Les promesses de Dieu
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La foi comme source exclusive du vrai bonheur
Pendant ma thèse à Grenoble, je fréquentais
habituellement le Foyer Evangélique Universitaire (FEU). Il n'arriva
qu'environ trois fois que je participe à leur distribution dans
les résidences du campus, de tracts d'invitation à leurs
soirées d'évangélisation du jeudi soir. Une des
fois, comme on me passait une pile de tracts à distribuer, ce
que je trouvai dessus était un message signifiant que tous les
bonheurs du monde que l'on peut rechercher habituellement sont illusoires
ou éphémères, en dressant une liste de ces voies de
bonheurs illusoires parmi lesquelles les relations amoureuses; et qu'à
la différence de cela il y a le vrai bonheur profond venant de Dieu,
alias la foi évangélique, qui seul peut combler nos coeurs.
Cela me gêna fort d'y participer, car c'était un message auquel
je n'adhérais pas du fait que mon expérience le contredisait
directement : chrétien évangélique depuis des années,
je ne pouvais trouver là aucune compensation à mon malheur
profond dû à ma solitude affective; au culte du dimanche je
pouvais sembler heureux mais c'était une joie éphémère
qui disparaissait généralement le reste du temps (suivant
les périodes), malgré mon habitude de prière intérieure
assez systématique. Je signalai mon désaccord. Comme j'étais
engagé à cette distribution, je dus continuer; la fille
qui menait l'opération me promit simplement que je n'aurais pas
à prendre la parole pour défendre cela devant ceux qui réagiraient
en recevant ce tract. Elle n'était nullement affectée par
ma réaction, décidée de poursuivre la distribution
de toute manière. L'important n'est-il pas que les gens soient incités
à venir à cette soirée ?
Il m'est arrivé une seule fois d'entendre parler d'une enquête-sondage
organisé par des chrétiens évangéliques:
c'était également au FEU, une enquête effectuée
parmi les étudiants du campus, ayant pour objet d'évaluer
la quantité de gens croyant en Dieu et autres choses de ce style.
Je ne me souviens pas qu'on m'ait parlé des conclusions de l'enquête,
l'essentiel ayant eu l'air d'être que c'était un bon prétexte
pour aller parler de sa foi à la population (et les questions était
orientées en ce sens).
D'enquêtes sur les effets de la foi chrétienne sur
le bonheur des gens, je n'entendis jamais parler.
Tandis que de la supposée joie en Dieu, j'entendis beaucoup
parler. Jusque bien sûr dans tous les chants qu'on récite
le dimanche matin... sauf un qui annonce une grande nuance : "Dieu n'a
pas promis... le ciel sur la terre (et autres)... mais Dieu a promis...
(des trucs bien plus modestes: Sa main sur nous...)". Bref, tout le monde
sait bien que les bénédictions de Dieu ne se mesurent pas
aux chances et gains matériels et financiers. Car ces choses bassement
matériels ne comptent essentiellement pas devant les bénédictions
spirituelles bien plus précieuses. Que ces bénédictions
habitent le secret du coeur. Un secret qui ne les rend pas facilement
mesurables. Ce qui est une bonne raison pour ne jamais chercher à
faire des enquêtes pour savoir si cela existe réellement
ou pas. La foi suffit. Puisque l'Evangile est vrai et qu'il équivaut
logiquement à l'affirmation que la foi chrétienne est la
seule source possible du vrai bonheur, on en est donc convaincu et on
va donc le proclamer à tous. Tous les chrétiens qui ressentent
la joie de l'Evangile sont chaudement invités sur les estrades
à proclamer leur témoignage. Quant aux autres... c'est qu'ils
ne sont pas mûrs et affermis dans la vie en Christ, pardi ! Ils
feraient tache devant l'assemblée, qui est venue là pour
entendre les louanges et les bonnes bénédictions de Dieu,
et s'affermir dans la foi. Leur contre-témoignage serait mal vu
ou en tout cas n'intéresserait pas grand-monde.
(Je compte développer dans un autre texte une plus longue
liste d'exemples de désinformation passive systématique,
d'absence d'intérêt envers les vérifications, d'absence
d'attention à la vérité et à la réalité
ou à la compréhension de l'autre, que pratiquent les évangéliques).
Aussi, il est souvent question de croissance spirituelle, et même
un chant raconte que Jésus change nos vies. Je remarquerais que
de toute manière chacun évolue naturellement et apprend au
cours de sa vie, avec ou sans l'Evangile. Je n'ai entendu personne faire
cette remarque, ni encore moins évoquer une quelconque étude
comparative sérieuse pour évaluer la différence.
Les promesses indubitables de Dieu
Dans un monde honnête, si quelqu'un fait une promesse et que cette
promesse ne s'accomplit pas, alors celui qui a promis est tenu pour coupable
de mensonge à la mesure de la déception et des possibles retombées
négatives des actes qui ont été décidés
sur la base de cette promesse erronnée.
