceux douteraient encore de sa pertinence
5) Si
cette
présentation vous parait difficile à comprendre
6) Pour
aller plus loin
7) La plus simple présentation du paradoxe EPR
En physique, nous ne pouvons prétendre faire autrement. En effet, toute prétention à dire qu'un élément de pensée serait plus qu'un autre conforme à la vraie nature d'un certain élément de la réalité est vaine, parce qu'il n'existe aucun moyen de comparer ces natures: toutes nos perceptions du monde extérieur passent par des traductions effectuées par le système nerveux. Et de toute manière, comment espérer qu'un objet physique puisse avoir une quelconque identité de nature avec un phénomène mental ? (Cette affirmation ne s'applique donc pas aux sciences humaines où des éléments de pensée de différentes personnes peuvent être de même nature.)
Nous ne pouvons même pas imaginer comme telle la nature du temps que nous vivons : en aucun instant nous ne pouvons imaginer une durée en tant que telle, puisqu'un instant ne contient aucune durée; il n'y a que les durées futures qui n'existent pas encore, et les durées passées que nous percevons dans notre souvenir. Mais déjà, un souvenir d'une durée n'est plus une durée.
Ainsi, la seule signification possible d'une expérience ou d'un
discours sur le monde physique concerne les structures (ou
relations) entre ses objets, non leur nature.
Un discours s'appuyant judicieusement sur un système inhabituel de
représentations imaginaires des éléments de réalité, pour faire
mieux saisir leurs structures apparaissant dans des contextes
éloignés de l'expérience quotidienne, est donc bien sûr
pareillement vide d'implications sur la vraie nature de ces
éléments de réalité que tout autre discours.
Le monde est fixe, en équilibre dans un espace de dimension 4.
Elle est en trois parties indépendantes (philosophique, physique et géométrique).
Si le monde est fixe, comment se fait-il que nous
le voyions bouger ?
Réponse: c'est que le mouvement est relatif. Ce
n'est
pas le monde qui bouge, c'est nous qui nous déplaçons dans le
monde à une vitesse v qui est une constante universelle.
Cela s'explique facilement sans formules par une petite
histoire allégorique, d'où découlent les "paradoxes"
habituels de la théorie.
Voici le dictionnaire :
L'énergie potentielle en physique de l'équilibre
prend le nom d'action en physique relativiste ; le vecteur
force qui dérive de ce potentiel prend le nom de quadrivecteur
énergie-impulsion, sa composante temporelle multipliée
par c2 est appelée énergie, et sa partie
spatiale est appelée quantité de mouvement.
Les particules de la physique relativiste
correspondent à des élastiques tendus, avec la propriété que la
tension de cet élastique (norme du vecteur force qu'il véhicule)
est toujours la même: on l'appelle la masse de la
particule. Ce phénomène de tension constante d'objets de dimension
1 existe aussi en dimension supérieure: la surface de l'eau (ou
d'une bulle de savon, de dimension 2, située dans l'espace
habituel de dimension 3) véhicule aussi une tension
superficielle constante
(qui est cette fois une tension par unité de longueur du bord).
Ces deux tensions correspondent à une densité d'énergie : la
première par unité de longueur de l'élastique, la seconde par
unité de surface.
En dimension 3 c'est la pression d'un gaz (sauf
qu'elle est de signe contraire, et qu'elle peut varier sous la
contrainte), et en dimension 4 c'est la constante
cosmologique.
Le problème est que c'est une géométrie un peu différente de la
géométrie euclidienne, or cette différence intervient dès la
dimension 2, donc le problème est de décrire une autre géométrie
du plan, en expliquant ses ressemblances et ses différences avec
la géométrie euclidienne plane.
En fait, elle est très similaire à la géométrie euclidienne, donc
la plupart des constructions et raisonnements géométriques
habituels restent valables (dont tout ce qui est des notions de
géométrie affine), sauf que c'est le contraire: des inégalités
sont renversées. Tout le changement est en fait contenu en quelque
sorte dans la formule magique v2=-c2 qui relie la
vitesse v invoquée ci-dessus
à la vitesse de la lumière c, et est à interpréter
formellement d'une manière algébrique (tandis que les deux parties
de cette égalité ne peuvent pas se rapporter à une réalité
commune).
Par exemple dans cette géométrie, la ligne droite est le plus long
chemin d'un point à un autre, et les cercles sont des hyperboles
au lieu d'être des ellipses.
La Relativité restreinte nous apprend que ces phénomènes, placés
dans un autre contexte, peuvent nous paraître absolument
étonnants.
Il y a un autre phénomène qui nous étonne, non exactement celui-ci
mais avec des propriétés analogues:
Vue du haut d'une tour, une voiture peut s'éloigner tant qu'elle
veut, indéfiniment; elle semble rapetisser (surtout dans la
direction verticale) au fur et à mesure qu'elle s'approche de
l'horizon, bien qu'il ne lui arrive en réalité rien de spécial à
son approche. Elle ne pourra jamais atteindre cet horizon si on
néglige la rotondité de la terre, ni encore moins le dépasser.