Dans un monde chrétien par contre, celui qui promet est tenu pour
saint et irréprochable en toute circonstance, tandis que c'est celui
à qui on a promis qui serait tenu pour un criminel méprisable
si jamais il osait, soit au départ mettre en doute la validité
de cette promesse, soit à l'arrivée signaler la fausseté
et la non-réalisation de la promesse qui lui a été adressée.
La sainteté et l'irréprochabilité de la promesse
se fonde sur le motif suivant. Celui qui promet, est le saint dépositaire
et annonciateur des promesses de Dieu, lesquelles sont sûres et indubitables.
Qui refuse de croire en sa promesse commet un crime d'incrédulité
active contre Dieu. En toutes circonstances, celui qui a énoncé
cette promesse est irréprochable, car sa réalisation ne relève
pas de sa responsabilité: en effet, ce n'est pas lui qui a promis,
mais Dieu. La réalisation de ces promesse est donc de la responsabilité
de Dieu.
Quant à la culpabilité de celui qui a été trompé
et qui oserait s'en plaindre, elle est fondée sur de nombreux motifs
comme :
1) Nous ne sommes devant Dieu que de misérable pécheurs et Dieu ne nous doit rien.
2) Pour pouvoir accomplir Sa promesse, Dieu a besoin de l'adhésion
de celui à qui la promesse a été adressée, suivant
une foi inébranlable. Sinon, cette promesse est nulle et non avenue,
et c'est celui à qui la promesse a été adressée
qui par son incrédulité et son manque d'une foi inébranlable
est coupable de l'avoir transgressée (référence dans
les Epitres de Paul à retrouver...).
3) C'est la bonté de Dieu qui est en jeu. L'argile dit-elle au potier: "Que fais-tu ?"?
Dieu sait mieux que nous ce dont nous avons besoin et répond à nos prières suivant
Sa volonté. Qui prétend avoir
quelque chose à reprocher à Dieu, en refusant la réponse ou l'absence
de réponse de Dieu, commet une infamie contre Dieu et Sa volonté.
Il montre en cela qu'il ne veut rien comprendre à
la sainte et évidente insondabilité des voies du Seigneur qui
sont sûrement en train de planer quelque part au-dessus de toutes nos
voies.
4) Dans le cas où le constat d'absence de réalisation de la
promesse se rapporte à quelque situation tangible (sociale, matérielle
ou toute autre question objective), la personne se rend coupable de s'attacher
aux choses matérielles et de demander de Dieu un signe, oubliant que
la véritable grâce de Dieu s'adresse au coeur et ne dépend
pas des circonstances: ce n'est pas un Evangile de la prospérité
qui nous a été adressé, mais un Evangile qui parle au
coeur, là où le Seigneur a promis d'habiter avec nous.
5) Dans le cas contraire, où on viendrait à se plaindre d'une
absence de grâce spirituelle sans considération tangible, on
n'a alors non plus aucun argument tangible sur lequel on puisse baser sa
plainte. C'est donc une plainte injustifiée, purement basée
sur le caprice de celui qui se plaint. C'est purement une affaire psychologique,
de pensée et de sentiment. Or, comme nous disions donc, il est notoire
que la foi se choisit sous forme d'un acte de foi, et donc également
aussi l'état des pensées et des convictions de chacun n'est
autre qu'un fruit de son propre choix libre et souverain, dont rien ni quiconque,
pas même Dieu dans son infinie patience, ne perturbera le cours. Donc,
tout malheur en ce domaine, quel qu'il soit, est bien de la responsabilité
entière de la personne concernée. Tout sentiment de rancoeur
qui a pu se développer est une marque de péché et de
rébellion contre Dieu, témoignant du fait que la personne a
lâchement abandonné la voie du Seigneur et la grâce qui
lui a été adressée.
6) Ayant été de passage et ne revoyant plus la personne qui
avait promis, par le hasard du destin ou fuyant la folie de ceux qui nous
ont ainsi trompés, il n'est guere possible de donner des nouvelles
du suivi pour mettre au courant le prometteur de son erreur, lequel ne se
souciera d'ailleurs guère d'un tel rebelle apostate, d'autant plus
que les promesses n'étaient pas les siennes mais celles de Dieu donc
elles ne le regardent pas. Aux autres chrétiens donc à qui
on en parlera, les choses seront claires: cela ne les regarde pas non plus.
La prière et la promesse telle qu'elles ont été organisées
par le pasteur d'avant n'ont pas été faites correctement, il
aurait évidemment fallu les faire de telle autre manière. Les
chrétiens et pasteurs sont faillibles, on le sait bien. Ce n'est pas
aux promesses des hommes qu'il faut se fier, mais à celles de Dieu.
Qui se plaint de n'avoir pas vu l'exaucement d'une promesse faite par un
homme au nom de Dieu, est par là coupable de s'être confié
à l'homme et à ses promesses, alors qu'il aurait dû plutôt
se confier en Dieu.
CQFD. Les promesses de Dieu sont décidément saintes, sûres,
irréprochables, incontestées et incontestables. Et comme celles des
politiciens, elles n'engagent que ceux qui les écoutent.
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