Voici le plan:
(I - Relativité restreinte et initiation à la physique mathématique)
2. L'étrangeté de la théorie de la relativité
2.1. Son nom et quelques autres aspects extérieurs
2.2. L'origine de ses paradoxes: l'intuition galiléenne
2.3. Le piège méthodologique de son enseignement actuel
2.4. Pour une nouvelle approche de la théorie
3. Nouvelle présentation de la relativité restreinte
3.1. Le schéma de la théorie
3.2. Lien à l'expérience
3.3. Etude déformée de la géométrie euclidienne plane
3.4. Passage à la géométrie pseudo-euclidienne
3.5. Visions de la relativité de la simultanéité à une dimension
3.6. Transformation relativiste d'une photographie en relief
3.7. Introduction à la théorie des spineurs (utilise la notion de
produit tensoriel: voir en attendant mieux au fichier de
discussion extraite des newsgroups sur le produit tensoriel)
4. Mécanique classique
4.1. Introduction à la géométrie différentielle
4.2. Notion d'équilibre
4.3. Bilans des forces extérieures
4.4. Géométrie des forces dans le plan
4.5. Mécanique relativiste, introduction
4.6. Description des particules
4.7. Mécanique relativiste, formulation - E=mc2
4.8. L'espace des phases
5. Mécanique statistique
5.1. Fondements de la mécanique statistique.
5.2. Loi de Boltzmann
5.3. Energie, énergie libre
5.4. Entropie
6. Introduction à la physique quantique
6.1. Introduction: une théorie en deux parties
6.2. Le paradoxe EPR (long)
Sont prévus pour l'avenir:
6.3. Inspiration classique et statistique de la physique
quantique. (long; cela expliquera notamment l'effet tunnel et les
interactions à courte portée.)
6.4. Physique quantique, énergie et mesure
(espace hilbertien, axiomes U et R, décorrélation)
6.5. Spineurs et formulation quantique de l'expérience EPR
6.6. La téléportation quantique
6.7. La liaison covalente
Alors, puisque pour justifier la relativité restreinte on n'a que l'embarras du choix entre les types de preuves, voici celles que je préfère:
Le problème est qu'on vous fait apprendre habituellement les
opérateurs vectoriels en dimension 3 qui interviennent dans les
équations de Maxwell de telle sorte que vous n'ayez pas la moindre
chance d'imaginer comment cela se généralise en dimension 4 (il
faudrait pour faire les choses proprement introduire le calcul
tensoriel), mais vous pouvez tout de même admirer la symétrie des
rôles entre temps et espace, champs électrique et magnétique, par
la manoeuvre inverse:
Prenez les quatre équations de Maxwell, décomposez-les suivant
toutes les composantes dans un repère orthonormé fixé, comme des
équations scalaires séparées utilisant les dérivées partielles.
Réordonnez le tout, admirez le résultat et faites-en un tableau.
Ensuite, ces deux équations peuvent se condenser de deux manières
au choix en une seule equation également très simple, dont l'une
par les potentiels (comme les équations de Maxwell dans un
référentiel se traduisent par deux équations sur les potentiels),
et l'autre en termes spinoriels.
Plus généralement, toute la physique moderne de haut niveau
(physique des particules...) repose étroitement de cette manière
sur la Relativité (au moins la restreinte), de telle sorte sans
elle il n'y a plus de physique moderne du tout.
(J'ai rédigé une version plus détaillée de cet argument en réponse à une question sur fr.sci.physique; la voici).
1) Il est vrai que cette présentation n'est pas facile pour tout le monde. Comme je disais, cela nécessite un effort de travailler son intuition en sorte de rendre les choses d'une certaine manière intuitive. D'accord, tout le monde n'a pas la même forme d'intuition, et il n'y a pas qu'une intuition possible qui permette de comprendre. Cependant, au cas où vous ne seriez pas au courant, la thèse soutenue ici selon laquelle la présentation physiciste d'Einstein est finalement bien moins pertinente qu'une présentation géométrique pure n'est pas une nouvelle: voir ici un petit rappel historique en ce sens.
2) En ce qui concerne l'approche choisie ici: je pense avoir fait de mon mieux, comme résultat d'améliorations successives, d'une façon en tout cas bien meilleure que ce que j'ai pu voir ailleurs, et je ne vois pas ce que je pourrais encore améliorer. Mais, comme précaution ultime, j'ajouterai les remarques suivantes:
Il y a eu plusieurs mises à jour du document. C'est aussi ma
responsabilité de chercher un moyen de rendre les choses
compréhensibles.
Depuis mon adolescence il m'est arrivé a peu près une dizaine de
fois de rédiger une nouvelle présentation de la Relativité
restreinte, toujours différente, au fur et à mesure que mes idées
murissaient. A chaque fois je croyais tenir la bonne, avant de me
rendre compte que je devais la changer.
Il y a environ 3 ans, j'ai franchi un cap en osant pousser
l'interprétation (l'intuition) comme étant concrètement celle de
systèmes immobiles. Après, sachant quelles idées sont à
transmettre c'est essentiellement une affaire de rédaction.
Peut-être que je devrais encore faire des améliorations, mais les
bonnes idées sont bien là, seulement leur ordre et leurs
proportions pourraient être à revoir. Si vous m'indiquiez des
difficultes précises, je pourrais envisager encore des
améliorations.
Reprenons ensemble les choses (a propos du document).
Il y a trois parties quasi-indépendantes (géométrie, philosophie,
physique).
On peut laisser de côté la physique (c'est-à-dire la mécanique)
dans un premier temps.
Il reste deux problèmes: la géométrie (construction d'une certaine
géométrie non-euclidienne) et la philosophie (lien à
l'expérience).
Ils doivent pouvoir être compris de façon indépendante.
Le seul point commun entre les deux, point assez superficiel en
fait, est que la "vitesse" constante qui intervient dans la partie
philosophique, faisant le rapport entre la longueur du trajet et
le temps vécu, peut se rapprocher comme par hasard du rapport sur
lequel on joue dans la partie géométrie entre les unités de mesure
de l'abscisse et de l'ordonnée de la représentation utilisée,
renommées ici "temps" et "espace". Cependant il y a une
différence, c'est que le premier coefficient agit localement de
maniere différentielle (dans une expérience l'observateur peut
suivre une ligne courbe, autrement dit en langage expérimental
subir une accélération), tandis que le second coefficient agit
globalement sur tout l'espace (seuls les référentiels
galiléens sont bons pour l'étude analytique ou la vision théorique
des choses).
Encore quelques remarques:
- Il est vrai qu'il y a peu de dessins dans mon texte, pourtant il
s'agit bien d'une approche géométrique, et l'intuition visuelle
est nécessaire à la compréhension. D'une certaine façon je dirais
que dans mon texte j'ai tendance à "raconter les dessins": non pas
faire une présentation axiomatique mais à parler des dessins,
donner les instructions d'après lesquelles on peut les construire,
en sorte que le lecteur doit, pour comprendre de quoi il s'agit,
refaire les dessins en question de son côté.
Dans l'idéal, si vous vous concentrez bien sur les seuls dessins
présents (chapitres 3.3 et 3.4), cela devrait suffire à tout
expliquer, car toutes les idées essentielles sont concentrées
dedans.
- Je reconnais qu'il serait bon de faire une animation de ces
images, qui consisterait à faire varier le paramètre k^2,
continuellement de 1 jusqu'à -1, les valeurs positives
correspondant aux premiers dessins et les valeurs négatives aux
seconds, le dessin de droite ne subissant aucune discontinuité,
simplement que l'arc au voisinage de l'extrémité X du vecteur x,
subit approximativement (quand k^2 est proche de zéro) une
homothétie de centre X dont le rapport décroit de valeurs
positives vers des valeurs négatives. Cet arc a la forme
approximative d'un arc de parabole de sommet X. Mais je ne sais
pas utiliser un logiciel pour faire les animations.
- Peut-être en relisant plusieurs fois mon document et en laissant
décanter vous pourriez vous en sortir.
- Je reconnais que cette présentation est assez condensée. Comme
je l'ai signalé d'ailleurs, la suite en projet de ce livre doit
reprendre la geometrie pseudo-euclidienne de facon logique et
progressive, en introduisant les concepts en détails. Mais cela
prendra peut-être un an pour en arriver au point où les concepts
geometriquesde ce résumé seront entierèment reconstruits.
Une compilation de messages des newsgroups sur le produit tensoriel : dvi , ps ou pdf.
Dans les bouquins, le Radix (tec&doc)
http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2852069571/qid=1007398337/sr=1-4/ref=sr_1_1_4/402-5445392-8621714
a surtout l'avantage de fournir des détails mathématiques bien
complets.
Une bonne référence en anglais, c'est bien sur le
Wheeler&Thorne
http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/0716703440/qid%3D1007398436/402-5445392-8621714
[Question prix, dans les deux cas mieux vaut aller dans une
bibliothèque que chez son libraire, même favori !]
Un bon livre: Relativité et gravitation, P.Tourrenc, Armand Colin, 1992 (d'ailleurs référencé sur le site précédent).
Il y a un bouquin pas mal, plein de bon sens physique, mais je
sais pas s'il est toujours dispo, c'est :
"Les bases physiques de la relativité générale" de Dennis W.
Sciama